L’évolution de l’économie soviétique

ricole. Au niveau industriel c’est le développement de l’industrie lourde qui se fait au détriment de l’industrie des biens de consommation. En 1928 la production industrielle se répartissait à peu près en 60% de biens de consommation et 40% de biens de production. En 1956, il ne reste plus que 30% de biens de consommation et réciproquement 70% de biens de production. Le socialisme devient prépondérant avec en 1956 90% de propriétés collectives. Les 10% de propriétés privées se retrouvent dans la propriété des kolkhoziens et un reste de commerce et d’artisanat privé qui est très limité. L’URSS va changer de dirigeant en 1956.

III- La réforme Liberman de 1965.

Le plan quinquennal élaboré en 1956 prévoyait l’augmentation de 65% de la production de biens de consommation. Il fut rapidement irréalisable et donc on l’a remplacé par un nouveau plan de 7 ans dans lequel on a introduit une certaine décentralisation de la gestion. C’est la réforme économique de 1965. Elle introduit une décentralisation au niveau de l’entreprise par différentes mesures. D’abord auparavant le plan fixait chaque année la masse salariale ainsi que le nombre de salariés dans l’entreprise. A partir de 1965 seule la masse salariale est fixée par le plan. L’entreprise retrouve la liberté de gestion des entreprises et donc le droit de licencier. Ensuite, l’entreprise peut conserver les sommes économisées sur la masse salariale pour accorder des primes de productivité aux salariés. La réforme incitait également les entreprises à avoir des rapports directs avec la liberté de choix des fournisseurs. Enfin à partir de cette réforme, la planification détermine la production en valeur et non plus en terme physique. L’entreprise à partir de là peut répartir son bénéfice en un fonds pour l’investissement donc pour l’autofinancement, un fonds d’encouragement matériel par des primes de productivité aux salariés, un fonds socioculturel en faveur des équipements collectifs. Malheureusement, la réforme Liberman a été testée dans un nombre limité d’entreprise et elle s’est heurtée à de nombreuses difficultés, des difficultés pour chiffrer les primes et surtout une insuffisance de la formation professionnelle des cadres et dirigeants d’entreprise avec une gestion bureaucratique du système économique. D’autre part sur le plan macroéconomique, la réforme s’est traduite par une révision des prix qui a entrainé une forte inflation. A partir des années 1970, l’économie soviétique est devenue de moins en moins productive avec une très faible productivité et une part croissante des dépenses militaires dans le revenu national. On va tenter une nouvelle réforme au début des années 1990. C’est ce qu’on appelle la perestroïka qui a été proposé par Gorbatchev. La perestroïka est intégrée dans le 13ème plan quinquennal qui allait de 1991 à 1995 et elle représentait une véritable révolution économique. Les principaux points étaient les suivants. La planification soviétique devait devenir une planification indicative qui fixe les orientations générales de l’économie. Les entreprises devenaient financièrement autonomes. La concurrence serait favorisée et on fermera les entreprises déficitaires. On devait créer un marché de gros des moyens de production sur lequel les entreprises pouvaient choisir leur fournisseur et négocier leur prix. Le système des prix sera réformé avec une libération du niveau des prix pour rapprocher les prix de coût de production. Un marché de crédit sera créé pour financer les entreprises en complément de l’autofinancement. Les entreprises qui seront autonomes seront autogérées avec un système d’élection du directeur et des principaux cadres. Cette réforme intervenait après 70 ans de gestion bureaucratique du système économique et dans la période transitoire (1988-90), on devait faire cohabiter les deux systèmes. Cette politique a été impossible. Sur le plan intérieur il y eut beaucoup d’oppositions des anciens cadres de l’administration