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Le sport moderne est-il l’héritier du sport antique ?

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Par   •  1 Décembre 2022  •  Dissertation  •  2 694 Mots (11 Pages)  •  482 Vues

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Introduction

Lorsque l’on évoque le sport antique, la première idée qui vient à l’esprit

est celle des Jeux olympiques, à l’origine de la renaissance des jeux modernes,

après 1 500 ans d’interruption. Si le baron Pierre de Coubertin proclame résolument leur fi liation avec les jeux de l’Antiquité, le sport antique ne saurait se

résumer ni à ces jeux, ni à la Grèce et le sport moderne affi che, quant à lui,

dès son renouveau, des caractéristiques propres en liaison avec un contexte

économique radicalement diff érent.

Si certains historiens se sont interrogés pour déterminer si le concept de

sport qui émerge en Angleterre, à cette époque, s’inscrit eff ectivement dans la

continuité des jeux de l’Antiquité ou s’il ne serait qu’une invention purement

anglaise issue, dans les années 1880, des pratiques sociales de la gentry, mais

tous s’accordent sur la rupture que constitue le XIXe siècle. Quand on examine

les deux pratiques, la comparaison entre les jeux tels qu’ils existaient en Grèce

et à Rome et le sport contemporain laisse apparaître des diff érences qui

semblent invalider la thèse d’une telle fi liation, bien que l’on puisse observer

la permanence des certaines valeurs issues de l’idéal grec qui s’attachaient

aux Jeux olympiques dans le sport contemporain.

I. Le sport antique, à l’origine du renouveau

du sport moderne témoigne de pratiques

propres à cette période

Ce que l’on qualifi e de « sport » et de « jeu » fait référence à des pratiques

très diff érentes en Grèce et à Rome qui ont en commun leur caractère sacré

et divin.

1. Les jeux, en Grèce, revêtent un aspect fondamentalement

religieux associé au quotidien à une pratique sportive,

intégrée à l’éducation du citoyen

À l’origine du sport, on trouve chez tous les peuples de l’Antiquité (Grecs,

Étrusques, Romains) une pratique religieuse. On situe à l’époque archaïque,

en 776 av. J.-C., la naissance du sport de compétition, avec les premiers Jeux

olympiques, dont la fondation est attribuée à Héraclès. Organisés à Olympie,

dans le Péloponnèse, ce sont des manifestations sportives mais aussi culturelles et théâtrales, qui se déroulent tous les quatre ans, en l’honneur de

93Le sport moderne est-il l’héritier du sport antique ?

Zeus Olympe. C’est la plus grande fête panhéllénique, l’occasion d’une trêve

sacrée entre les Cités grecques, qui rassemble plusieurs millions de personnes

de toutes conditions sociales, à l’exclusion des femmes. Les jeux comportaient

cinq épreuves – la course, la lutte, le pugilat, le saut et le lancer de disque –,

dont certaines existent encore de nos jours comme disciplines olympiques.

En dehors de la période des Jeux, le sport est très présent dans l’éducation

et possède ses lieux dédiés : la palestre et le gymnase, où les enfants et les

éphèbes pratiquaient des exercices physiques. Partant de l’idée que le beau

se conjugue avec le bien, l’enseignement intègre dans une formation globale,

une préparation physique et métaphysique qui lie beauté physique et élévation

morale, résumée dans l’expression grecque kalos kagathos, « beau et bon ».

Toutes les villes grecques, possédaient plusieurs gymnases où les jeunes gens

s’entraînaient le corps et recevaient un enseignement philosophique, comme

l’Académie fondée par Platon, ou le Lycée, par Aristote. L’athlète – sujet privilégié

de l’art grec classique et héllénistique – incarne cet idéal esthétique.

2. À Rome, des pratiques qui privilégient le sport-spectacle

La période antique fait référence aux jeux grecs mais aussi aux jeux romains.

S’ils s’inspirent des Grecs pour certaines disciplines comme le pugilat, les courses

et la lutte, les Romains condamnent le gymnase qu’ils jugent, dépravé. Ils lui

substituent comme lieu emblématique de la romanité, les Thermes, espace de

sociabilité urbaine où se pratiquent des exercices physiques.

Les jeux du cirque, comme activité ludique collective, occupent une

place importante dans la vie publique à Rome. D’origine étrusque, les ludis

se déroulent sur toute l’année, mais leur nombre s’accroît considérablement

sous l’Empire avec de nouveaux spectacles grâce à la pratique de l’évergétisme

qui permet de faire fi nancer ces jeux par de riches patriciens et par l’empereur. Les spectacles comprennent des courses de chars – la compétition la

plus prisée –, de l’athlétisme et de la lutte, puis des combats de gladiateurs.

Esclaves ou prisonniers de guerre, ceux-ci combattent jusqu’à la mort, soit

entre eux, soit avec des bêtes féroces. Pour accueillir ces représentations, des

amphithéâtres dont le plus célèbre est le Colisée à Rome pouvant accueillir

50 000 personnes, sont construits dans tout l’Empire.

Ces jeux ont fait l’objet d’une réprobation quasi générale et déjà au IIe siècle

après J.-C., le poète latin Juvénal avait dénoncé leur caractère aliénant dans

une célèbre formule « Du pain et des jeux ». Les historiens modernes se sont

montrés unanimes pour reprocher à la civilisation romaine d’avoir fait de la

cruauté, un spectacle, et des supplices, un divertissement.

94Le sport – Tout le thème en dissertations

3. Une disparition des jeux et du sport de compétition de plus

de 1 500 ans

Les jeux ne survivront pas au déclin de l’Empire romain et au triomphe du

christianisme qui s’impose comme religion d’État. L’empereur Constantin les

interdit en 326 en raison de leurs liens avec le culte païen. Le sport s’eff ace ainsi

de l’Occident en tant qu’activité de compétition pour ne survivre que dans

des pratiques physiques à caractère militaire ou éducatif comme le tournoi,

le jeu de paume ou l’escrime. À côté de ces jeux réservés à l’aristocratie, il

existe des jeux populaires comme la soule, ancêtre du football et du rugby

qui se pratiquent sans règles ni terrain dédié.

Malgré une timide réhabilitation des activités physiques que l’on trouve

chez Rabelais et chez Montaigne, et une remise à l’honneur de celles-ci à

l’époque des Lumières, liée à une idée de perfectionnement de l’homme

qui inaugure une nouvelle relation avec le corps, c’est en Angleterre que la

pratique sportive commence à se diff user au sein de la gentry au XVIIIe siècle.

Les premiers clubs sportifs sont créés : le Jockey Club en 1750 et le Golf Club

en 1754.

II. Au XIXe siècle, le sport anglais marque la naissance

d’un sport moderne, très diff érent du sport antique

1. « Sport » : une étymologique qui fait référence

à

...

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