Dissertation Sur Le Chaos
Mémoires Gratuits : Dissertation Sur Le Chaos. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirese, Candide, met en avant un protagoniste dont le périple va se dérouler de péripéties en péripéties. Ici et là le jeune héros et son précepteur vont être confrontés à des situations que l’on qualifierait aujourd’hui, et peut être par abus de langage, de chaotique. Inscrire ces aventures « dans le chaos » n’a plus rien de choquant ; le chaos est dorénavant synonyme de violence, de bagarre, de désordre général. Nous avons déjà tous entendu des soldats dire en parlant d’un conflit, « c’est le chaos là-bas ». De ce fait, le chaos est perçu comme un immense désordre où plus rien n’est à la place qui lui est à l’origine destinée, c’est devenu le mot synonyme de perte de repère, de confusion, de flou. Platon, in La République, VIII, met en scène un schéma politique ou les différentes formes de gouvernements se succèdent, passant de l’un à l’autre par dégradation, par dégénérescence. Une fois passée la démocratie, par frictions entre « riches et pauvres », prend place une situation de chaos politique où chacun court après son propre désir, ne jure et n’agit que pour son propre intérêt. Un amas de particules libres et excitées courant dans tout les sens.
Bien auparavant, avant que la modernité ne s’occupe de banaliser la définition du chaos, Ovide, dans Les Métamorphoses, nous offrait déjà une définition du chaos non tant éloignée que celle élaborée ci-dessus. Selon lui, un chaos absolu régnait avant la création du monde. Rien ne gardait sa forme, tout se mélangeait en une mixture confuse. Ovide en décrit l’apparence physique et en offre trois définitions de plus en plus précises. Premièrement, « ce n’était qu’une masse informe et confuse » ce qui suggère une masse désorganisée. Le deuxième énoncé semble répéter le premier : ce n’était « rien qu’un bloc inerte », puis, troisièmement, le chaos est décrit comme : « un entassement d’éléments mal unis et discordants ». Nous voyons qu’Ovide définissait déjà le chaos comme un système de chose non coordonnées et dépourvues de logique.
Il est également possible de reprendre cette analyse dans un autre lieu, un autre contexte : ces huit dernières années, de violentes émeutes ont éclatées un peu partout dans les banlieues de plusieurs capitales ou grandes villes européennes. Les médias disaient que le chaos régnait dans les rues, qu’il était parmi les émeutiers, les rioters. Le chaos qui existait en fait n’était rien de plus que la situation dans laquelle ces jeunes se trouvaient et en laquelle ils voyaient le moyen de se manifester, un peu comme on dirait combattre le mal par le mal. Nous utiliserons cet exemple pour arriver à notre second point.
La manifestation, la révolte de ces jeunes avaient initialement pour but de changer le cours des choses, et c’est précisément ici qu’intervient une autre fonction du chaos : la venue d’un nouveau monde.
II
Nous avons vu que le chaos était considéré comme étant un désordre général, total. Cette « définition » est généralement à liée à une deuxième fonction que l’on accorde au chaos, que l’on définit également en tant que générateur, créateur d’un nouvel ordre suite au désordre. Il est alors possible de se demander en quoi le chaos permet-il d’amener l’ordre et ce que cela implique.
Lénine nous disait que la guerre est un accélérateur de l’histoire. Il est vrai que lorsque l’on se penche sur les changements majeurs dans l’histoire de l’humanité, sur les grands événements historiques, la plupart d’entre eux ont été précédé d’une phase qui a bouleversé « l’ordre » qui était en place et en a crée un nouvel, quelques année ou décennies plus tard. Cependant, tous ces événements tels que La révolution française, la guerre de Sécession, les guerres d’indépendances et cætera sont autant d’exemples qui montrent que les révolutions n’ont en réalité pas vocation à détruire tout un édifice mais simplement d’en changer les (nombreuses) caractéristiques inadaptées. De ce fait, si le chaos amène une amélioration dans un système où quelque chose ne va pas, ne peut-on pas dès lors le considérer comme étape de l’acheminement vers un meilleur ordre ? De ce fait, le chaos n’est-il pas une entité logique avec une raison, des moyens, un but ?
Dans la cosmogonie d’Hésiode, le chaos originel n’est pas présenté comme un néant ou un amas de conflits mais plutôt comme une entité renfermant l’ensemble des éléments à venir mais qui sont tout simplement mélangés. Cela signifie que le chaos renferme ce qui amènera l’ordre et non pas que le chaos combat l’ordre, dans le chaos l’ordre n’existe pas, il ne peut donc pas être désordre. Comment peut-on dire que quelque chose est désordonné s’il ne peut être ordonné ? Comment classer dix livres dont la taille est exactement la même par ordre de taille croissante ? C’est impossible, l’ordre de rangement de ses livres n’existe pas, de même que son désordre. On pourrait ainsi dire que l’univers n’est pas la résultante du conflit des forces qui opérait à l’origine mais plutôt le succès qu’a eu un certain classement des éléments fondamentaux, il a fallu trouver LA combinaison qui engendrait le progrès. De ce fait, on peut aussi considérer que ce qui apparaissait comme chaotique n’était pas en réalité extérieur à notre perception, à notre conception du monde, mais était en nous, dans notre conception. Ce point fera l’objet de la troisième et dernière partie.
III
Il est une phrase qui dit que « chaos » est le nom donné aux choses qui rendent notre esprit confus. En 1905, Sigmund Freud, lors d’une conférence aux Etats-Unis concernant la psychanalyse, utilise le cas d’une patiente qui souffre d’une pathologie étrange. Celle-ci perd en effet tout contrôle d’elle-même, tant au niveau physique qu’intellectuel, au contact de certaines situations. Les premières analyses montrèrent que ces situations résultaient d’un acte passé choquant qui entrainait la patiente dans une peur de retomber dans cette situation qui lui semblait atroce et qui ne pouvait qu’entrainer sa perte. Freud démontre que seul l’esprit de la jeune est chaotique, point les situations. De cette anecdote, nous pouvons dire que
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