Apollinaire : Mais dans quelles tensions entre héritage du passé et invention de la modernité poétique peut-elle s’inscrire ?
Dissertation : Apollinaire : Mais dans quelles tensions entre héritage du passé et invention de la modernité poétique peut-elle s’inscrire ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar MarineKDSJVBSLB • 5 Février 2023 • Dissertation • 1 334 Mots (6 Pages) • 345 Vues
Apollinaire, dans son recueil Alcools parut en avril 1913, confronte la tradition poétique et la modernité poétique. Cependant, il ne le fait pas systématiquement, il s’appuie sur la tradition poétique afin d’introduire la modernité poétique. Mais cette particularité caractérise ce recueil car il mêle hommage et perte ce qui créer une certaine tension. Cette phrase extrait de l’œuvre des Peintres cubistes « on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père (…) Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts. » illustre parfaitement l’esprit du recueil car elle dit qu’il ne faut pas rester dans le passé mais il ne faut pas pour autant l’oublier mais plutôt s’en inspirer. Mais Apollinaire, dans Le Guetteur mélancolique mêle déjà plusieurs thèmes, plusieurs style de poème.
Mais dans quelles tensions entre héritage du passé et invention de la modernité poétique peut-elle s’inscrire ?
On répondra à cette question en deux temps. On analysera la méthode de rupture avec la tradition poétique puis on analysera les restent des formes anciennes de la poésie qu’Apollinaire a laissé ou celles dont il s’est inspiré pour écrire les poèmes d’Alcools.
- Rupture avec la tradition poétique : (« Passons puisque tout passe… »)
Apollinaire montre avec Alcools, que la modernité de la poésie passe par la rupture avec la tradition et le passé.
- Modernité formelle ? (Révolution formelle)
- Apollinaire agit en conformité avec son temps : il est persuadé que le monde de la poésie est en grand changement
- Déponctuassions = source d’ambiguïté (il n’y a pas de ponctuation dans le recueil)
- Nous sommes libres d’interpréter les émotions de chaque poèmes
- Dérèglement des strophes = très souvent des vers libres mais par exemple dans « les colchiques » il y a une dislocation de l’alexandrin
- Nous voyons qu’Apollinaire s’inspire de la tradition tout en la modifiant
- Rupture dans l’enchainement des poèmes = entre les poèmes d’ouverture par exemple
- Nous pouvons penser à une métaphore pour illustrer la rupture entre tradition et modernité
- Dérèglement du sonnet = « nuit rhénane » (début d’un sonnet puis débordement) « mai » (début d’un sonnet puis débordement) …
- Comme pour le dérèglement des strophes, nous voyons qu’Apollinaire s’inspire de la tradition
- Modernité esthétique ? (L’esthétique de la « rupture »)
- Il veut que nous ayons du nouveau à regarder lorsque nous lisons ses poèmes. C’est aussi la continuité de la modernité formelle
- Modernité urbaine = présence de villes et de leurs caractéristiques = « Zone » (« tour Eiffel », « automobile », « rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes ») mais encore ici, Apollinaire mêle souvent les mots de la villes avec des mots rappelant le passé (« les automobiles ont l’air d’être ancienne »)
- Cela nous rappelle le mélange de modernité et de tradition
- Collage, juxtaposition = rappel des peintres cubistes qui est un nouveau mouvement en peinture
Image, illustration, métaphore inédite = « Zone » = « Bergère ô tour Eiffel » et « soleil cou coupé »
- Cela créer aussi un effet de surprise et nous fait imaginer des images inédites
- Effet de circularité = « nuit rhénane », « les Colchiques » le 1er et le dernier vers sont liés
- Nous avons l’impression d’être enfermé dans le poème car il est sans fin
- Modernité lyrique ? (Modernité dans le traitement des thèmes)
- Le lyrisme est présent dans le recueil mais d’une nouvelle manière
- Dédoublement lyrique et fragmentation de l’identité = « zone » (utilisation de « je » et « tu » = proche avec « je » mais distance avec « tu »)
- Cela est perturbant car nous pensons être proche du poème mais d’un coup la deuxième personne du singulier créer une distance.
- Détournement du blason amoureux = « les Colchiques » avec les yeux représentés par cernes et fleur représente le poison.
- Cela créer de la surprise car normalement les yeux représentent l’amour, la beauté tout comme les fleurs
- Figure du mal aimé = « la Chanson du mal-aimé », différents personnages qui représentent le poète malheureux (Arlequin, orphée, le batelier, le gardien du troupeau)
- Nous pouvons comprendre qu’Apollinaire est triste
- Thème de l’errance = lyrisme particulier « zone » et ivresse poétique « nuit rhénane »
- Cela nous montre qu’Apollinaire utilise la forme du poème pour illustrer son poème
Apollinaire utilise donc la modernité de plusieurs plans de la poésie pour montrer la rupture avec la tradition. Mais il la montre aussi en juxtaposent souvent la nouveauté et la fidélité au passé.
- Héritage et filiation : (« …Je me retournerai souvent »)
Revendication de la nouveauté qui se juxtapose à celle d’une fidélité au passé. Apollinaire s’inscrit dans une tradition lyrique.
- Reprise et détournement des formes anciennes
- Apollinaire s’inspire de la tradition afin de créer de nouvelles émotions en poésie
- Détournement du sonnet = « Les colchiques » et « Nuit rhénane » = nous pouvons observer le début d’un sonnet mais ensuite il change en quelque chose de nouveau à cause de l’expérience déceptive ou de la progression du sortilège = détournement de la tradition
- Le fait de modifier la forme du sonnet traditionnel nous fait remarquer que cette forme modifiée illustre le poème
- Renouvellement de la forme de la chanson (« Le pont Mirabeau » et « La Chanson du mal-aimé »)
- Cela nous montre qu’Apollinaire s’inspire des formes anciennes
- Renouvellement du thème traditionnelle
- Apollinaire dans son recueil renouvelle le lyrisme en s’inspirant de thèmes traditionnels
- Symbolisme très personnel lié à l’automne = Apollinaire aime l’automne qui est la saison privilégier en poésie française, mais l’automne représente aussi l’identité, l’angoisse. Apollinaire s’en inspire pour lui dans ses poèmes d’automne transportent la déception amoureuse et le passage du temps = « le pré est joli mais vénéneux en automne » « Les colchiques », évocation de la mort = « Oh ! L'automne a fait mourir l'été » « Automne », identification = « Je suis soumis au Chef du signe de l'Automne » « Signe »
- À travers une saison qui est l’automne Apollinaire nous fait ressentir de l’angoisse, de la tristesse, de l’oppression mais aussi une quête de sois
- Amour malheureux/ amour passé = le fiancé dans « La Maison des morts » ou la fiancée du tzigane dans « Les cloches »
- Nous ressentons la tristesse, la déception
- Omniprésence du chant = « la chanson du mal aimé » ou « le pont Mirabeau »
- Ces chansons sont plus des chansons tristes, lentes pour montrer l’ampleur de la situation
- Recréation des mythes
- Apollinaire reprend les mythes ou des références biblique dans ses poèmes
- Ulysse dans « la chanson du mal aimé »
- Nous faits comprendre par les caractéristiques d’Ulysse la personnalité du voyou
- Les sirènes dans « Nuit rhénane » = Apollinaire utilise les mythes du Rhin afin d’illustrer son poème
- Grâce aux mythes on comprend les sous-entendus du poème
- Reference biblique dans beaucoup de poème = tradition parfois déformée = « la chanson du mal aimé » (les pharaons et hébreux) ou « Zone » (ancien et nouveau testament, Pape, Dieu…)
- Apollinaire s’appuie sur des références bibliques connus, qu’il détourne souvent, et les mets souvent en lien avec la modernité
- Références récurrentes à Orphée « la chanson du mal-aimé » « les fiançailles »
- Angoisse car Orphée représente la musique mais aussi le désespoir et la mort douloureuse.
Donc Apollinaire ne renie pas le passé et la tradition mais s’en inspire afin de créer de nouveaux mouvements. Il lie tradition et modernité dans tous ses poèmes. Apollinaire rend aussi quelques fois hommage aux formes anciennes de la poésie. Nous pouvons même voir que la première phrase du premier poème d’Alcools est « à la fin tu es las de ce monde ancien » ce qui peut nous faire comprendre dès le premier vers qu’Apollinaire veut instaurer du nouveau dans la poésie tout comme le cubisme en peinture.
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