Le Strip
Fiche : Le Strip. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar m_bresson2 • 13 Décembre 2022 • Fiche • 1 210 Mots (5 Pages) • 271 Vues
Le Strip
Ecoutez cette histoire qu’on m’a raconté, du fond de ma mémoire je vais vous la conter, elle se passe à Vegas au pays des Mormons dans une rue gigantesque fruit du désert et du travail des hommes.
Vous connaissez tous Las Vegas, bien sûr ce sont les films qui vous ont fait miroiter cet Eden, le cinéma donne toujours cet aspect irréel aux choses, cet air magique, c’est comme refléter la réalité mais en ressuscitant les couleurs, tout devient plus vif, plus intense en un sens. Les évènements les plus anodins se vêtissent d’une vivacité inconnue du banal quotidien et pourtant… Las Vegas ne souffre aucune comparaison, même l’imagination la plus folle serait encore un pâle reflet, loin de la réalité de cette ville parée de son aura mythique et rutilante.
La bonne question n’est donc pas de se demander si Las Vegas n’est qu’une illusion créée par le caquètement cinématographique et médiatique mais de s’interroger sur la source de cette sempiternelle effervescence, de ce mirage qu’on pourrait croire éternel. Qu’est ce qui donne à tous ces gens cette envie insatiable d’aller encore et toujours dévorer et se faire dévorer ?
Comme l’a dit un jour un célèbre inconnu, voler les riches c’est divertissant mais voler les pauvres s’élève au rang d’art ! Las Vegas est passé maître à ce jeu-là. Qu’est ce qui les attire tant ces touristes, ces pauvres et ces riches ? Si c’était l’histoire, la Grèce aurait davantage de succès. Alors le luxe peut-être, là encore si c’était la recette miracle ceux qui font des touristes leur gagne-pain n’emploieraient pas autant de méthodes différentes alors que tous tendent au final vers un seul et même objectif : le rendement.
Mais qu’est-ce donc alors ? D’où la puisent-ils cette foi inébranlable, cet acharnement à vouloir recommencer ou commencer quand tous l’univers leur crie la folie de leur geste, ce geste insensé qui tente la fortune à la suite d’une longue liste de semblables qui s’en reviennent au mieux bredouilles.
Qu’est-ce qui pousse ces familles à dépenser sans vouloir y regarder de trop prêt, à cet endroit précis du globe, quand tant d’autres possibilités s’offrent à eux ?
La solution est pourtant flagrante et surtout plutôt longue, il est difficile de la rater et paradoxalement peut-être d’y prêter réellement attention puisque comme toutes les choses évidentes, nous finissons par les oublier. Ce qui fais la source du pouvoir de Sin City ce n’est pas son luxe indécent, ni même cette liberté insolente offerte par les propositions de mariages et de divorces qui s’enchaînent au même rythme effréné que tout le reste, mais le Strip. Le Strip certes possède tout cela, mais ce qui fait son réel attrait c’est l’évasion qu’il promet et offre. Flâner dans cette rue c’est plonger au sein d’un autre univers, un univers qu’on pourrait croire sorti de son imaginaire. Un univers long de plusieurs kilomètres et qui a le grand avantage de séduire tous ceux qui y viennent de par la diversité qui s’y côtoie.
Ce qui fait fantasmer l’être humain ce n’est pas la liberté de faire telle ou telle chose mais le simple mot liberté qui revêt les parures les plus chatoyantes grâce à l’idéologie qu’il transporte. Ce qui importe ce n’est pas le fait en lui-même mais les rêves et désirs que nous projetons dessus. Voilà exactement ce qu’est le Strip, un jardin embaumant la douce odeur des rêves, des désirs, des espoirs et des promesses que chacun y entrepose et y entrevoie ! Le Strip est rêve, un rêve dont personne ne s’éveille totalement indemne.
Mais ce bel oasis, cela coule de source, ne s’est pas créé en 7 jours ! Alors avant d’en clamer les louanges ou pas d’ailleurs, revenons aux sources. La création de cette belle avenue est à la fois récente et ancienne, à la fois ancrée dans les racines de la ville, illusion crée par les effets secondaires du temps qui passe et qu’on oublie, et à la fois en perpétuelle évolution. Ne vous y trompez pas c’est grâce à cet éclair de génie qui traversa les cervelles de certains que le Strip ne fut pas condamné au triste sort qui conduisit aux oubliettes son ancêtre, certes digne mais néanmoins déchut de son piédestal, le quartier historique de Downtown qui comme son nom l’indique ne sut pas rebondir ou du moins suivre le tempo imposé.
1941 est cette fois la date à marquer d’une pierre blanche, c’est elle qui marqua le début de la gloire pour cette avenue aujourd’hui principale de Las Vegas. Comme toute les grandes bâtisses elle fut bâtie brique par brique, la première fut l’hôtel El Rancho et depuis rien ne semble pouvoir arrêter son ascension, le désert même, en plus d’avoir découvert son maître, a appris à s’incliner devant lui.
Le terme le plus adéquat pour décrire le Strip est la démesure. Tout y est démesurément grand, luxueux, lumineux, chaud et extra-ordinaire. La plus part des hôtels-casinos font partis des plus imposants de ce monde que ce soit par leurs tailles ou les services qu’ils offrent. Le nouvel élan que les habitants surent donner à leur poule aux œufs d’or ne se cantonna pas à l’agrandissement et au rajout d’hôtels mais à la métamorphose d’une réputation jugée décadente à celle jugée aujourd’hui, des plus distinguée ; ce qui conduisit cette destination à accueillir la population la plus chic. La cause et l’effet n’étant pas forcément dans cet ordre-là.
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