De ordine palatii
Commentaire de texte : De ordine palatii. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar léa charpentier • 11 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 1 688 Mots (7 Pages) • 934 Vues
Commentaire de texte
Depuis toujours, l’Etat et l’Eglise ont toujours été liés. En effet, notamment durant la monarchie carolingienne, celle ci place les monarques à une nouvelle place assez particulière.
Le texte étudié ici, est De ordine palatii qui signifie L’organisation du palais, c’est un traité, le texte est donc politique et littéraire, c’est un miroir de prince.
Ce texte est extrait du livre De ordine palatii, édité et traduit du latin en français par Maurice Prou à Paris en 1885 et présent dans la collection Bibliothèque de l'Ecole des hautes études au tome 58.Hincmar de Reims, c’est un moine bénédictin, né en 806 et mort le 21 décembre 882, qui a occupé le siège archiépiscopal de Reims grâce au roi de France Charles le Chauve qui lui confia celui-ci, il l’a occupé jusqu’à sa mort. Toute sa vie il s’efforce de protéger les biens de l’Eglise contre les empiètements du roi. C’est aussi un très grand juriste, auteur de traités.
Il s’agit de la description des devoirs du roi, de l’organisation politique, et des devoirs envers l’Eglise.
Le texte a été écrit en 882, le IX ème siècle est marqué par la nouvelle dynastie qui prend ses marques, la monarchie carolingienne. Les rois deviennent empereurs , et on un pouvoir qui se rapprocherait plus de la conception biblique. Ils renouent avec la splendeur du passé. C’est une nouvelle conception du pouvoir.
Ce texte est interessant puisque il nous permet de nous questionner sur la place de l’Eglise dans le pouvoir royal.
Dans un premier temps nous aborderons le pouvoir du roi et les interdictions prévues par l’Eglise (I), et dans une seconde partie nous aborderons la relation de réciprocité de l’Eglise et de l’Etat (II).
I- Le pouvoir du roi et les interdictions de l’Eglise.
Tout d’abord nous verrons la délimitation des compétences du domaine royal et du domaine religieux (A). nous verrons par la suite l’autorité de l’Eglise sur la pensée des rois grâce au sanction et à la peur (B).
A- La délimitation des compétences du domaine royal et religieux.
Grâce au texte de Hincmar de Reims nous pouvons remarquer que le domaine royal et le domaine religieux sont bien divisés en deux. En effet, nous pouvons remarquer que l’archevêque de Reims décrit cela comme deux royaumes qui gouvernent sur terre, « deux puissances concourent au gouvernement général du monde » , « l’autorité sacrée des pontifes et le pouvoir royal. ». Il nous permet de voir que Dieu est considéré comme « le Roi des rois ». Aussi nous savons que grâce à Pépin le Bref instaure le sacre du roi, c’est une cérémonie religieuse qui permet de nommer le roi devant Dieu. Ce qui nous montre encore une fois que le roi et Dieu sont liés. Le roi est un élu de dieu, il est investit dans une mission sacrée, c’est un véritable guide de son peuple. C’est l’instauration de la Théocratie. Pour autant, les deux institutions sont délimitées, le roi doit convertir les païens et les guider vers Dieu, mais il ne doit pas se placer dans les affaires de l’Eglise. Il doit rendre compte de ce qu’il fait ou non devant Dieu par peur de « la menace du Roi des rois ».
Même si le roi est extrêmement puissant, lui et son peuple redoute la menace du tout puissant, c’est grâce à cela que l’Eglise possède une place auprès du roi, elle l’aide à le tenir dans le bon chemin pour ne pas provoquer le roi des rois.
B- L’autorité de l’Eglise grâce à la peur.
Pour être plus puissante, l’Eglise se sert de la peur envers le roi et son peuple, en effet tous redoute « la menace du Roi des rois ».
« Servez Dieu avec crainte et réjouissez-vous en lui en tremblant. Suivez ses préceptes de peur que le Seigneur ne s’irrite et que vous ne sortiez de la voie juste », cette phrase nous montre bien cette peur crée, la « voie juste » est donc la voie divine, il ne faut pas faire de pêcher par peur d’être puni. L’Eglise a donc une grande place dans la politique, grâce à la théocratie pontificale il arrive que l’Eglise prenne le pas sur le pouvoir temporel. En effet, c’est la papauté qui dirige la chrétienté.
« ne pas laisser offenser Dieu en la personne de ceux qui ont charge de maintenir la religion chrétienne » Dans cette phrase nous remarquons qu’il ne faut pas offenser les ecclésiastiques, puisque c’est eux qui sont en charge de maintenir la religion chrétienne avec le roi. Le peuple ne peut donc pas les offenser et doit donc autant obéir au roi qu’au ecclésiastiques.
Grâce à cette autorité et la délimitation des compétences on peut voir que la dynastie Carolingienne est fondée sur la réciprocité de l’Eglise et de l’Etat.
II- La relation réciproque de l’Eglise et de l’Etat.
Tout d’abord nous verrons que l’Eglise est le pilier du pouvoir Carolingien (A), nous verrons par la suite que l’Eglise bénéficie d’une alliance avec la royauté (B).
A- L’Eglise, le pilier du pouvoir Carolingien
L’évêque est le législateur dans son diocèse, régissant ainsi la vie des clercs (moralité, pratique des sacrements, formation religieuse, sauvegarde des biens de l’Eglise) mais aussi les laïcs. « Le roi ne doit pas faire difficulté de se conformer en toutes manières aux règles ecclésiastiques », dans cette phrase nous remarquons que le roi comme le peuple dépend des règles ecclésiastiques, ces deux pouvoirs doivent travailler ensemble pour que le royaume reste en paix et qu’ils puissent convertir ensemble tous les païens pour que le royaume fonctionne correctement. Le fait que l’Eglise fasse partie du pouvoir Carolingien permet au roi d’avoir un pouvoir tout particulier sur son peuple. Celui-ci ne veut pas provoquer la fureur du roi des rois, il obéit donc au roi ce qui permet d’avoir une puissance particulière en évitant notamment les révoltes du peuple. Sans l’Eglise ce pouvoir serait impossible. Cela permet aussi de renouer avec le prestige de l’Antiquité , ce qui redonne un prestige à la famille royale et à la monarchie. Le roi remplie une nouvelle fonction, cela veut dire que l’interêt commun transcende la personne de l’empereur. Le roi doit agir doctement, de manière modéré et avec piété et miséricorde.
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