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Recherche de Documents : Dissertationgratuite. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresfigure littéraire, devenant un exemple, l'effigie d'un genre : « il léguera son nom à un type humain » (l.16). Ces règles de construction peuvent êtres déviées, l'auteur surprend alors le lecteur en prenant quelques libertés, par exemple en présentant son personnage comme « un enfant trouvé », « un oisif », « un fou » ou encore avec un « caractère incertain »...Mais cela ne change pas pour autant ce format « traditionnel » du personnage.
2.
Les quatre autres extraits étudiés sont respectivement tirés des romans Les Faux-Monnayeurs d'André Gide paru en 1925, de L’Étranger d’Albert camus de 1942, de La Modification de Michel Butor de 1957 et de Le ravissement de Lol V,Stein de 1964, par Marguerite Duras.
Les trois premiers extraits appartiennent au mouvement du Nouveau roman. Dans le premier, André Gide proteste contre les pratiques utilisées dans le roman traditionnel, notamment à propos du personnage. Il explique que les descriptions détaillées des personnages que confient l'auteur sont un obstacle à l'imagination du lecteur et donc au plaisir de celui-ci. Il expose qu'il faut laisser le lecteur créer sa propre image du personnage, pour ne pas le frustrer en lui imposer un portrait qui ne lui conviendrait pas, comparant cette situation à celle d'une scène de théâtre où l'acteur peut parfois sembler ne pas avoir la figure adaptée à son rôle ou au visage que lui aurai donné le spectateur : « […] combien de fois n'avons-nous pas été gênés, au théâtre, par l'acteur, et souffert de ce qu'il ressemblât si mal à ce que, sans lui, nous nous représentions si bien. » (l.18). Il rejoint donc la vision d'Alain Robbe-Grillet sur le Nouveau roman et le roman traditionnel. Dans les textes d'Albert Camus et de Michel Butor le personnage est difficile a cerner ou a identifier, son caractère n'est pas détaillé, on n'obtient pas une image nette du personnage. De plus, L’Étranger est à la première personne du singulier (« j'ai reçu » (l.1), « je prendrai » (l,3), « j'étais » (l.14)) donc le narrateur peut difficilement ce décrire minutieusement lui-même, et La Modification est à la deuxième personne du pluriel ( « de votre corps et de votre tête » (l.1), « vous tient, vous diriez » (l.3), « provoque en vous » (l.13)), ce qui donne une note un peu impersonnelle au narrateur et rend confus le lecteur. En outre dans ce dernier texte, les quelques indices de caractère, de comportement ou de ressentis sont sous forme de question, ce qui confirme cette impression d'incertitude venant du personnage : « Quelle est cette lassitude qui vous tient, vous diriez presque ce malaise ? » (l;2), « Seriez-vous déjà si routinier, si esclave ? » (l.15). Seule notre imagination peut précisée ce dessin un peu flou du personnage, ce qui rejoint les affirmations du texte d'André Gide et qui, d’après celui-ci et l'extrait de Pour un nouveau roman, permet de dire que dans les deux textes les personnages ne sont pas « traditionnels ».
Dans le dernier extrait, celui de Marguerite Duras, le personnage, Lol V.Stein, est présenté différemment. Un portrait d'elle s'impose à nous, tissé par les adjectifs et les détails de l'auteur :« Lol V. Stein était jolie » (l.11), « Lol était drôle, moqueuse impénitente et très fine » (l.12), « Gloire de douceur mais aussi d'indifférence » (l.8)...On lui présente aussi un côté un peu « insaisissable », incertain, qui peut rappeler les précédents personnages, mais cependant, l'effet ici n'est pas le même et ressort comme une caractéristique de plus attribuée au personnage, comme un charme, celui d'une jeune
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