Dom Juan tirade de l'inconstance
Commentaire de texte : Dom Juan tirade de l'inconstance. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar veia.swr • 2 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 1 422 Mots (6 Pages) • 1 117 Vues
LECTURE ANALYTIQUE N°1
Dom Juan, Acte 1 scène 1
Problématique :
Quels sont les éléments mis en place dans cette première scène ?
Introduction
Présentation rapide de Molière et de Dom Juan.
Il s'agit ici de la scène d'exposition de la pièce, avec deux personnages présents : Sganarelle, personnage récurrent de la Comedia dell'Arte, et Gusman. La pièce commence par une réplique de Sganarelle qui fait l'éloge du tabac : on arrive au milieu d'une conversation animée entre deux valets. Il s'agit donc d'une scène d'exposition In Medias Res.
Cette première scène permet tout d'abord de présenter ces deux valets, mais aussi d'introduire le personnage principal Dom Juan, un noble. Il est omniprésent dans le dialogue, alors qu'il n'est même pas physiquement présent . Cependant, il est décrit différemment par les deux valets avec un double portrait.
En mettant en scène un noble dans une comédie, Molière va donc à l'encontre des règles de la comédie.
On découvre également les thèmes de Dom Juan : l'impiété de Dom Juan et la transgression des valeurs (oxymore : « Un grand seigneur méchant homme » l.72)
I- LES ELEMENTS ATTENDUS D'UNE SCENE D'EXPOSITION
A) Une entrée in medias res
La pièce commence par une réplique de Sganarelle, lors d'un dialogue entre deux valets (cf. « ta maîtresse» l.13 ; « mon maître » l.15 ; « ton maître » l.21). Le spectateur arrive au milieu d'une discussion (cf. « Reprenons un peu notre discours »l.12 qui montre que la discussion avait commencé déjà avant).
C'est une entrée en matière déconcertante puisque la première réplique est en effet une tirade sur le tabac (cf. « il n'est rien d'égal au tabac » l.2)
B) La conversation elle-même
On apprend que Done Elvire est à la poursuite de Dom Juan, et que son arrivée est imminente. L'infidélité de Dom Juan est présentée durant le dialogue entre les deux valets (cf. « ce départ si peu prévu serait une infidélité de Dom Juan ? » l.28).
Sganarelle défend au début son maître (cf. « c'est qu'il est jeune encore, et qu'il n'a pas le courage... » l.30) avant de se laisser aller. C'est un dialogue animé, avec des répliques de plus en plus courtes. L'indignation de Gusman se fait ressentir par l'utilisation de phrases courtes, interrogatives, et souvent au conditionnel (cf. « il pourrait faire cette injure aux chastes feux de Done Elvire ? » l.29 ; « un homme de sa qualité ferait une action si lâche ? » l.32 )
- Le double portrait de Dom Juan
Gusman décrit Dom Juan comme quelqu'un fou d'amour avec une énumération des actions romantiques de Dom Juan (cf. l.38-46 : « après tant d'amour », « tant d'hommages pressants, de vœux, de soupirs et de larmes, tant de lettres passionnées ») et conclut en disant qu'il est impossible qu'il soit infidèle à Elvire (cf. « je ne comprends pas, dis-je, comme, après tout cela, il aurait le cœur de pouvoir manquer à sa parole » l.45-46).
A l'inverse, Sganarelle décrit son maître comme « un épouseur à toute-main » (l.62). Il développe cette idée entre les lignes 58 et 75 (cf. « avec elle il aurait encore épousé toi, son chien et son chat » ; « si je te disais le nom de toute celles qu'il a épousées en divers lieux, ce serait un chapitre à durer jusqu'au soir »)
II- LE PERSONNAGE DE SGANARELLE
Sganarelle est un personnage de la Comedia dell'Arte, qu'on retrouve dans de nombreuses comédies , dont celles de Molière.
A) Un personnage qui veut se faire remarquer
La pédanterie du personnage apparaît à travers ses références ( cf. Aristote (l.1), Sardanapale (l.56), Epicure (l.56)). Il place aussi des mots en latin pour étaler son savoir (cf. « inter nos » l.52), qu'il tient probablement de Dom Juan : il est donc malgré tout assez admiratif de son maître.
Cependant, ses connaissances sont surfaites : il mélange des savoirs nobles et des croyances populaires (cf. « ni Dieu, ni loup-garou » l.55). De plus, il utilise des termes tels que « pourceau » (l.56) et « turc » (l.54) qui sont familiers. Enfin, il cite Aristote, qu'il dit anti-tabac, pour son éloge, alors que le tabac n'existait pas en Grèce Antique (cf. « Quoi que puisse dire Aristote et toute la Philosophie, il n'est rien d'égal au tabac » l.1-2)
B) Sa relation avec son maître
Sganarelle fait preuve d'hypocrisie envers Dom Juan. En effet si au début de la scène il le défend (cf. « Non, c'est qu'il est jeune encore, et qu'il n'a pas le courage » l.30-31), il change rapidement de position et le critique durement à la fin de la scène (cf. « il me fait voir tant d'horreurs, que je souhaitais qu'il fut déjà je ne sais où » l.70-72).
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