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Fiche Nation et Nationalisme Eric Hobsbawm

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Par   •  22 Mars 2016  •  Fiche de lecture  •  6 068 Mots (25 Pages)  •  1 698 Vues

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Nations et nationalisme depuis 1780, Eric HOBSBAWN :

INTRODUCTION : (p.8 à 33)

Walter BAGELOT présente l’histoire du XIX°s comme celle de la construction des nations mais qui néanmoins met en avant l’absence réelle de définition en paraphrasant St Augustin : « Nous savons ce que c’est quand on ne nous le demande pas, mais nous ne pouvons l’expliquer, ni le définir très vite. »

Important débat des marxistes de la Deuxième Internationale sur « la question nationale » : on note parmi ceux là : Kautsky, Rosa Luxemburg, Otto Bauer, Lénine.

Le sens moderne du mot nation ne remonte qu’au XVIII°s, et les décennies qui suivirent virent fleurir toute une littérature qui ne permit cependant pas de beaucoup avancer.

La majorité des ouvrages tentent de répondre à la question « Qu’est ce qu’une nation ? » A cette question, Hobsbawm montre qu’aucun critère précis ne permet d’y répondre objectivement.

Il n’y a finalement aucun moyen d’expliquer à quelqu’un ce qui permet de reconnaître a priori une nation parmi d’autres entités. Cf. « Ce serait tellement simple si nous pouvions observer les nations comme nous observons les oiseaux ».

Tentative d’objectivisation des critères => expliquer pourquoi certains groupes = nations, d’autres non.

  • appui sur critères uniques : langue ou l’ethnie ; ou ensemble de critères : langue, territoire commun, histoire commune, traits culturels etc.

cf. définition de Staline « La nation est une communauté humaine, stable, historiquement constituée, née sur la base d’une communauté de langue, de territoire, de vie économique et de formation psychique qui se traduit dans une communauté de culture ». 

Echec de ces différentes définitions : car toujours possible de trouver des exceptions :

-les cas qui correspondent à la définition ne sont pas / pas encore des nations.

-des nations incontestées ne correspondent pas aux critères.

Il ne peut en être autrement car tentative de faire entrer dans un cadre permanent et historique des entités historiques nouvelles, qui émergent, qui changent…

EX : pb politique en Asie :

Une région du Sri Lanka réclame indépendance sur la base du nationalisme tamoul.

Or dans les faits l’occupation territoriale = divisée en 2 régions distinctes habitées par des populations tamouls ≠ ; d’autant que parmi les personnes qui parlent le tamoul 41% refuse de se considérer comme tamoul.

Cet exemple montre que l’entité linguistique dissimule le fait que l’on peut distinguer une population très hétérogène parmi les personnes parlant le tamoul puisqu’il y a les Moors, les indigènes tamouls, les immigrants indiens.

Les définitions objectives ne sont donc pas convaincantes, qu’en est-il des définitions plus subjectives telles que celle de Renan : « une nation est un plébiscite de tous les jours » ou austro-marxistes pour qui les personnes peuvent se revendiquer de la nationalité qu’elles souhaitent.

On note que Karl RENNER comparait l’appartenance à une nation avec l’appartenance à une religion ie « l’individu majeur choisit lui-même librement (…) pour le mineur, c’est son représentant légal qui choisit ».

        Ces différents types de définition (individuelle et subjective) = échec car le fait que les personnes puissent choisir à quelle nation elles appartiennent ne permet pas de définir la nation. De + elles sont dangereuses en tant que dés lors qu’on y adhère quiconque souhaite créer une nation peut le faire s’il compte un nombre de membre suffisant.

Actuellement chacun est obligé sur le plan politique et administratif d’appartenir à une nation mais peut tout autant en changer puisque les états délivrent des passeports et interrogent leurs habitants sur la langue qu’ils parlent.

Hobsbawm part donc du postulat qu’aucune définition n’est satisfaisante => il travaille sur tout groupe suffisamment important en nombre pour que les membres se considèrent comme faisant partie d’une même nation ; et annonce qu’il ne donnera aucune définition nouvelle dans son ouvrage.

Le mot nationalisme est utilisé selon la définition de GELLNER « Le nationalisme est essentiellement un principe qui exige que l’unité politique et l’unité nationale se recouvrent ». 

« Les nations considérées comme le moyen naturel, donné par Dieu, de classer les hommes, les nations représentants un destin politique… inhérent sont un mythe ; le nationalisme qui parfois prend des cultures préexistantes et les transforme en nations, parfois les invente, et souvent oblitère les cultures préexistantes, cela, c’est une réalité ». Hobsbawm

  • le nationalisme vient avant les nations, ce ne sont pas les nations qui font les états et le nationalisme, c’est l’inverse.

Les langues nationales ont été unifiées, parlées et écrite avec l’invention de l’imprimerie et avec l’accès d’une grande majorité des gens à la lecture et donc à l’instruction de masse.

EX : Certains soutiennent que l’italien populaire capable d’exprimer toute la gamme de ce dont a besoin une langue du XX°s = seulement en train de se constituer.

 Il faut analyser nations et phénomènes qui leurs sont associés en termes politiques, techniques, administratifs, économiques en tenant compte de tout ce qu’exigent les conditions particulières.

Hobsbawm met en avant la difficulté de comprendre une nation par en bas, c’est à dire non pas par le gouvernement mais par les gens ordinaire qui sont les objets de leurs actions et de leurs propagandes.

Trois certitudes ressortent de l’opinion publique :

- les idéologies officielles des états et des mouvements ne permettent pas de découvrir  ce qui se passe dans l’esprit des citoyens.

- On ne peut affirmer que pour la +part des gens l’identification nationale si tant est qu’elle existe, exclue les autres identifications possibles qui constituent l’être sociale d’une personne ou leur soit supérieure.

- l’identification nationale peut changer et se modifier au fil du temps même au cours de périodes assez brèves.

Finalement la « conscience nationale » se développe inégalement parmi les groupes sociaux et entre les diverses régions d’un pays. Néanmoins il est clair que qq soit la nature des groupes sociaux qui accèdent en premier à la conscience nationale, les masses populaires sont toujours les dernières.

D’après HROCH les mouvements nationaux se découpent en 3 phases :

  1. Phase culturelle, littéraire et folklorique => aucune conséquence sur le plan politique, ni même sur le plan national.
  2. Apparition d’un groupe de pionniers et de militants de « l’idée nationale » + début d’une campagne politique autour de cette idée.
  3. Acquisition des programmes nationalistes => soutien de masse ou au moins soutien d’une partie des masses que les nationalistes ont toujours prétendus représenter.

La transition de la phase 2 à 3 = mouvement majeur dans la chronologie des mouvements nationaux.

EX : en Irlande cette transition s’est accomplie avant la création d’un état national. Néanmoins il est beaucoup plus fréquent que la phase 3 ne se fasse qu’après la création d’un état. On note par ailleurs que dans certains états not du tiers monde, la création d’un état ne permet pas l’accomplissement de la phase 3.

  1. La nation, une nouveauté : de la révolution au libéralisme : (p.34 -89)

Caractéristique fondamentale de la Nation moderne = sa modernité.

Néanmoins idée inverse perdure : l’identification nationale précède l’histoire tant elle est naturelle, primaire et permanente.

Fait : le dictionnaire ESP n’utilise pas les mots : langue, état et nation avant édition de 1884 dans laquelle elle définit la langue nationale par « la langue officielle et littéraire d’un pays, et celle qui est généralement parlée, ce qui la distingue des dialectes et des langues d’autres nations ». Ainsi avant 1884 le mot nation signifiait : « l’ensemble des habitants d’une province, d’un pays ou d’un royaume. »

Dés 1884 le mot nation = « un état ou un corps politique reconnu comme centre suprême d’un gouvernement commun » ainsi que « le territoire constitué par cet état et ses habitants particuliers, considérés comme un tout ».

On note qu’avant 1884 le terme de gouvernement n’est pas lié à la nation.

NB : l’origine du mot nation est la naissance Or si l’on définit par l’origine ou la lignée un groupe de gens il pourrait difficilement s’agir de ceux qui ont formé un état.

Ce n’est qu’en 1925 que l’on sent la connotation émotionnelle du patriotisme moderne quand la « patria » espagnole se définie comme « notre nation avec la somme de tout ce qui est matériel et immatériel, le passé, le présent et le futur, celle qui jouit de la loyauté et de l’amour des patriotes. »

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