Toute Vérité Est-Elle Démontrable ?

lence des prémisses est essentielle. L'observation permet de s'assurer des prémisses avancées. La démarche empiriste participe de cela. On a jamais jusqu'aujourd'hui observé un homme immortel, ainsi, tous les hommes sont mortels. Même si il y a la possibilité d'une méprise, le sujet peut être certain qu'il n'est pas immortel. A partir de ces observations du réel, le sujet peut, par induction, faire des généralisations. Les animaux sont également mortels. L'expérience est pour les Empiristes la base de toute connaissance. La perception est ici au centre de la vérité. Sans elle, elle n'existe pas. Les vérités formelles ne sont pas automatiquement en accord avec le réel. Elles peuvent s'en détourner. De plus, nous avons l'exemple des mathématiques. En effet, il n'existe pas qu'un seul système possible des mathématiques. Suivant le système choisi au préalable, on peut faire varier les vérités. Ainsi, une vérité ne semble pas unique. Elle est seulement définie par ses prémisses, et sa conclusion. Le raisonnement ou la démonstration en elles-mêmes ne font qu'aller, comme un flux, des prémisses vers la conclusion :Logique. Une vérité n'est donc pas immobile et statique, monotome et informe. Elle prend le visage que l'on donne. Néanmoins, on ne doit pas tomber dans la fantaisie ou le paralogisme. Le raisonnement doit être juste et reconnu comme tel.

Ainsi, il semblerait que toute vérité soit effectivement démontrable, et qu'elle peut s'appuyer sur la perception sensible du sujet. Mais est-elle vraiment fiable ?

Nos sens nous paraissent infaillibles et fiables. Néanmoins, est-ce réellement le cas ? Pouvons-nous faire confiance à nos passions ? Dès l'Antiquité, les philosophes ont souligné le caractère faillible de nos sens. En effet, en prenant l'exemple des illusions d'optique, il est facile de le comprendre. Mes yeux me disent que cette image bouge alors qu'elle est statique. Cette fresque m'a d'abord donné l'illusion d'un café, or, à cet endroit précis, il n'y a qu'un mur avec de la peinture dessus représentant un café. Ces vérités formelles seraient donc appuyée par des illusions de vérité ? Les sceptiques le relèvent également. La vérification par l'expérience sensible n'est pas une preuve de réel. Les mirages le prouvent également. Le mythe de la caverne de Platon explicite cette idée : Les hommes sont contraints dans un monde souterrrain de perceptions erronées. Il faut surmonter ces illusions, en prendre conscience, réfléchir et aller voir au-delà de nos perceptions pour atteindre la véritable vérité. Le monde que l'on percoit ne serait qu'un amassi d'illusions qu'il faut surpasser. Ainsi, il faut faire l'expérience scientifique de la vérité. C'est la vérité matérielle, qui s'accorde avec le réel, et compte donc une dimension universel. Une pomme est une pomme, quoi qu'en dise Magritte. Une vérité simplement formelle peut être sujette à des objections. Une vérité matérielle peut être perçue par tous, et est donc difficilement remise en cause. Même si l'unanimité n'est pas un critère de vérité, elle permet de se conforter dans ses convictions propres. Chacun peut faire l'expérience du réel. La première des vérité semble être celle de l'existence de la réalité. La méthode expérimentale permet de faire l'expérience indubitable de la vérité, en trois étapes : l'observation d'un fait, l'élaboration d'hypothèse et enfin, la vérification de l'hypothèse. En science, comme dit Poincarré : " les faits sont les faits ", ils sont effectifs, sans aucun doute. L'accord avec le réel est donc essentiel pour une vérité. Elle ne peut être démontrée sans cette appui qui semble inaliénable d'elle-même.

Or, comment prouver qu'elle s'accorde réellement avec le réel ? Une théorie scientifiquement vérifiée est-elle forcément et automatiquement vraie ? N'existe-il tout de même pas un type de vérité qui échappe à cette règle ?

Si l'on considère le réel matériel comme une prémisse, il peut ainsi être modifié, et le raisonnement ou la démonstration peut alors s'appuyer sur un autre système. Le réel, qu'est-ce que le réel ? On peut définir le réel comme les sensations. Ainsi, on donne raison à Pascal. L'idéel pour lui serait de " tout définir, tout démontrer". Il y a pour lui deux méthodes qui mènent à la vérité. Le raisonnement et l'intuition. C'est la faculté de saisir les vérités premières, sans avoir besoin de le démontrer. C'est " le coeur". La vérité n'est pas seulement un conflit de raison, mais aussi une notion qui se rapporte au coeur, à la dimension sensible, en dehors de toute raison et rationalité. C'est le cas par exemple de la foi religieuse. Comment un religieux sait-il que Dieu existe ? Il le sent, c'est tout. Il n'a pas besoin de preuve. La preuve est à l'intérieur de lui, il est la preuve. C'est une vérité personnelle. Dans le domaine scientifique, on s'appuie aussi sur des intuitions premières. Qu'est-ce que l'espace, la lumière ? On ne le sait pas, mais on sait simplement que cela existe. Ce sont des notions que l'on ne peut pas définir ou démontrer, qui restent donc largement criticables et maléables pour l'esprit critique, mais existent