L'île des esclaves
Commentaire de texte : L'île des esclaves. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Cyprien Gouet • 19 Avril 2022 • Commentaire de texte • 506 Mots (3 Pages) • 335 Vues
Commentaire Scène 1 l’île aux esclaves
En 1725, la France sort d’un flou politique causé par la transition de pouvoir entre Louis XIV et Louis XV. Cette période trouble permet à certains auteurs de dénoncer certains faits de société à travers l’utopie. Marivaux, écrit donc la pièce l’île des esclaves, un volet d’une trilogie appartenant au mouvement des lumières. Il y traite les conditions des esclaves à travers l’histoire de deux paires d’esclaves et de maîtres ayant échoué sur une île ou les rôles de chacun s’échangent, transformant les esclaves en maîtres et inversement. De quelle manière Marivaux montre t’il les inégalités sociales au XVIIIème siècle.
Nous examinerons tout d’abord le cadre utopique dans lequel nous sommes plongés. Puis nous verrons comment l’inversion des rôles est appuyé.
Inversion des rôles
Dès les premières répliques de la pièce, Iphicrate perd tout son pouvoir sur Arlequin. Il commence tout d’abord à perdre son autorité en se mettant au même niveau que son esclave en n’utilisant plus que la première personne du pluriel comme s’il ne pouvait plus donner des ordres directs à Arlequin étant donné les règles de l’île : « ne perdons point de temps » ; « ne négligeons rien » ; « Avançons » ; « Hâtons-nous ». Iphicrate devient un personnage burlesque qui est en totale impuissance face à l’homme qui était son esclave quelque temps avant. De plus, l’aparté précisé dans la didascalie « à part les premiers mots » montre la bassesse d’Iphicrate qui a abandonné toute noblesse et pouvoir sur Arlequin. Il attenue aussi tous ses propos grâce à des modalisateurs pour éviter d’être trop autoritaire ce qui le rabaisse encore plus : « je suis d’avis que » ; « je crois que c’est ici ». L’emploi de phrase exclamatives et interrogatives amplifient elles aussi la détresse du personnage dans cette situation qui le prend au dépourvu et qui lui parait surréaliste. Enfin la didascalie finale « en retenant sa colère » conclut la scène avec le personnage d’Iphicrate qui au début était en position de pouvoir et qui à la fin doit retenir ses émotions car il n’avait plus aucun pouvoir sur l’homme qui, anciennement lui obéissait.
Arlequin se place en maître très facilement et premièrement par la parole en passant du vouvoiement au tutoiement marquant ainsi son pouvoir sur Iphicrate. Arlequin s’affirme cependant à travers l’ironie, chose qui ne lui était pas permis auparavant.
Par exemple, il reprend systématiquement les expressions utilisées par Iphicrate pour le tourner au ridicule :
- Que deviendrons-nous / Nous deviendrons maigres
- Mon cher Arlequin / Mon cher patron (parallélisme)
- Avançons, je t’en prie / Je t’en prie, je t’en prie
Cet effet d’écho permet à Arlequin de prendre possession de la parole d’Iphicrate et de le dominer. Il utilise tout du long la moquerie pour réduire Iphicrate et chante, feint d’avoir mal aux jambes. Appuie sur la politesse hypocrite d’Iphicrate et en joue : « Comme vous êtes civil et poli : c’est l’air du pays qui vous fait cela ».
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