Histoire antique: une approche de l'Egypte ptolémaïque
Cours : Histoire antique: une approche de l'Egypte ptolémaïque. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Paulo Boivin • 24 Septembre 2018 • Cours • 23 863 Mots (96 Pages) • 841 Vues
Histoire Antique :
Une approche de l’Egypte ptolémaïque :
(323-31 av. n.è.) :
Chapitre 1 : Problématique :
L’Egypte Ptolémaïque (rois qui s’appellent Ptolémée) ou lagide (Lagos est le père de Ptolémée Ier) est une dynastie macédonienne qui s’étend depuis Alexandre jusqu’à la mort de Cléopâtre en 30. Il faut abandonner certaines idées reçues. Il ne s’agit pas d’une colonisation des grecs, il n’existe aucune politique d’hellénisation des indigènes. Il n’y a pas de volonté unificatrice sous le pouvoir gréco-macédonien. Il n’y a pas d’unité de temps, il y a des évolutions tout au long de ces trois siècles. Le royaume doit répondre aux besoins du roi, qui sont de culte, guerriers… Le royaume est organisé pour drainer les richesses de l’Egypte vers Alexandrie et le roi, avec la monnaie qui se répand avec les grecs. En même temps le roi est protecteur de ses sujets, il est le « bon berger », il guide et protège contre les autres rois hellénistiques. Ces autres royaumes sont des macédoniens ou non, les ennemis sont les Séleucides, mais aussi les Antigonides (en Macédoine fondé par Antigone le borgne). Il y a aussi le royaume des Attalides, plutôt proche des Ptolémée. C’est un monde de concurrence entre ces royaumes, mais le territoire égyptien n’est jamais menacé.
Tout d’abord, un évènement important est l’arrivée des romains dans le monde hellénistique, au tout début du IIème siècle. On se demande si les Ptolémée n’ont pas prélevé trop de richesses et conduit à la ruine, on se demande aussi s’il y a eu une égyptianisation du pouvoir ptolémaïque. Le roi Ptolémée est immensément riche, le plus riche des rois hellénistiques, sa capitale est la plus belle de méditerranée, elle est le phare de l’hellénisme, avec tous les grands penseurs et la bibliothèque. Ptolémée se proclame protecteur de tous les grecs, le bienfaiteur universel.
Les sources :
Les sources littéraires sont pauvres au sujet de l’Egypte ptolémaïque, avec quelques documents de Diodore de Sicile, Polybe, et quelques évènements rapportés par Pausanias, Paulien, et quelques autres. Plutarque nous présente quelques anecdotes, tout comme Athénée de Naucratis.
Les sources épigraphiques sont moins nombreuses qu’ailleurs, et se résument souvent aux décrets officiels qui émanent du clergé égyptien comme la pierre de rosette. Il y a aussi les dédicaces dans les temples notamment.
L’archéologie est précieuse pour comprendre l’époque ptolémaïque, ainsi que les papyrus que l’on retrouve dans les fouilles au niveau des zones non humides, comme ceux de Zénon de Caunos, qui raconte son quotidien, c’est-à-dire la gestion d’un domaine dans le Fayoum. Le deuxième grand dossier papyral est de Tebtynis, les archives d’un kômogrammate de Menchès qui gère un poste de fonctionnaire royal.
Chapitre 2 : Introduction :
Un royaume à mémoire longue et à géographie particulière :
En juin 323, Alexandre le Grand meurt à 33ans à Babylone. Cela ouvre une crise successorale car il n’a pas d’héritiers. L’un de ses enfants n’est pas encore né, l’autre est faible d’esprit, aucune structure n’est prévue pour définir sa succession. D’autre part, Alexandre a décidé de construire un autre type d’Etat, car la structure macédonienne n’est pas adaptée à un grand Empire. C’est une monarchie absolue exercée par un roi divin. Alexandre a dû faire face à des résistances, et a dû briser l’aristocratie macédonienne. Dans l’ensemble, il est bien accueilli par ses peuples. Cette crise successorale va se régler par l’armée. La plupart pensent qu’il faut maintenir la conquête qui les a enrichis. Cela ouvre une période de guerres et de luttes pendant près de 40ans, jusqu’à ce que la plupart des vainqueurs prennent le titre de Basileus.
Ptolémée est un général qui s’est dit qu’il fallait une division des royaumes d’Alexandre. Lui choisit le bijou qu’est l’Egypte, et devient le puissant Ptolémée Ier. On est roi d’un territoire et non d’un peuple. Ptolémée a fait partie de ses généraux qui voyaient leur intérêt personnel, il connait l’Egypte il est proche d’Alexandre. L’Egypte était connue des grecs. Lorsqu’Alexandre arrive en 331 en Egypte, il met fin à la deuxième occupation des perses il est donc considéré comme un libérateur, d’autant plus qu’il va être attentif à l’attention des prêtres et laisse en Egypte un gouverneur, Cléomène de Naucratis. Celui-ci va avoir en charge de construire Alexandrie, ravitailler l’armée et fournir des subsides. Ptolémée arrive en 323 comme Satrape d’Egypte. Il sait qu’il est le tenant de la division de l’empire et qu’il va s’en suivre des combats. Or géographiquement l’Egypte est un sanctuaire, elle est centrée autour d’une l’ile, elle est protégée par le désert, et à l’Est, elle a 3 chapelets d’oasis qui sont des avant-gardes contre les incursions des libyens. Coté Asie, l’Egypte est protégée par la presqu’île du Sinaï. Les côtes au nord pour rentrer dans le delta sont très dangereuses. De plus, le royaume de Ptolémée ne se limite pas à l’Egypte seule, ils exploitent le sol et ils ont conquis le territoire dit d’extérieur à l’Egypte. Il y a des cités grecques, elles se gèrent seules mais elles sont dans l’alliance de Ptolémée, certaines sont même occupées. Même chose pour des peuples qui sont soumis mais régis par leur propre loi, comme chypre ou les juifs autour de Jérusalem. Il n’y a aucune volonté d’unifier juridiquement ou politiquement ses peuples. L’Egypte est donc facilement défendable. Mais le contrôle des autres possessions nécessite une flotte de guerre.
Chapitre 3 : L’installation de la dynastie lagide :
I) Ptolémée, la force centrifuge (323-301) de Babylone à Ipsos :
A) Vers la construction d’un royaume personnel (323-301) :
A l’été 323, Ptolémée (environ 33ans) arrive en Egypte, en tant que satrape (une satrapie est une province) qui dépend donc directement du souverain (c’est-à-dire le descendant d’Alexandre à ce moment-là). Il n’a que quelques milliers d’hommes avec lui, quand il arrive il ne trouve pas énormément d’hommes, et pas de marine. On peut penser qu’au maximum il y avait 10 000 hommes, c’est une force d’occupation, pas une véritable armée.
Ptolémée doit d’abord attirer vers lui des soldats, il dépense un trésor trouvé en arrivant de 8 000 talents pour se constituer une armée de mercenaires. Ptolémée recrute des macédoniens, les maîtres des champs de bataille à ce moment-là. Ptolémée est réputée pour sa générosité et son amabilité, les mercenaires recherchent cela.
Il doit y ajouter une flotte. Or, les flottes à ce moment-là ne sont plus majoritairement constituées par des trières, mais plutôt par des tétrères ou pentères, ce sont des bateaux hauts, très peu manœuvrables, il suffit d’un équipage fort physiquement, pas forcément doué pour diriger. C’est une flotte qui coûte très cher. Dans un premier temps, Ptolémée ne développe pas une flotte extraordinaire.
On peut dire qu’entre 323 et 300, il y a 4 grandes périodes :
- 323-21 : Ptolémée s’installe au pouvoir en Egypte ;
- 321-315 : Son pouvoir est incontestable, et il s’intéresse à Chypre et Coélé-Syrie
- 315-305 : réaction d’Antigone le Borgne et son fils et recul de Ptolémée (perte des terres extérieures à l’Egypte) ;
- 305-300 : Ptolémée devient « basileus » (roi) et est vainqueur d’Antigone.
1) La campagne de Ptolémée Ier :
Le premier tournant de son règne est l’invasion de l’Egypte par Perdiccas, un tenant de l’unité du royaume. Sentant que Ptolémée joue carte personnelle, il descend en Egypte avec l’armée royale, et à la surprise générale, Ptolémée résiste. Perdiccas est tué par ses hommes et on réalise un nouveau partage en 319. Ptolémée ne veut pas être épimélète car il installe un conseil de régence et retourne en Egypte. Peu après il en profite pour conquérir la Phénicie, car il repousse les frontières et c’est un lieu assez riche. C’est aussi stratégiquement un débouché pour la flotte ptolémaïque. A mesure qu’il renforce son armée, il renforce son emprise locale. La véritable course aux armées commence en 315. Une première guerre éclate entre Ptolémée et Antigone jusqu’en 311, Ptolémée perd tout ce qu’il avait à l’extérieure. En 306, Ptolémée perd Chypre, au profit d’Antigone le borgne et de son fils Démétrios Poliorcète. Ces derniers vont chercher à attaquer l’Egypte, mais échouent face à Ptolémée qui conserve la possession de cette Egypte.
Lors de la bataille de Gaza en 312, l’armée de Ptolémée compte 22 000 hommes (sur environ 60 000 hommes sans doute en tout dans son armée). Elle est constituée de macédoniens notamment, mais aussi des égyptiens, c’est la première fois, et c’est assez surprenant. Démétrios est vainqueur de la flotte ptolémaïque à Salamine de Chypre et la détruit. Par la suite, Ptolémée vainqueur du roi Antigone, se fait proclamer roi. Il est alors imité ensuite par les autres rois tels que Cassandre, Lysimaque et Célochos. Ces rois se lient contre Antigone et Démétrios. Ptolémée reprend la Coélé-Syrie (Phénicie). La coalition l’emporte et Antigone meurt sur le champ de bataille, et c’est là que les royaumes commencent à se former, en 301.
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