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Méthode de la dissertation

Cours : Méthode de la dissertation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Juin 2023  •  Cours  •  1 920 Mots (8 Pages)  •  285 Vues

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LA DISSERTATION, METHODOLOGIE.

Contrairement à un exposé qui communique des faits, des données, des informations, la dissertation traite d’un problème, de quelque chose qui fait débat. On peut même dire qu’une dissertation est finalement le compte-rendu du débat ou de la discussion concernant le problème (ou de la combinaison de problèmes) que le sujet nous soumet.

Il importe donc lorsqu’on découvre un sujet de dissertation de localiser, d’identifier le problème qui y est contenu. La formulation de ce problème est ce qu’on appelle la problématique. Pas de dissertation sans problématique.

Les sujets semblent souvent nous proposer de donner notre avis. Il est bien évident que c’est purement formel et que notre avis ne regarde personne, que notre avis est toujours susceptible de changer ou d’évoluer, et enfin que si notre avis est éloigné de celui de la personne qui corrige, cela peut être préjudiciable.

La dissertation étudie un problème, elle doit montrer qu’on l’a exploré, approfondi, qu’on en a déterminé les limites (au-delà desquelles on est dans le hors-sujet et en deçà desquelles on produit quelque chose d’incomplet), qu’on a pris en compte les paramètres qui sont susceptibles d’être concernés et de conduire à des éléments de réponses ou des réponses partielles, qu’on a essayé de comprendre la logique de personnes qui ont pris position… en fait si on à une réponse à fournir ce doit être quelque chose du genre « ça dépend » et notre devoir doit montrer à travers l’exploration du problème et des différentes postures qu’on pouvait avoir par rapport à lui, de quoi ça dépendait, de quels paramètres, de  quels présupposés, de quelles circonstances etc.

I - L’analyse du sujet.

Cette étape a deux fonctions : a) la compréhension de ce qu’on attend de nous, éviter de faire des contre-sens et l’identification du problème à traiter, b) trouver des idées : se constituer un stock suffisamment volumineux d’idées et d’exemples pour remplir le devoir.

1 - L’analyse des mots clefs : c’est elle qui permet le plus de se constituer un tel stock. Trois pistes pour parvenir à extraire le maximum de choses d’un terme.

-Essayer de produire une définition de type dictionnaire qui soit la plus complète possible. On peut s’aider en comparant la chose ou le concept désigné par le mot à définir à des choses ou des concepts qui lui sont proches mais qui s’en distinguent. Cela permet de lister tous les éléments définitoires qui sont et pertinents et indispensables (cf. le dossier pour la chaise). Penser également à, dès le début, intégrer la chose dans un ensemble, une catégorie.

-Lister les idées associées : cela permet de faire venir à la conscience des notions, des phénomènes, des effets qui sont absents de la définition.

-Les champs d’application : où et quand rencontre-t-on la notion, l’idée ou la chose qu’on étudie ? dans quelles circonstances ? pour quelle(s) raison(s) ? à quoi sert-elle ? etc.

Ces trois pistes ne sont pas systématiquement utiles pour tous les mots, la définition l’est quasiment toujours, dans tous les cas il est toujours bon de tester les trois pour chaque terme important, chaque terme stratégique présent dans le sujet.

2 - L’analyse de la formulation du sujet. Les choses sont importantes mais la manière dont elles sont mises en relations l’est tout autant, cela forme un système qui fait sens. Les points de désaccord qu’on va étudier dans le devoir peuvent aussi bien porter sur des idées désignées par des mots-clefs (différentes manières d’envisager les choses) que sur la manière dont on les associe dans une citation, par exemple en établissant entre elles un lien de cause à effet alors qu’on ne pourrait y voir que deux phénomènes indépendants et déconnectés.

Pa ailleurs, la formulation de la question qu’on nous pose est elle-même importante (cf. la différence entre question ouverte et question fermée).

A ce stade, on doit être normalement à peu près certain d’où on a mis les pieds, d’avoir bien compris le sujet, d’avoir circonscrit les limites du problème à étudier et d’avoir collecté suffisamment d’éléments (idées, arguments, exemples…) pour remplir un nombre minimum de pages. Il s’agit maintenant de structurer, d’organiser, de classer, d’ordonner toutes ces choses qu’on a ramassées.

II - Le plan

Il existe trois grands types de plans. La terminologie change souvent d’un prof ou d’un manuel à l’autre, je vais ici retenir celle qui me semble la plus courante.

1 - Le plan dialectique (thèse-antithèse-synthèse). Une première partie consiste à exposer un point de vue ou, si dans le sujet on a affaire à une citation, à l’expliquer. On explique le sens de cette « thèse » bien sûr mais on peut aussi essayer de déduire ce qui a pu amener à la penser, à la concevoir (les présupposés, les idées avec lesquelles elle est en opposition ou en réaction etc.), on peut aussi envisager ses avantages (permet-elle de résoudre des problèmes ? de surmonter des difficultés ? de comprendre ou d’expliquer un phénomène ? etc.).

On va ensuite examiner toutes les objections qui peuvent être formulées (antithèse) : cela peut porter sur l’ensemble de la thèse ou bien n’être qu’une opposition partielle, cela peut s’attaquer à certains présupposés, on peut aussi avoir des objections qui sont en gros en accord avec la thèse mais jusqu’à une certaine limites, ou seulement dans certains cas, ou par rapport à certains domaines ou dans certaines circonstances, etc., autrement dit des objections qui posent des bornes (expliquer lesquelles et pourquoi).

La synthèse enfin n’est pas comme on pourrait le croire un compromis, un mélange des deux premières parties ou une prise de position intermédiaire. Une véritable synthèse est souvent difficile à trouver voire impossible pour certaines problématiques. Elle consiste en fait à découvrir un nouvel angle sous lequel envisager le problème et qui fasse en sorte que la thèse et l’antithèse ne soient plus vues comme contradictoires (mais par exemple comme deux étapes d’un processus ou comme deux facettes d’un même phénomène, ou deux manières de réagir à deux contextes différents en ayant finalement au-delà de différences de surface une même vision des choses…)

Remarque : depuis déjà un bon moment, on trouve dans les ouvrages qui proposent des sujets corrigés des plans dialectiques sans synthèse et où on a une conclusion qui fait office de bilan. Un tel plan thèse-antithèse s’appelle le plus souvent le plan logique. Il est accepté par la plupart des profs.

2 - Le plan thématique : Il consiste à envisager le problème à partir de trois différents points de vue ayant chacun des spécificités en matière d’objet, de modes d’approche et d’analyse. Exemples : a) point de vue psychologique, b) point de vue social, c) point de vue historique ; pour un sujet sur le théâtre a) point de vue de l’auteur, du dramaturge, b) du spectateur, c) du metteur en scène ; ce plan s’apparente au plan scalaire utilisé en histoire-géo (points de vue a) local, b) régional, c) national, par exemple). Le danger ici est d’oublier un point de vue qui aurait été essentiel. Pour éviter ça, on peut essayer de trouver des niveaux qui sont inclus les uns dans les autres (individu-groupe social-groupe social élargi ou ville-région-pays…)

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