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Comment la forêt française est-elle gérée depuis le XVII°s (Colbert) ?

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Par   •  26 Novembre 2022  •  Dissertation  •  1 095 Mots (5 Pages)  •  621 Vues

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Dans son livre marin basse sur nos forêts (2019), Gaspard d'Allens lance une alerte sur l'industrialisation de la forêt en France, qui subit depuis les années 1960 une logique productiviste, détruisant les emplois, dispersant les produits chimiques, gaspillant l'énergie et réduisant la biodiversité. L'Office national des forêts lui-même organise des coupes massive de hêtres et de chaînes séculaires envoyés en Chine. Concilier protection et exploitation intense des forêts françaises semble difficile. On peut définir la forêt française comme une vaste étendue de terrain couverte d'arbres et qui a une existence juridique. La forêt est le résultat de l'action de l'homme. L'exploitation et la protection des forêts sont une préoccupation très ancienne de l'Etat en France. Comment la forêt française est-elle gérée depuis le XVII°s (Colbert) ? Nous verrons, d'abord, que l'objectif premier, entre 1669 et 1850 est de freiner la déforestation massive. Puis, nous analyserons les politiques de boisement mises en œuvre entre 1850 et 1966. Enfin, nous nous interrogerons sur le difficile équilibre depuis la fin des années 1960 entre exploitation et préservation des forêts.

  1. Freiner la déforestation (1669-1850)

        «  La France périra faute de bois » prédit Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), principal ministre de Louis XIV et intendant général des Finances. Le pouvoir Royal prend conscience des risques liés au mauvais entretien des forêts et à l'absence de véritable politique forestière nationale, au moment où les besoins en bois augmentent pour la construction navale (flotte commerciale et de guerre). La forêt doit être mise au service de la politique économique et étrangère ambitieuse que le pouvoir absolutiste souhaite mener.

        Afin d'améliorer la quantité et la qualité de la production de bois, Colbert entreprend la Grande réformation des forêts royales (1661-1680) et réorganise l'administration des Eaux et forêts par la Grande ordonnance de 1669, qui règlement strictement l'exploitation et la Coupe des bois. Les forêts royales comme la forêt de Tronçais (Allier) doivent répondre au besoins croissants du pays. Les gardes forestiers sont chargées d'inventorier, de marquer les arbres et d'entretenir les forêts royales.

        Malgré cela, le recul de la forêt se poursuit jusqu'en 1830. En 1789, on estime la surface forestière entre 8 et 9 millions d'hectares, très dégradés, contre 30 à l'époque gallo-romaine. Les forêts ne représentent que 13% de la superficie française. En 1824, la création de l'école forestière de Nancy (aujourd'hui Ecole nationale des eaux et forêts) permet de former des personnes aux techniques de la protection et de l'amélioration sylvicoles. le Code forestier de 1827 poursuit et étend l'objectif de l'ordonnance de 1669.

[Transition] : Comment expliquer qu’après 1850, la forêt s’étend à nouveau en France ?

  1. Des politiques actives de reboisement (1850-1966)

        Napoléon III fait preuve d'un intérêt particulier pour les questions forestières. Le Second Empire met en place une politique de reboisement à grande échelle (Sologne, Champagne) à partir de propriétés impériales. Cette politique de boisement favorise particulièrement, à partir de 1857, l'apparition de la forêt des Landes de Gascogne sur des terres pauvres du sud-ouest de la France. L'objectif est de créer de nouvelles ressources et d'assainir et d'assécher les marais littoraux.

        Cette politique de boisement est poursuivie par l'action de la IIIe République dans les zones de montagne, très dégradées par l'érosion des sols et du fait du surpâturage et de la surexploitation du bois. En 1882, l'Etat lance un programme de restauration des terrains de montagne (RTM).

        En 1946 est créé le fonds forestier national destiné à répondre aux besoins en bois liés à la fin de la guerre et à la reconstruction, à valoriser économiquement la forêt française et à désenclaver les massifs isolés.

[Transition] Le fonds forestier national disparaît en 1999. De nouvelles politiques sont, en effet, menées à partir des années 1960 mais dont les résultats sont contestés.

  1. Depuis 1966, un difficile équilibre entre exploitation et protection

        La République gaullienne crée, en 1960, le statut de parc national. Quarte premiers parcs voient alors le jour : le Parc national de la Vanoise et celui de l'île de Port-Cros en 1963, celui des Pyrénées en 1967, et celui des Cévennes en 1970.

        En 1966,  sous l’impulsion du ministre de l’Agriculture Edgard Pisani, l’Office national des forêts (ONF) reprend certaines missions de l’Administration des eaux et forêts. Mais l’ONF doit s’autofinancer, essentiellement par la vente de bois ; la forêt française, comme son agriculture, entre dans le productivisme et l’exploration. La sylviculture bénéficie, d’autre part, de la mécanisation de l’agriculture génétique.

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