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En quoi, dans la Princesse de Clèves, la société place-t-elle l’individu face à des contradictions insurmontables ?

Dissertation : En quoi, dans la Princesse de Clèves, la société place-t-elle l’individu face à des contradictions insurmontables ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  12 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 524 Mots (11 Pages)  •  5 904 Vues

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Sujet : ”En quoi, dans la Princesse de Clèves, la société place-t-elle l’individu face à des contradictions insurmontables ?”

Au XVIIème siècle, la littérature française est liée aux évolutions politiques. C’est un siècle majeur de paraître pour l’individu qui est inscrit face à des règles morales, des valeurs et des principes établis par la société précieuse et mondaine. Comme dans la princesse de Clèves par exemple, où Madame de Lafayette interroge les rapports entre l’individu et la société.Ainsi, c’est dans ce roman publié anonymement en 1678, que le lecteur y découvre l’intensité de la passion amoureuse compromise malgré une société dans laquelle la morale parvient à rendre cette relation complexe. Nous nous demanderons donc en quoi la société du XVII -ème Siècle place-t-elle l’individu face à des contradictions insurmontables dans la Princesse de Clèves ? Nous verrons alors, quelles sont ces contradictions poussées par la société et permettant d’aboutir à ce roman puis après avoir analysé l’individu face aux barrières de la société, nous verrons les contradictions morales qui suscite un réel combat pour la Princesse de Clèves.

Effectivement, dans cette société aux codes très particuliers, certains personnages n’arrivent pas à suivre ces règles, ni à trouver leur juste place, milieu dans la société. C’est alors le cas de Mlle de Chartres ayant reçu une éducation très sévère. Ou encore le cas de Mme de Lafayette appartenant à une société centrée sur l’apparence mais aussi les faux- semblants mais exposée au regard de tous. Cette société impose beaucoup de règles strictes que la cour se doit d'appliquer afin de respecter les principes mondains.

A cette époque, la cour apparaît comme un monde d’apparence et d’illusion, c’est le cas dès le début du roman, quand Mme de Chartres recommande à sa fille de se méfier de la cour ne jugeant que sur la beauté et l’apparence comme elle le dit : “Si vous jugez sur les

apparences en ce lieu-ci, vous serez souvent trompée.” C’est alors dans ces paroles que nous nous rendons compte que Mme de Chartres cherche à préserver sa fille de ce monde. En effet, on trouve alors de nombreuse allusion aux intrigues qui caractérisent la vie à la cour. Comme les négociations en vue du mariage de Mlle de Chartres et qui sont la preuve de l’atmosphère de rivalité qui règne entre les membres de cette société, son mariage avec le Prince de Clèves la contraint alors à rester dans cet espace dangereux. Ce n’est pas seulement une société basée sur le physique, car l’on comprend que celle-ci est fausse et remplie de désillusions. Les courtisans eux jouent un rôle et cache leur vrai visage. Par la suite, grâce au récit enchâssé du roman l’on apprend que certains d’entre eux entretiennent des aventures extra conjugales. C’est alors le cas de Mme de Tournon avec ses nombreux passe-temps déplorable car à sa mort la Princesse découvre la vérité sur sa double personnalité. Mais c’est également le cas pour le Vidame de Chartres, impliqué dans

plusieurs liaisons comme on a pu le constater dans l’épisode de la lettre, alors que cette dernière est mariée. Ces liaisons trompeuses nous montrent ainsi l’époque stratège dans laquelle la Princesse vit et essaye de s'extirper et que les personnages se livrent à des jeux d’influence fondés sur d'anciennes jalousies ou sur des rivalités amoureuses. Comme nous l'aurez si bien dit Louis Jouvet “ Le théâtre est le domaine des apparences “, c’est alors bel est bien le cas, car comme on peut le constater : le théâtre représente la cour ou chaque individu se cache derrière ces grandes apparences et où chacun joue un rôle.

La cour est également un lieu d’influence à l’époque de Mme de Lafayette, c’est un espace hypocrite qui attise tous les regards de la société car il est important d’y paraître. L’individu a en permanence sa vie exposée aux yeux de tous car les membres de la cour passent leur temps à s’observer et se juger. C’est le cas de la Princesse de Clèves qui évolue dans cette société et qui voit également son secret, ces sentiments pour le Duc de Nemours devenir le centre de toutes les conversations à la cour. Cette société mondaine est très soucieuse de l'apparence de chacun. L’envie de paraître admirable dans ce monde est telle que tous essayent de se montrer et de briller par leur allure, leurs conversations et actions comme l’on peut le voir dans le passage du tournoi organisé : ” Tous les princes et seigneurs ne furent plus occupés que du soin d'ordonner ce qui leur était nécessaire pour paraître avec éclat.” C’est alors que l’on s’aperçoit que dans l’univers de l’être et du paraître il est impossible de taire sa vie privée car celle-ci sera forcément critiquée, affichée ou encore jugée publiquement un jour. La Princesse de Clèves l’a très vite compris avec les avertissements de sa mère et c’est alors pour cela qu’elle essaye de dissimuler ses sentiments inexcusables pour Nemours face à ceux qui l’entourent au quotidien, ils sont ainsi contraints à plusieurs reprises de jouer un rôle face à d’autres membres de la cour afin de ne pas dévoiler la réalité de leurs sentiments. Mais c’est également le cas pour Mme de Clèves qui a beau donner des gages de sa sincérité et de sa vertu, et ce n’est pas pour autant qu’elle n’échappe pas aux jugements superficiels fondés sur des faux semblants. Nous pouvons également remarquer le même problème dans Le Diable au Corps où Marthe entretient une relation amoureuse avec François pendant que son mari est parti à la guerre ce qui paraît alors comme signe de trahison aux yeux de la cour et de la société. Comme nous l'aurez dit Romain Roland “Je n'ai d'autre ambition que d'être ce que je veux être, et non de le paraître.” c’est alors le cas dans La Princesse De Clèves ou encore même dans le diable au corps où Mlle de Chartres et Marthe aimerait être ce qu'elles veulent vraiment mais malheureusement elles doivent paraître en cachant leurs sentiments.

La morale du XVIIème siècle prône la bienséance et l'exemplarité. Réputation et Vertu sont les mots clés de cette morale car il faut avant tout garder la maitrise de soi même tout en maintenant des apparences vertueuses. L’individu est soumis à des codes moraux et sociaux que lui impose la société. Il doit rester à distance des idées et des comportements qui ne répondent pas aux attentes sociales. Les personnages doivent refléter les aspects de la société et la conduite des hommes. La société du XVIIème siècle se veut sans écarts sous peine d’une réputation déshonorée. Cette morale est notamment incarnée par Madame de

Lafayette qui souligne leur importance à travers le destin de Mme de Clèves. Madame de Lafayette à consacrer sa vie à l'éducation de sa fille, plus particulièrement à sa formation morale. Elle essaye au mieux d’amener sa fille dans le bon sens des normes sociales et la met en garde contre l’amour, l’infidélité des hommes et les conséquences de l’amour et lui enseigne également les règles d’un comportement vertueux : ” elle lui faisait savoir, quelle tranquillité suivait la vie d’une honnête femme ” Ici, sa mère lui présente la vertu comme l’unique salut possible pour une femme de l’époque. Madame de Lafayette éclaire ici les codes sociaux et moraux utilisés en partie à son époque. Ce poids des normes est insupportable, la princesse se contraint à respecter les règles imposées par cette société tandis qu’elle se convainc de ne pas fauter envers son fidèle époux en retrouvant le duc. La morale impose aussi des sacrifices et de lourds renoncements car la princesse de Clèves : après la mort de son mari, choisit sa vertu et son devoir alors même qu'elle pourrait épouser le duc de Nemours. C’est également le cas dans le Diable au corps ou quand l’adolescent apprend que Marthe tombe enceinte décide de l’abandonner, jusqu'au jour où celle-ci meurt et là où il se rend compte qu’il l’aime vraiment et qu’il n’aurait jamais dû faire cela malheureusement c’est trop tard !! Grace à ces exemples on en tire donc bel et bien une morale qu’il faut savoir profiter de chaque instant présent, mais également savoir prendre les bonnes décisions afin de ne pas regretter comme La princesse de Clèves qui n’épousera au final jamais Le Duc de Nemours et l’adolescent qui au final perd sa liaison avec Marthe et son enfant qu’il avait insinué ne pas être le sien.

Mais si la morale sociale était sauve, la morale intérieure ne l’est pas pour la princesse. Elle doit alors faire face à un questionnement intérieur, c’est à dire rentrer dans le vice où rester dans la vertu, ou tomber dans la passion quitte à ne plus respecter son devoir. Ainsi, l’intrigue repose sur ses concessions morales et religieuses qui poussent la princesse à faire son choix final.

La Princesse de Clèves est alors face à une contradiction insurmontable puisque celles-ci est partagée entre vertu et obscurité dans un côté noir représentant le vice qui est une disposition habituelle au mal. La société ne veut absolument pas de vice mais l’utilise quand même

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