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L'encre et le sang

Fiche de lecture : L'encre et le sang. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  16 Mai 2023  •  Fiche de lecture  •  1 932 Mots (8 Pages)  •  362 Vues

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Maïa Blanc LS1

L'encre et le sang

Récits de crimes et société à la Belle Epoque

[pic 1]

Dominique Kalifa

Avant-propos ;

  • 1995
  • Élève de Daniel Roche et de Michelle Perrot avec laquelle à Paris-VII il soutient en 1994 sa belle thèse doctorale sur les récits du crime à Paris au XIXe siècle, proche disciple d’Alain Corbin pour qui il publie en 2005 avec Anne-Emmanuelle Demartini Imaginaire et sensibilités au XIXe siècle : études pour Alain Corbin, (Créaphis), collaborateur régulier depuis 30 ans au quotidien Libération (pages « Livres »), Dominique Kalifa était depuis 2002 professeur d’histoire à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne.

  • Le récit de crime s'est imposé dès le premier tiers du XIXeme. (ds littérature « légitime + dans littérature « populaires ») = les 2 se sont épanouis parallèlement, néanmoins → parution de L'affaire Lerouge d'émile Gaboriau en 1866 qui marque avènement d'un genre littéraire nouveau = roman policier ou « judiciaire ».

+ affaire Troppmann (1869) inaugure l'ère du faits divers dans la presse.

  • Donc fin du siècle = tournant à la fois quantitatif et qualitatif dans ce mvt = récit de crime gagne les supports les plus divers : chanson, affiches, écrans, devantures de kiosques.

« Jamais le crime n'a été tant dit, jamais son récit n'a connu une telle ferveur. » (DK, intro)

Introduction :

        D'abord, récits de crimes = regard hostile car → genre dont s'empare les classes populaires. Considérés comme « un lectorat fragile et influençable », élites conservatrices voient un agent de subversion sociale = sapes valeurs établies.

        DK questionne cet hostilité envers ce nouveau genre littéraire face à un manque de preuve constituant l'exacerbation d'une forme de violence à cause des récits de crimes. / DK questionne le lien de cause à effet entre récit de crime et exacerbation de la violence dans une société, idée portée par les classes bourgeoises.

D'autre part, il questionne le lien entre un nouveau type de discours politique lié à un sentiment dit d'insécurité, un défict d'autorité au sein de la société.

Presse = rôle centrale dans l'appréhension de tels crimes entre psychose et fascination.

        Néanmoins, constat d'une fascination pour les récits de crimes et le personnage criminel. Inspiration pour les romanciers romantiques (La gazette des tribunaux). Finalement, ce sont les années « 1900 » qui sont marquées par une envolée du récit de crime au point que lorsqu'un crime se produit « c'est joie et profit ».

Chapitre Premier

L'irrésistible essor du récit de crime

Fin XIXème : « fièvre homicide » touche le pays → jusqu'à WWI qui lui substitue d'autres images.

Les beaux jours du faits divers

1902 : Henri Noussane (journaliste) évalue à 4,9% par de l'espace rédactionnel réserver au crime dans principaux quotidients du pays.

Années 1900 = chaque jour, nbr de meurtre/ assassinats/ escroquerie etc. rapportés par la presse semble augmenter. « Le crime semble être l'activité principale des français et l'une de leur source d'intérêt favorite. »

Dans Le Petit Parisien 1894 = 10 affaires quotidiennes → veille de la guerre = plus de vingt.

Rôle décisif du crime dans stratégies éditoriales = Bien plus que de simples articles consacrés à des faits divers, lors de grandes affaires (ex : La Belle Epoque, 1909), les journaux consacrent une partie importante de leur pagination. Des « correspondants » ou « envoyés spéciaux » sont mise à l'oeuvre. Les rubriques sont de plus en plus vides faisant du crime un sujet digne d'être traité par un article. Néanmoins, mise en page reste la même = pas de changements fondamentaux quant aux polices grises et aux titres minimaliste/ épuré.

Phénomène sensible aux différentes presses : le Petit Parisien = presse « bourgeoise », mais presse populaire et journaux à faible tirage s'emparent eux aussi du fait divers comme sujet à l'origine d'1 certain engouement.

Certains journaux en viennent à instrumentaliser le crime aux profits d'une idéologie sécuritaire liée à la question de la peine de mort et l'exacerbation du « péril » délinquant à partir de 1907. ex : Excelior

Pour presse militante = à l'origine, crime est porteur seulement quand il permet d'étayer une thèse. Sinon, place modeste à la chronique criminelle. Mais 1907 = lorsque crime et délinquance commence a être perçus comme enjeu politique, presse réactionnaire s'en empare pour fustiger gvt radical ou préfecture de police honnie.

Extrême de l'échiquier politique (= presse nationaliste et presse socialiste) = rejet du fait divers criminel permet de contourner collusion av préfecture, « du fait de leur constante surveillance policière. » donc seulement qq lignes dans le journaux, de façon irrégulière.

Seuls journaux ana ne publient le moindre récit de crime.

A partir de 1908 = première feuilles spécialisées => elles existaient déjà dans affaires judiciaires (ex : La gazette des tribunaux (1825)) Aucune ne se consacrait précisément à la seule chronique criminelle.

Donc 2 périodiques apparaissent :

  • Le Passe-partout = fameux logo pinkertonien (pas d'image sur internet?) devenu symbole des enquêtes détectives.
  • L'Oeil de la police = concurrence, lui même logo pinkertonien. Parution hebdomadaire jusqu'à été 1914.

« Vois tout, suit tout, démasque tout, et pénètre partout. » = En prenant cet exemple, l'auteur nous invite à nous questionner quant à la place du lectorat dans la lecture d'un tel journal. Finalement, ce dernier à pour objectif d'impliquer le lecteur dans l'enquête. Il se prête au jeu de l'énigme et le journal fonctionne.

En clair = veille de WW1, chronique criminelle à transformer la presse populaire en 1 « usine à crimes » faisant l'unanimité au sein du lectorat populaire et garantissant sa place dans le paysage journalistique, même auprès des plus traditionnels.

Précision : « fait divers » = notion un peu large et utilisé à tout bout de champ → ne s'agit pas seulement d'un crime à causalité aberrante et insolite (ex : je t'aime, je te tue) mais regroupe un large panel de crimes, escroqueries... pas seulement un ensemble d'éléments insignifiants qui trouve leur raison d'être dans répétition.

L'âge d'or du roman de police

Suite au mouvement romantique, crime au cœur de la production littéraire, ntm dans registre « populaire ». ex : Des mystères de Paris ou Comte de Monte-Cristo. → tous les grands prototypes du romans littéraires sont peu ou prou des « annales du crime. »

début Xxème = roman policier devient 1 genre autonome ;

Qu'est ce que c'est ?

Roman policier : « superposition de 2 récits dont le second, celui de l'enquête, a pour objet de faire soudre le premier, celui du crime, dans une lente et progressive reconstitution rationnelle. »

→ ensemble disparate qui se diversifie au fil de la prise de son ampleur (processus de légitimation)

  • feuilletons criminels à l'issue de la Monarchie de Juillet et  du Second Empire = faits divers sanglants investigations policières et ténébreuses affaires dans des péripéties fiévreuses dont l'empreinte marque durablement toute la production populaire.
  • Roman judiciaire = nait dernière années du second empire → ex : affaire Lerouge (1866) + enquête d'inspecteur Lecoq

Récits suivants le fil d'une enquête explicitement chargée de percer le mystère du crime, dont le lecteur ignore tout. (procédés littéraire du suspense, de l'émotion : révélations, coups de théâtre, rebondissements..)

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