La femme gelée, Anne Ernaux
Commentaire de texte : La femme gelée, Anne Ernaux. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lise lambeau • 11 Septembre 2024 • Commentaire de texte • 1 116 Mots (5 Pages) • 129 Vues
Lecture linéaire - propositions de pistes pour l'explication.
La femme gelée a été écrit en 1981 par Annie Ernaux qui s’inspire de sa vie pour écrire ses œuvres, évoquant la place et la condition de la femme dans la société. Ce texte contemporain dénonce les limites de l’émancipation de la femme gelée prise dans les glaces malgré toutes les évolutions des années soixante.
Nous verrons comment dans cet extrait, la narratrice montre que, par des activités quotidiennes comme la cuisine, l’inégalité homme/femme s’installe, subrepticement.
Pour cela nous nous verrons, dans un premier temps, comment l’image de de couple idéal se transforme en couple traditionnel. Dans un second temps nous étudierons la comparaison faite par la narratrice entre son couple et celui que formaient ses parents. Enfin, nous terminerons par l’expression de la colère de la narratrice face à cette situation.
Premier mouvement : De l’image d’un couple idéal à celle d’un couple traditionnel
Les deux premières phrases ne laissent rien présager de ce qui suit. L’expression « l’image attendrissante du jeune couple moderno-intellectuel » (l. 3) est d’abord amusante et surprenante, puis perçue comme ironique par le lecteur quand il prend connaissance de la suite. Les trois premières phrases du texte décrivent un couple moderne d’étudiants jeunes mariés.
L’emploi du pronom « nous » jusqu’à la ligne 4, l’adverbe « ensemble » (l. 2), l’adjectif « attendrissante » (l. 3), traduisent le bonheur et la complicité qu’ils connaissent alors.
Progressivement, on découvre la différence qui s’installe, entre la narratrice et son mari.
Sa condition de femme qui lui est imposée par son mari est déjà perceptible par la proposition « on s’enlise, doucettement » (l. 4-5), l’adverbe soulignant que la situation s’installe sans qu’elle y prenne garde ou parce qu’elle ne veut pas se révolter « lâchement » (l. 5).
La référence au consentement« en y consentant » l. 5) souligne qu’elle se résigne à sa condition, alors qu’elle est, comme son mari, étudiante. « La cocotte-minute » (l. 6) symbolise la rupture entre vie étudiante et vie de couple.
Présentée par la narratrice comme un « cadeau de mariage si utile » (l. 7-8), elle devait permettre aux femmes, dans les années 1960, de se libérer en gagnant du temps. Ici, le « compte-minutes, autre cadeau » (l. 7), rappelle la narratrice à l’ordre (« Sonnerie stridente », l. 7), l’obligeant à délaisser son travail pour aller éteindre le feu sous la cocotte-minute.
La phrase « Elle avait démarré la différence » (l. 10) fait écho à « Finie la ressemblance » (l. 8), ressemblance qui reposait sur le statut des deux personnages, tous deux étudiants et donc, a priori, à égalité : « Unis, pareils » (l. 8). Mais le sexe de la narratrice lui dicte rapidement sa condition et c’est elle qui devra sacrifier son travail (« L’un des deux se lève [...], revient à ses bouquins en se demandant où il en était resté. Moi », l. 9-10) pour prendre en charge la cuisine.
Second mouvement : Comment la narratrice met-elle en perspective son couple avec celui de ses parents ?
Ni elle ni son mari n’ont de compétences culinaires (« Je ne savais pas plus que lui préparer un repas », l. 12), mais c’est elle qui prendra en charge les repas. Le terme « dînette » (l. 11) évoque les jeux d’enfants et contraste avec la corvée que représente pour la narratrice la prise en charge des repas: « Pourquoi de nous deux suis-je la seule à me plonger dans un livre de cuisine, à éplucher des carottes, laver la vaisselle » (l. 14).
Le sentiment de révolte que la narratrice manifeste à l’écriture du récit, point avec le recours à l’ironie : « laver la vaisselle en récompense du dîner » (l. 15).
La répartition des tâches entre eux est claire : elle se plonge dans les livres de cuisine pendant qu’il « bosse son droit constitutionnel » (l. 15-16).
Concernant le comportement d’un homme au foyer, elle et son mari ont tous les deux des représentations très différentes : le modèle de la narratrice est son père qui participait aux tâches ménagères et qu’elle évoque avec tendresse « Je revoyais mon père dans la cuisine » l. 16). Mais son mari tourne en dérision ce père qui « pèle les patates » et met un « tablier » (l. 17 et 19). La colère de la narratrice se manifeste quand elle rapporte
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