Le sport moderne est-il l’héritier du sport antique ?
Dissertation : Le sport moderne est-il l’héritier du sport antique ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Foxy Rsx • 1 Décembre 2022 • Dissertation • 2 694 Mots (11 Pages) • 464 Vues
Introduction
Lorsque l’on évoque le sport antique, la première idée qui vient à l’esprit
est celle des Jeux olympiques, à l’origine de la renaissance des jeux modernes,
après 1 500 ans d’interruption. Si le baron Pierre de Coubertin proclame résolument leur fi liation avec les jeux de l’Antiquité, le sport antique ne saurait se
résumer ni à ces jeux, ni à la Grèce et le sport moderne affi che, quant à lui,
dès son renouveau, des caractéristiques propres en liaison avec un contexte
économique radicalement diff érent.
Si certains historiens se sont interrogés pour déterminer si le concept de
sport qui émerge en Angleterre, à cette époque, s’inscrit eff ectivement dans la
continuité des jeux de l’Antiquité ou s’il ne serait qu’une invention purement
anglaise issue, dans les années 1880, des pratiques sociales de la gentry, mais
tous s’accordent sur la rupture que constitue le XIXe siècle. Quand on examine
les deux pratiques, la comparaison entre les jeux tels qu’ils existaient en Grèce
et à Rome et le sport contemporain laisse apparaître des diff érences qui
semblent invalider la thèse d’une telle fi liation, bien que l’on puisse observer
la permanence des certaines valeurs issues de l’idéal grec qui s’attachaient
aux Jeux olympiques dans le sport contemporain.
I. Le sport antique, à l’origine du renouveau
du sport moderne témoigne de pratiques
propres à cette période
Ce que l’on qualifi e de « sport » et de « jeu » fait référence à des pratiques
très diff érentes en Grèce et à Rome qui ont en commun leur caractère sacré
et divin.
1. Les jeux, en Grèce, revêtent un aspect fondamentalement
religieux associé au quotidien à une pratique sportive,
intégrée à l’éducation du citoyen
À l’origine du sport, on trouve chez tous les peuples de l’Antiquité (Grecs,
Étrusques, Romains) une pratique religieuse. On situe à l’époque archaïque,
en 776 av. J.-C., la naissance du sport de compétition, avec les premiers Jeux
olympiques, dont la fondation est attribuée à Héraclès. Organisés à Olympie,
dans le Péloponnèse, ce sont des manifestations sportives mais aussi culturelles et théâtrales, qui se déroulent tous les quatre ans, en l’honneur de
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Zeus Olympe. C’est la plus grande fête panhéllénique, l’occasion d’une trêve
sacrée entre les Cités grecques, qui rassemble plusieurs millions de personnes
de toutes conditions sociales, à l’exclusion des femmes. Les jeux comportaient
cinq épreuves – la course, la lutte, le pugilat, le saut et le lancer de disque –,
dont certaines existent encore de nos jours comme disciplines olympiques.
En dehors de la période des Jeux, le sport est très présent dans l’éducation
et possède ses lieux dédiés : la palestre et le gymnase, où les enfants et les
éphèbes pratiquaient des exercices physiques. Partant de l’idée que le beau
se conjugue avec le bien, l’enseignement intègre dans une formation globale,
une préparation physique et métaphysique qui lie beauté physique et élévation
morale, résumée dans l’expression grecque kalos kagathos, « beau et bon ».
Toutes les villes grecques, possédaient plusieurs gymnases où les jeunes gens
s’entraînaient le corps et recevaient un enseignement philosophique, comme
l’Académie fondée par Platon, ou le Lycée, par Aristote. L’athlète – sujet privilégié
de l’art grec classique et héllénistique – incarne cet idéal esthétique.
2. À Rome, des pratiques qui privilégient le sport-spectacle
La période antique fait référence aux jeux grecs mais aussi aux jeux romains.
S’ils s’inspirent des Grecs pour certaines disciplines comme le pugilat, les courses
et la lutte, les Romains condamnent le gymnase qu’ils jugent, dépravé. Ils lui
substituent comme lieu emblématique de la romanité, les Thermes, espace de
sociabilité urbaine où se pratiquent des exercices physiques.
Les jeux du cirque, comme activité ludique collective, occupent une
place importante dans la vie publique à Rome. D’origine étrusque, les ludis
se déroulent sur toute l’année, mais leur nombre s’accroît considérablement
sous l’Empire avec de nouveaux spectacles grâce à la pratique de l’évergétisme
qui permet de faire fi nancer ces jeux par de riches patriciens et par l’empereur. Les spectacles comprennent des courses de chars – la compétition la
plus prisée –, de l’athlétisme et de la lutte, puis des combats de gladiateurs.
Esclaves ou prisonniers de guerre, ceux-ci combattent jusqu’à la mort, soit
entre eux, soit avec des bêtes féroces. Pour accueillir ces représentations, des
amphithéâtres dont le plus célèbre est le Colisée à Rome pouvant accueillir
50 000 personnes, sont construits dans tout l’Empire.
Ces jeux ont fait l’objet d’une réprobation quasi générale et déjà au IIe siècle
après J.-C., le poète latin Juvénal avait dénoncé leur caractère aliénant dans
une célèbre formule « Du pain et des jeux ». Les historiens modernes se sont
montrés unanimes pour reprocher à la civilisation romaine d’avoir fait de la
cruauté, un spectacle, et des supplices, un divertissement.
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3. Une disparition des jeux et du sport de compétition de plus
de 1 500 ans
Les jeux ne survivront pas au déclin de l’Empire romain et au triomphe du
christianisme qui s’impose comme religion d’État. L’empereur Constantin les
interdit en 326 en raison de leurs liens avec le culte païen. Le sport s’eff ace ainsi
de l’Occident en tant qu’activité de compétition pour ne survivre que dans
des pratiques physiques à caractère militaire ou éducatif comme le tournoi,
le jeu de paume ou l’escrime. À côté de ces jeux réservés à l’aristocratie, il
existe des jeux populaires comme la soule, ancêtre du football et du rugby
qui se pratiquent sans règles ni terrain dédié.
Malgré une timide réhabilitation des activités physiques que l’on trouve
chez Rabelais et chez Montaigne, et une remise à l’honneur de celles-ci à
l’époque des Lumières, liée à une idée de perfectionnement de l’homme
qui inaugure une nouvelle relation avec le corps, c’est en Angleterre que la
pratique sportive commence à se diff user au sein de la gentry au XVIIIe siècle.
Les premiers clubs sportifs sont créés : le Jockey Club en 1750 et le Golf Club
en 1754.
II. Au XIXe siècle, le sport anglais marque la naissance
d’un sport moderne, très diff érent du sport antique
1. « Sport » : une étymologique qui fait référence
à
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