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La question noire aux Etats-Unis des années 1920 aux années 1960

Dissertation : La question noire aux Etats-Unis des années 1920 aux années 1960. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Novembre 2020  •  Dissertation  •  2 005 Mots (9 Pages)  •  633 Vues

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La question noire aux Etats-Unis des années 1920 aux années 1960

Analyse du sujet

Le libellé de ce sujet insiste sur l’évolution d’une importante minorité de la société américaine, issue de la pratique de l’esclavage, aboli par le président Lincoln en 1865, juste avant d’être assassiné. Même si la condition d’esclave n’est plus autorisée, la minorité noire est considérée comme des citoyens de seconde zone, qui n’ont pas les mêmes droits que les WASP¨. La question noire ne commence pas avec le XXe siècle (en l’occurrence ici des années 1920 aux années 1960) mais bien avec l’adoption du 13ème amendement (abolition de l’esclavage, 1865). Racisme et rejet de la communauté noire s’accompagnent d’une ghettoisation de ces populations pour lesquelles la pauvreté et les conditions misérables demeurent leur lot quotidien. En 1870, le 15ème amendement prévoit le droit de vote pour les Noirs mais celui-ci est mal appliqué ou détourné par une administration blanche réticente à accepter ce nouveau droit électoral (récitation ou déclamation d’une partie de la constitution américaine est demandée lors de l’inscription sur les listes électorales). Ce sont les lois Jim Crow (lois locales des Etats du Sud pour limiter dans les effets le 15ème amendement). C’est donc un régime de ségrégation qui s’installe dans différents états du sud. Ces lois contrôlent tous les aspects de la vie publique des Noirs et même leur vie privée. En Floride, par exemple, un Noir aperçu avec une femme blanche à la tombée de la nuit encoure une amende de 500 dollars et douze mois de prison. Les actions violentes et meurtrières du Klux Klux Klan, des Chemises Rouges ou d’autres milices, visent les populations noires, entre incendies de leurs biens et atteintes à leur propre vie (lynchages). La constitution de ghettos dans le Nord du pays est la conséquence d’une forte migration des Noirs dans les lieux où le travail est plus facile à trouver et où ils sont moins victimes de la ségrégation raciale.

Le sujet proposé met en évidence l’idée d’une « question » car il s’agit bien d’un enjeu social et politique de premier plan que l’intégration (ou la non intégration) d’une importante minorité d’Américains dans la société majoritairement composée d’hommes blancs.

La période proposée (années 1920-1960) n’est pas celle de la mise en place de cette question noire mais le début de la contestation et des mouvements de lutte contre cette ségrégation raciale. Elle atteint son apogée avec le Civil Rights Movement et l’action de Martin Luther King. L’avènement des républicains au pouvoir (1921) correspond à un conservatisme social et un refus de faire avancer la question des Afro-Américains alors que 1968 est l’année de l’assassinat de MLK, héros de la cause afro-américaine entre 1955 et 1965.

Problématique

L’enjeu du sujet est donc de mettre en évidence les échecs de l’intégration sociale des Afro-américains dans la société américaine et les luttes pour l’égalité des droits civiques (Civil Rights Movement).

Proposition de plan

Les deux principaux types de plan (chronologique et thématique) sont possibles mais ce sujet implique l’analyse de l’évolution de la condition noire aux Etats-Unis et donc implique plutôt un plan chronologique dans lequel quelques thèmes peuvent être traités (plan chrono-thématique)

  1. Etre noir aux Etats-Unis ; entre rejet et début de la contestation (années 1920-années 1940)

  1. La migration vers le Nord et la création des premiers ghettos noirs

Au début de la guerre de Sécession, 90% des noirs vivent dans le Sud. Au début du XXe siècle, neuf noir ssur dix vivent encore dans le Sud (fermes et plantations) Un million sur 9 que compte la minorité noire, vit dans les banlieues des grandes villes du Nord. Les flux internes migratoires des Afro-américains compensent après 1919 la fin de l’immigration européenne. En 1917, le Département au Travail fédéral créé la Division of Negro Economics and Corporations qui est chargé d’entrainer les travailleurs noirs dans l’industrie. Une véritable hémorragie de la main d’œuvre noire au Sud inquiètent les autorités qui veulent limiter ses effets  mais des masses de population viennent grossir les rangs des ouvriers métallurgistes, mineurs, constructeurs d’automobiles, ou chemins de fer.

Mais ils sont rejetés par les syndicats blancs/ La crise de 1929 renforce encore cette discrimination économique et les Noirs sont les premiers à perdre leur emploi.

Les Noirs vivent dans les grandes villes comme à Detroit – la population noire passe de 6000 en 1910 à 120 000 en 1930. Entre 1917 et 1929, 500 Noirs quittent le Sud pour le Nord en moyenne par jour. C’est la « Grande Migration ». L’afflux se tarit dans les années 1930 à cause de la crise mais reprend pendant les années 1940 à cause de la guerre.

La ségrégation est aussi géographique : les noirs peuplent les banlieues des grandes villes délaissées par les blancs. En 1950, la population  noire dans le Nord devient à très grande majorité (96%) urbaine et non plus rurale. Ce sont les coloured districts. Des réseaux d’entraide noire se constituent au niveau des quartiers de N.York (Harlem) ou de Philadelphie en presque totale autonomie institutionnelle (églises, commerces, clubs, associations, écoles). Ces dispositions permettent de renforcer une séparation rigide entre Noirs et Blancs. Il existe alors des enclaves noires au sein des grands ensembles urbains, ce sont les ghettos. Violence, détérioration de l’habitat et du cadre de vie contribuent à un paysage urbain spécifique.

Harlem devient une véritable métropole noire qui devient un centre de la culture afro-américaine (artistes, musiciens…) et même le lieu des associations pour la défense des Noirs comme la National Urban League ou la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People). Des mouvements artistiques comme Harlem Renaissance. Des revues, des livres et des journaux noirs naissent comme The New Negro  qui met en évidence la fierté, l’estime de soi et dénoncent les injustices et les discriminations. Marcus Garvey, un jamaïcain, estime que la condition noire doit être défendue plus activement. Très populaire, il se retrouve à la tête d’un mouvement de masse de plus de 6 millions de membres au sein de l’UNIA (Universal Negro Improvment Association).

  1. Les débuts de la contestation et l’organisation de la lutte contre la ségrégation

La crise de 1929 jette dans la plus grande précarité de très nombreux noirs. En 1934, 40% d’entre eux sont sans aucune ressource. Dans les villes du Noird, ils sont 4 fois plus nombreux que les blancs à bénéficier de l’aide sociale. Les années Roosevelt, même si les mesures sont très modestes, sont celles d’une volonté de rompre avec les pratiques de la discrimination raciale. Comme Wilson, le président Roosevelt introduit la discrimination raciale dans l’administration fédérale (bureaux, toilettes séparées) mais interdit en 1941 la discrimination dans les industries de la défense. Il s’entoure de conseillers noirs et emploie massivement des fonctionnaires noires (de 50 000 à 200 000 entre 1933 et 1945). Son épouse, Eléonore participe à des actions de terrain en faveur des noirs. En 1936, de nombreux Noirs votent pour lui. Pourtant, il fait très peu pour améliorer leur condition, notamment en matière de logement puisque la clause restrictive qu’un propriétaire blanc n’a pas le droit de vendre à un noir est maintenue. Il reste silencieux lorsqu’on aborde la question du lynchage qui n’est toujours pas condamnable.

La NAACP défend les droits devant la Cour Suprême : entre 1915 et 1948, 28 procès intentés et gagnés mais elle ne peut empêcher les violences et les lynchages malgré les condamnations officielles.

  1. La lutte pour les droits civiques : la question noire au cœur des problèmes socio-politiques des Etats-Unis 1955-1968

  1. Le boycott de Montgomery et le début d’un militantisme organisé

Déjà, dans les années 1940, quelques avancées comme en 1946 : déségrégation des bus dans plusieurs états du Sud. 1948 : interdiction des pactes entre les propriétaires imposant à ceux-ci de vendre leur maison à un blanc.

La Cour Suprême- jusque-là majoritairement favorable à la politique ségrégationniste- bascule en 1954 du côté d’une volonté de déségrégation. En 1955, la Cour Suprême ordonne la déségrégation scolaire des écoles du Sud. Mais l’une des conséquences est la résurgence du Ku Klux Klan et l’apparition des conseils de blancs qui veillent à la stricte application des lois ségrégatives. Ils font fermer les écoles qui n’appliquent pas la ségrégation et financent des écoles privées pour les blancs..

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