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Biographie de Léon Blum

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Par   •  8 Mai 2023  •  Dissertation  •  2 645 Mots (11 Pages)  •  377 Vues

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        LEON BLUM

       (1872-1950)

Léon Blum naît le 9 avril 1872 à Paris. Il est issu d’une famille juive alsacienne plutôt aisée et grandit dans un milieu bourgeois.  À la suite de ses études, Blum devient un homme de lettre et un politique. Suite à sa rencontre avec Jean Jaurès qu’il prit immédiatement comme exemple, Léon Blum est animé par un idéal de justice socialiste qui mise davantage sur une transformation progressive de la société que sur une révolution. L’installation du régime communiste à l'Est qui devient de plus en plus populaire chez une grande partie des citoyens européens et français ne séduit pas Léon Blum, chez qui le souci de l'équilibre et de la justice l'emportera toujours sur l'internationalisme. Pour lui, patriotisme et socialisme sont parfaitement conciliables.

Fidèle à ses idées, comme il le restera jusqu'à la fin de sa vie, Blum devient après Jaurès la grande figure du socialisme français. En juin 1936  Léon Blum devient président du conseil à la tête du gouvernement du Front populaire, et à cette période la France s'apprête à connaître les plus grandes avancées sociales de son histoire. Léon Blum est une lueur d’espoir pour la population ouvrière française pour « les petites gens »  et  deviendra dans le futur l’image d’une période révolutionnaire en France. Toutefois, ses idées lui attirent l'injure des antisémites, la haine de la droite conservatrice, l'abjection des communistes mais encore les persécutions des ligues[1], le procès de Riom, la déportation. Léon Blum fut une des figures politiques françaises les plus marquantes de son époque, et son passage au pouvoir, bien qu’il fut court, a ancré dans la société des valeurs et des lois encore aujourd’hui fondamentales à la France. Nous commencerons par présenter le parcours de Léon Blum, puis, nous remarquerons son importance croissante au sein du Parti socialiste et enfin, nous étudierons le rôle qu’il a joué après son passage au pouvoir, notamment pendant la seconde guerre mondiale, jusqu’à sa mort.

I

André-Léon Blum naît le 9avril 1872 dans une famille juive alsacienne dans le premier arrondissement de Paris. Il va grandir avec une instruction religieuse dans le respect de la religion juive. Léon Blum reste peu marqué par son éducation juive et s'en détache assez vite.

Léon Blum a reçu une éducation classique : il est brillant, il fréquente le lycée Henri IV. Passionné de littérature, il publie ses premiers poèmes à l'âge de dix-sept ans dans la revue La Conque et obtient son baccalauréat en 1889.

En 1890, il entre à l'Ecole Normale Supérieure dont il est exclu l'année suivante pour avoir échoué à la licence de Lettres. Il a d’ailleurs détesté son passage à l’ENS qu’il qualifiera « d’usine à élite où se forme les chiens de garde de la bourgeoisie ». Il fait ensuite des études de droit et de lettres à la Sorbonne. Alors qu’il ne s’étaient pas fréquenté lors de son passage à l’ENS, Léon Blum fait la rencontre  Lucien Herr, le bibliothécaire de l'Ecole, qui l’orientera vers le socialisme. Il se fait progressivement un nom dans les cercles littéraires comme critique et comme écrivain.

Il entre au conseil d'Etat en 1894 et fait le choix d'une carrière administrative tout en conservant son activité littéraire. Politiquement, Blum n'est toujours pas véritablement engagé. À cette époque, le socialisme n'est encore pour lui qu'un sentiment plus qu'une conviction . Comme maître des requêtes au Conseil d'Etat, il brille déjà par son intelligence et sa lucidité.

Le socialisme n'apparaît pas à Blum comme une révélation, pas même avec l'affaire Dreyfus, dans laquelle il a joué un rôle important : le chemin a été plus lent jusqu’au moment où il publie Nouvelles conversations, ce qui marque véritablement son engagement en politique.

Son approche du socialisme est à la fois très progressive et très personnelle: il n'adhérera jamais complètement aux thèses marxistes, dont il retient seulement  certaines idées comme changer la propriété des moyens de production.

Pour comprendre comment Léon Blum en vient au socialisme à la fin des années 1890 il faut évoquer  plusieurs éléments. Il vit l'affaire Dreyfus comme un traumatisme, ressent très brusquement l'antisémitisme ambiant et combat aux côtés des dreyfusards. Il fut un membre actif du groupe intellectuel qui lança la campagne pour la révision du procès. Mais sa véritable découverte du socialisme se fait encore plus tard.

La sensibilité socialiste de Léon Blum s'affirme surtout au contact de Lucien Herr qu'il n'avait plus vu depuis sa sortie de l'école (ENS) et qu'il retrouve par hasard. Lucien Herr joue pour lui un rôle de mentor et c'est sous son influence que Léon Blum adhère au Parti socialiste en 1895 et affirme son militantisme. Il continue de mener en parallèle son activité littéraire. Quand dans la Revue Blanche, Blum publie en 1901 les Nouvelles Conversations de Goethe avec Eckermann, l'homme de lettres a beaucoup évolué vers le politique, Blum est maintenant réellement engagé. Mais la réflexion continue de primer sur l'action directe.

En 1902, il a compris qu'on ne pouvait plus seulement rester observateur et publie des ébauches d'idées politiques. Les rapports entre Blum et Jaurès deviennent plus étroits, ils fondent ensemble L'Humanité[2]. Mais Blum refuse de prendre des responsabilités politiques malgré la pression des leaders socialistes. Entre 1902 et 1914, Blum s'identifie progressivement à l'idéal socialiste mais il garde toujours ses distances avec les meneurs du parti.

Jaurès, voyait venir la guerre et luttait sur tous les fronts pour l'éviter. Il est assassiné le 31juillet 1914. L'assassinat de Jaurès et l'entrée en guerre de la France décident Léon Blum à faire son entrée sur la scène politique. Pour assurer le gouvernement de René Viviani[3] du soutien des socialistes dans ce conflit imposé à la France, des membres du Parti socialiste participent au gouvernement.

Léon Blum, est alors directeur de cabinet de Marcel Sembat, ministre des travaux publics. Il y apprend les responsabilités ministérielles. Il adhère au comité de propagande socialiste pour la défense nationale. Après un crise ministérielle, Jules Guesdes et Marcel Sembat quittent le gouvernement le 12décembre 1916. Blum se retire au Conseil d'Etat et n'aura plus de responsabilité politique.  

II

Dans la perspective des élections de novembre 1919, Léon Blum se voit confiée par la SFIO[4] la rédaction de son programme qui doit faire le point sur le projet socialiste au sortir de la guerre.

Lors de son discours au conseil national, il insiste sur l'unité du parti. Son programme s'adresse à l'extrême gauche: Blum voudrait que les socialistes aillent ensemble à la bataille électorale du 16 novembre 1919 face au bloc des droites et au bloc conservateur mené par Clemenceau. La droite triomphe aux élections. Mais Léon Blum qui a fait campagne dans son arrondissement est élu pour la première fois comme député. Dès ses premiers débats, il va s'imposer comme un des grands orateurs du groupe socialiste.

Après la déception des législatives, l'année 1920 pour la SFIO est consacrée au débat sur l'adhésion à la IIIème Internationale. Léon Blum se situe alors parmi les minoritaires, dans la frange droite du parti, qui se reconnaît toujours dans la IIème Internationale et rejette les perspectives définies par les bolcheviques. Le parti socialiste tel que le conçoit Blum est un parti démocrate qui doit être un parti de liberté de pensée de recrutement aussi large que possible.

À l'ouverture du 18ème congrès national réuni à Tours le 25 décembre 1920, le ralliement d'une large majorité du parti socialiste à la IIIè Internationale[5] est acquis mais quelques incertitudes demeurent sur les décisions qui vont être prises. Blum s’oppose à ce ralliement mais il est battu d'avance et il le sait ; il déclare alors : "pendant que vous irez courir l'aventure, il faut que quelqu'un reste garder la vieille maison". Les conditions imposées par Moscou sont soumises à l'approbation des partis socialistes qui en adhérant à la IIIè Internationale deviendront des partis communistes. Les 21 conditions exigent notamment la soumission totale aux directives de l'Internationale Communiste. Blum fait donc état de toutes les conséquences néfastes des 21 conditions sur le plan de la démocratie.

Léon Blum devient ainsi le leader malgré lui du parti socialiste. Il va s'imposer en incarnant la nouvelle génération du parti socialiste. Il s'impose comme le leader d'un mouvement réformiste avec une clientèle petite bourgeoise et ouvrière.

Le maintien du scrutin de liste aux législatives de 1924 impose à la SFIO une entente avec les radicaux socialistes mais Blum souligne qu'il ne s'agit que d'un simple accord de campagne. Les élections marquent un basculement à gauche du pays.

Au cours des années trente, marquées par la montée en puissance des régimes autoritaires et des discours nationalistes, les fièvres de 1934[6] s'avèrent être décisives pour Blum qui s’engage dans une stratégie d’alliance avec les communistes et les radicaux, aboutissant à la constitution du Front populaire. Le 13 février 1936, il croise une manifestation d'extrême droite et est physiquement agressé par des membres de la ligue Action française.

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