Andreï makine le testament français

l connaît la France, son histoire et sa culture, ses particularités : les vins, les fromages et le repas qui « pouvait devenir une les en scène, une liturgie, un art ». Pour le petit enfant les histoires de Charlotte lui découvraient la France, le pays magique, le pays des livres et de cette langue mélodieuse et belle. Ses récits nourrissent sa curiosité, il veut apprendre tout possible de ce pays pour pouvoir à la fin partager ses connaissances avec ses camarades pendant « le jour le plus heureux de mon adolescence » comme sa grand-mère le faisait. Mais en un moment cet enfant grandit et a besoin de s’identifier. Perdu ses parents il veut rejeter cette « illusion française ». Le jeune homme subit un « retournement » , revient à la « vie réelle » . Enfin, dit-il, « je me sentis russe ». L’enfant rêveur laisse place à l’adolescent russe qui plonge dans la vie réelle, les filles et les prostituées, l’amitié avec Pachka et l’intégration à l’école enfin réussie. Le temps passe et le narrateur se retrouve vingt ans plus tard, à l’âge adulte. C’est en ce moment que l’histoire du roman se mélange avec la vie de l’auteur qui entre dans la peau du narrateur. En cherchant son identité il découvre sa propre France et la vivre réellement. Il vit à Paris et le seul désir c’est de faire venir sa grand-mère chez lui. Pour cette raison il prépare dans son appartement une chambre arrangée soigneusement des meubles qui ont pour le but de recréer l’atmosphère de sa maison à Saranza. Mais ce rêve reste irréalisable. A la fin il apprend la nouvelle da la mort de sa grand-mère. Et avec cela il reçoit le héritage d’elle. A la fin de sa vie Charlotte relève la vérité concernant la vie de narrateur : c’est que le héritage français en effet n’existe pas - la mère était russe, fille de koulak, et s’appelait Maria Stepanovna Dolina. Avec cette trahison, cette « illusion française » le roman se clôt. Mais le roman ne concerne pas seulement la vie de ce jeune homme, mais aussi la vie de Charlotte. Cette vie qui englobe toute une époque, c’est l’histoire de deux pays – la France et la Russie. A travers les récits de Charlotte les lecteurs plongent dans le passé français et la littérature française. A travers les yeux de Charlotte nous voyons aussi la réalité russe, la guerre, la misère, la faim, les violes, la mort. Nous vivons avec elle chaque jour de cette lutte pour survivre qui représente son destin tragique.

Ce roman génial étonne avec sa structure bien réfléchie. Les images qui se répètent, les femmes qui apparaissent parfois dans le récit qui portent des « chapkas ». Nous pouvons même penser à un jeu de mots parce que le seul ami d’Aliocha pendant son enfance était Pachka, qui représente le même mot mais dont les lettres sont mélangées. De plus l’histoire représente un cercle. Le narrateur découvre au début du roman dans la valise une photo d’une femme avec un bébé. A la fin nous voyons de nouveau la même photo qui dévoile le mystère de la vie du personnage. Le style d’écriture de l’auteur aide aussi beaucoup pour mieux comprendre l’histoire. Les descriptions magiques dessinent des images devant nos yeux. Nous voyons les steppes, les paysages, les fleuves. Nous pouvons sentir l’atmosphère des vieilles isbas et des maisons. Nous pouvons toucher chaque objet comme si il se trouve devant nous. Nous pouvons respirer toutes les odeurs qui volent dans l’air et sentir les sentiments, les regrets, le désespoir et les émotions des personnages. Bref nous vivons dans l’histoire du roman. Nous sommes terrifiés en s’imaginant les conséquences de la guerre, de la vue des « samovars » qui autrefois étaient des soldats qui défendait la patrie. Mais tout cela c’est la réalité du temps passé.

C’est un roman qui concerne les Français en évoquant leur histoire et leur culture et histoire. Mais ce roman concerne aussi tous les gens qui connaissent l’histoire