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L’inquisition

Dissertation : L’inquisition. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  10 Mai 2023  •  Dissertation  •  3 446 Mots (14 Pages)  •  423 Vues

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INQUISITION :

🡪 « L’homme qui fomente ainsi la division, avertis-le jusqu’à deux fois, puis écarté le, car tu sais qu’un tel homme est pervertis et que, persévérant dans son péché, il se condamne lui-même » cette citation de Saint Paul, personnalité du christianisme primitif né au début du Ier siècle, nous permet de comprendre les prémisses du combat de l’église contre la diversité 🡪 référence au paganisme = nom donné par les chrétiens des premiers siècles au polythéisme (religion qui admet l’existence de plusieurs dieux). Société de l’époque = holiste, garde sa force grâce à l’unité chrétienne.

🡪 Saint Paul en parlant de division introduit la notion d’hérésie. Hérésie vient du grec « haereticus » = penser/croire différemment, 🡪 une opposition manifeste au symbole de la foi, ou aux décrets de l’Église. Cette non-conformité à la pensée commune n'est pas nouvelle et est sujette aux méfiances depuis l'Antiquité, depuis que le christianisme a été reconnu par les pouvoirs publics (Constantin et l'édit de Milan en 313).

🡪 Au XIIe siècle l'Église = maitresse de l’occident médiéval. Période où la violence régit l’état du monde, les prêtres, hostiles à l'emploi de la violence et fort du pouvoir de la conscience, détiennent la pleine autorité. La foi et le salut chrétien = facteurs déterminants de la conduite des Hommes et donnent naissance à : autorité spirituelle.

🡪 Résultat obtenu par une organisation centralisée du pouvoir à Rome développant une hiérarchie ecclésiastique. À sa tête = pape, représente saint Pierre. Dans une autre sphère, plus proche du peuple mais toujours sujet au pape, l'évêque dispose en théorie lui aussi de l'autorité absolue. Dès lors le sort des hommes était entre les mains de ceux qui administrent ou refusent les sacrements, rendant l'Église responsable de la destinée du genre humain.

🡪 Malgré son contrôle et sa surveillance l'Église se voit menacée dès le début du XIIe siècle par l’éclatement du pouvoir politique carolingien et l’éveil des consciences, voyant différentes façons de penser émerger au sein même de la chrétienté (réaction à un clergé qui s'enrichit et lance des prédications sur la pauvreté tout en vivant de façons opulente (cisterciens)).

🡪 Le Pape Grégoire IX s’alarme. Les services religieux ne suffisent plus pour enrayer ce phénomène et à la prédication va se substituer un tout nouveau système, celui de l’inquisition.

🡪 L'inquisition du latin « inquisitio » est une recherche, une enquête, une forme de procédure. Qui va devenir par extension un tribunal, on parle de tribunaux d’inquisition. La création officielle de ces tribunaux de l’inquisition se fera en avril 1233 par une bulle pontificale, une bulle c’est un document scellé par lequel le pape pose un acte juridique important. Mais l’inquisition a déjà débuté ce n’est que l’aboutissement d’une lutte contre l’hérésie depuis Constantin.

De ce constat nous nous interrogeons quant aux raisons qui poussent l’Église et sa piété au XIIe et XIIIe à mettre en place une répression et à sa façon de l’organiser ?

  1. La mise en place progressive du système inquisitorial

 

  1. La méfiance de l’église à l’égard de l’hérésie

🡪 Haut Moyen Âge (476 à 1000) = pas de véritable hérésie, puisque l’effondrement de l’Empire Romain et les invasions barbare n’ont pas pu soumettre le catholicisme.

🡪 Remise en cause de l’ordre social et le développement de contestation religieuses. Deux facteurs :

  • Le non-respect par les prêtres des mœurs spécifiques aux membres du clergé, ils s’autorisent en vertu de leurs postes d’aller à l’encontre des obligations cléricales (par le mariage, le concubinage, ou encore le fait de prêcher la luxure (nicolaïsme). De nombreux évêques vont être poursuivis en justice devant les pontifes (grand prêtre de Rome) mais très peu sont condamné, même si des sanctions allant de simples remontrances à de très larges peines existent.
  • On appelle la simonie c’est l’achat et la vente par les clercs de biens spirituels, de postes hiérarchiques ou de services intellectuels afin de s’enrichir.

🡪 Le peuple chrétien s’insurge face aux abus de pouvoirs des clercs, c’est la naissance des hérétiques : ceux qui pensent différemment, qui le revendiquent, mettant en danger le système religieux, lui-même intimement lié au système civil.

🡪 Des mouvements se créent et des prédicateurs émergent, ces personnes doivent être absolument contrôlées. L’évêque n’ayant pas de pouvoir répressif, il devient urgent d’enrayer la diffusion de ces courants d’idées qui menacent la société. L’église tente de définir de manière générale l’hérésie et d’uniformiser le phénomène pour créer un ennemi commun et le combattre. Au XIII siècle l’hérétique est définit par Nicolas Emmerich dans le directorium inquisitorium :

« On applique de droit le qualificatif d’hérétique dans des cas bien précis : tout excommuniés, tout simoniaque, qui s’oppose à l’Église romaine et qui ose contester la dignité qu’elle a reçu de Dieu ainsi que celui qui commet des erreurs dans l’explication de l’Ecriture Sainte ou qui crée une nouvelle secte, est aussi hérétique celui qui n’accepte pas la doctrine romaine en matière de sacrement, interprète autrement que l’église de Rome un ou plusieurs articles de foi ou doute tout simplement de sa foi. »

🡪 A cette période la liberté de penser n’existe pas, le dogme du latin dogma, opinion ou croyance est le terme théologique permettant de désigner la doctrine incontestable établie, elle détermine la marche à suivre pour tout chrétien. L’hérétique alors, n’est pas un infidèle mais un chrétien qui croit autrement sur le plan doctrinal et le revendique publiquement. L’hérétique ne témoigne cependant pas de la volonté de fonder une contre Église, mais d’une motivation de retrouver une sorte de pureté originelle. Il serait approprié de parler avec anachronisme d’anticléricalisme.

  1. Les premiers mouvements dissidents et les réactions avant la mise en place légale de l’inquisition

🡪 Premiers hérétiques = poursuivis dans les années 1020 dans différentes villes telles qu’Orléans, Aras, Milan par l’autorité ecclésiastique mais aussi par la population comme à Souasson en 1114 où la quasi-totalité de la ville sera massacrée. Le cléricalisme s’étonne de ces actes de barbaries, il va tout de même les tolérer puisqu’il cherche à combattre ces hérésies tout en refusant d’imposer le pouvoir par la force.

🡪 1145 :  le phénomène cathare est découvert. Il faut rappeler que le terme cathare est le plus largement utilisé qu’à partir des années 1950 auparavant on parlait d’Albigeois, car ces derniers sont implantés dans la région d’Albi, dans le midi de nos jour. Il est découvert comme étant un mouvement hérétique dissident, rejetant les principaux sacrements de l’Église, ces derniers serviront à l’élaboration théorique de l’inquisition. Il est dit que cette vision de la religion est peut-être due à une longue cohabitation avec d'autres confessions : tel que l'arianisme de la période wisigothe, la proximité de l’Espagne islamique, et par la présence de nombreux Juifs sur ce territoire. La papauté est excédée des difficultés que rencontre l’église avec les cathares qui jouissent sur leurs territoires de complicité au sein de la société. En 1208, l’un des légats va excommunier le compte Raymond VI pour se venger les cathares vont assassiner ce prêtre ce qui va pousser Rome à l’appel à la croisade. Croisade que nous évoquerons plus tard s’étendra de 1209 à 1229. Donc avant la création de l’inquisition, on comprend ici l’impact qu’ont les hérétiques sur le monde de l’occident et les dommages qu’ils peuvent entrainer.

🡪 Affirmation de ces hérésies qui déplaisent fortement à Rome, Lyon connait l’émergence d’un autre mouvement hérétique rejetant l’autorité de l’église nommé « les pauvres de Lyon » ou « les Vaudois » ils disent descendre de l’Église primitive :

        - ils refusent l’obéissance à l’autorité du pape et des prélats,

        - ils considèrent que tout le monde, même les laïques et les femmes ont le droit de prêcher,

        - que les messes, les prières et les aumônes pour les morts ne servent à rien

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