L'amitié dans les Faux monnayeurs d'André Gide
Dissertation : L'amitié dans les Faux monnayeurs d'André Gide. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Marion Saint Jean • 18 Avril 2017 • Dissertation • 644 Mots (3 Pages) • 4 629 Vues
L’AMITIÉ DANS LES FAUX-MONNAYEURS
Dans l’œuvre gidienne, l’amitié est un thème prépondérant. En effet, Gide a cherché « comment faire l’amitié comme on fait l’amour ». C’est vrai qu’il est paradoxale de parler d’amitié dans un monde de faux-monnayeurs où, en effet, tous sont réunis pour faire le mal ainsi que corrompre les autres.
Nous nous demanderons alors dans quelles mesures Gide nous offre sa conception de l’amitié à travers les Faux-Monnayeurs ainsi que son journal.
Dans une première partie, nous aborderons le développement du sentiment amical. Puis, nous traiterons de l’amitié amoureuse entre certains personnages du roman. Enfin, nous développerons l’idée des faux-amis (ceux avec qui les personnages sont heureux de faire un mauvais coup).
Premièrement, il existe des amitiés véritables entre certains personnages de l’œuvre. En effet, Bernard et Olivier nous présente une réelle amitié entre deux personnages, les sentiments amicaux qu’ils éprouvent l’un pour l’autre sont relativement identiques à ceux que peuvent ressentir deux personnes dans une relation amoureuse car l’intérêt porté sur la personne se change ainsi en admiration. Bernard aime « étonner son ami » et il « est lui-même sensible à ce qui perce d’admiration… ». Le débordement de cette amitié entraine l’effritement de l’amitié. En effet, une jalousie nait entre Bernard et Olivier (Bernard devient jaloux lorsqu’il voit Olivier dans les bras d’Edouard). Un gouffre se creuse alors entre les deux protagonistes. Cette frontière amitié/amour est parfois très troublante entre ces deux personnages notamment au début du roman, certains gestes affectueux de ces deux derniers portent à confusion. On peut remarquer que le narrateur souligne le caractère différent des deux amis. Dans le chapitre 3 de la première partie, on observe bien qu’Olivier sanglote « étreint Bernard convulsivement » et que ce dernier le repousse O en riant. L’un ose tout, l’autre lui envie cette attitude. D’autres part, on trouve également dans l’amitié un processus de cristallisation comme dans l’amour lorsqu’Edouard affirme à Olivier « que son ami Armand est le plus intelligent et le plus intéressant de la famille ». Cela peut paraître relativement troublant et ambiguë d’observer ce genre de discours venant d’un ami à un autre. Il y a également une certaine opposition entre Olivier et Armand car les réseaux d’amitié fonctionnent comme des réseaux d’opposition dans l’œuvre.
Ces amitiés constituent parfois une solution entre l’amour passionnelle et l’amour impossible (mystique) entre les personnages. Cette admiration passionnée représente également une recherche d’appui. Mais derrière, l’ami se profile un père tel que Bernard disant à Olivier « quel gosse tu fais. ». Armand comme Olivier furent privés de père et le cherche à l’intérieur du roman. Bernard a une présence paternelle sur Olivier, qui recherche son père, même si ce n’est pas son père biologique. De plus, on découvre un nouvel aspect de l’amitié entre adultes et cadets ; celle de Bernard et Profitendieu par exemple. Ce dernier n’a cessé d’être « présent » pour Bernard malgré qu’il lui ai laissé sa pleine liberté. Ce type d’amitié constitue comme un sauvetage moral d’une figure paternelle. Pourtant, certaines fois, ces amitiés sont dangereuses.
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