L'Etranger, Albert Camus
Dissertation : L'Etranger, Albert Camus. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Hugosh • 12 Mars 2022 • Dissertation • 1 066 Mots (5 Pages) • 5 761 Vues
Dissertation l’Etranger, Albert Camus
Un journaliste critique du journal “Le Figaro” a violemment attaqué le roman de Camus lors de sa parution : “Le personnage est détestable. Meursault est un homme sans humanité, sans valeur humaine”. Êtes-vous d’accord ?
L’Etranger, paru en 1943, est le récit de la vie d’un homme, Meursault. Il est le reflet de la pensée de Camus, c’est un homme qui est étranger à sa société, à son entourage, au monde. Le journaliste du Figaro décrit Meursault comme un personnage détestable, comme un personnage sans humanité ni valeur humaine. En quoi Meursault est-il un personnage à la fois détestable et humain ? Dans un premier temps, nous étudierons en quoi son manque d’humanité le rend détestable et le rapproche parfois de l’animal à travers son instinctivité et son inconscience. Dans un deuxième temps, nous évoquerons son indifférence quant au monde qui l’entoure. Enfin, nous analyserons sa capacité à distinguer le bien, le mal, les conséquences de ses actes, en somme sa capacité à raisonner en tant qu’humain.
On peut en effet penser que Meursault est un personnage détestable et sans valeur humaine.
Tout d’abord, il est dit que Meursault est un personnage sans humanité, il convient donc de définir ce que peut vouloir dire l’humanité. Pour Cicéron, dans l’ouvrage De Officiis, l’humain serait différent de l’animal de par sa capacité à dissimuler sa soif, son appétit de volupté : “dissimulat appetitum voluptatis”. Or Meursault, à plusieurs reprises, ne fait pas preuve de cette pudeur, caractéristique à l’être humain selon Cicéron. En effet, après la demande de mariage de Marie, Meursault et sa future épouse se baladent dans les rues d’Alger et l’homme remarque : “les femmes étaient belles et j’ai demandé à Marie si elle le remarquait”. Cette remarque paraît tout à fait déplacée. Puis à plusieurs reprises, Meursault dit “j’ai eu très envie d’elle” de Marie, par exemple avant d’aller à la plage. Mais au-delà de sa volupté, Meursault est un homme d’instinct. En effet, lorsqu’il a faim, il mange. Lorsqu’il a sommeil, même dans les moments les plus importants, il va dormir. Ainsi il s’est “jeté sur sa couchette” après sa dispute avec l'aumônier, après sa remise en question si importante sur le monde, sur l’univers. Ses besoins priment sur ses convictions, son instinctivité animale semble régir ses actions.
De plus, le personnage semble éprouver un indifférence quant au monde qui l’entoure, tant envers la société qu’envers les personnes qu’il fréquente. Comme le rappelle le titre, Meursault est un étranger. D’une part, il est étranger aux codes de la société dans laquelle il évolue. En effet, lorsque Marie lui demande s’il veut se marier avec elle, il dit : “cela m’était égal”. Il ne semble en ce sens pas comprendre et accepter l’un des codes les plus anciens de la société humaine, le mariage. Il ne semble pas correspondre à la caractéristique politique de l’humain que décrit Aristote dans Le Politique, l’animal politique. En effet, selon lui, l’homme est voué à évoluer dans une société régie par des lois (que Meursault ne semble pas respecter : il tue un homme) mais aussi des coutumes et un contexte social, dont Meursault s’affranchit tout le long du roman. Il est assurément indifférent à son procès, à la justice, qui est un pilier de la société. D’autre part, Meursault est indifférent aux personnes qui l’entourent. Dès l’incipit Meursault exprime une indifférence quant à la mort de sa mère : “Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas”. Cet événement est censé être très marquant mais ne semble pas l’inquiéter, il en oublie même le jour. En tant que bureaucrate, celui-ci a hâte que la mort de sa mère devienne : “une affaire classée”, le travail semble avoir parasité son langage,
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