La ville, Emile Verhaeren
Commentaire de texte : La ville, Emile Verhaeren. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Saadou Bah • 1 Février 2021 • Commentaire de texte • 1 235 Mots (5 Pages) • 2 590 Vues
Etude linéaire du poème 2 : « la ville » d'Emile Verhaeren
Intro : Je vais étudier le poème intitulé « la Ville » écrit par Emile Verhaeren dans le recueil Les Campagnes hallucinées en 1893
Biographie à résumer (donnée sur la feuille du cours +
il voulait démontrer que la ville et plus globalement le monde moderne, par ses transformations, sa modernité, le progrès industriel ( train, métro, usines) , peut devenir un thème poétique. Mais Verhaeren critique aussi la misère des villes, nostalgique de ses plaines natales. Il critique l'exode rural, les paysans qui arrivent en ville et sont perdus et le travail harassant des hommes en proposant des poèmes d'inspiration fantastique et sociale.
Pour lui les habitants des campagnes sont hallucinés , étonnés fortement quand ils arrivent en ville, ne comprennent pas ce qu'ils voient.
Problématique : comment arrive-t-il à présenter la ville de manière hallucinante ?
Premier mouvement : description de la ville sombre ( chaotique) comme si elle était détruite
Par au-dessus, passent les cabs, filent les roues,
Roulent les trains, vole l’effort,
Jusqu’aux gares, dressant, telles des proues
Immobiles, de mille en mille, un fronton d’or.
Les rails ramifiés rampent sous terre
En des tunnels et des cratères
Pour reparaître en réseaux clairs d’éclairs
Dans le vacarme et la poussière.
L’impression de chaos ( désordre, confusion, entassement ) est restituée par :
- la juxtaposition des verbes de mouvement : passent (v. 1), fi lent (v. 1), roulent (v. 2), vole (v. 2), 4 propositions juxtaposées : il n'y a pas de conjonction de coordination : impression que tout se fait ensemble. Les sujets sont après les verbes donc désordre
- les compléments circonstanciels de lieu qui montrent l’occupation totale de l’espace : par au dessus (v. 1), sous terre (v. 5) ; l'un au début de vers, l'autre à la fin
- la densité : l’omniprésence des pluriels avec des hyperboles (de mille en mille, v. 4) ( citer les mots au pluriel)
- un champ lexical de la complexité : ramifiés (v. 5), réseaux (v. 7), qui renforce la notion d'entassement. Cette présentation de la ville ressemble à une peinture abstraite, cubiste : mélange des plans, accumulations d'éléments d'architecture divers.
hétérométrie pour mimer la profusion, la diversité des moyens de transport ( pas le même nombre de syllabes dans les vers)
connotation : étouffement, animalité, peur « rampent, tunnels » le mot tunnel évoque le noir
allitération : r, t : le bruit du monstre ( citer tous les mots)
– et la métaphore marine des « remous » au vers 10.+ image d'une créature rampante : on pense à la pieuvre
Ce qui est moderne dans la strophe : Vocabulaire prosaique ( de la vie quotidienne) et moderne mélange de moderne et d'ancien ( fronton / cab/ rails ) + vers libre mais ponctuation ( contrairement à Apollinaire)
- vocabulaire d'une ville en guerre ou après un cataclysme « cratères, vacarme, poussière »
On a bien la description d'une ville qui fait peur, post apocalyptique
deuxième mouvement : évocation d'une ville fantastique : la suite logique de ce qui précède.
C’est la ville tentaculaire. Le vers correspond à une strophe comme une conclusion.
La rue — et ses remous comme des câbles enjambements pour mimer l'enlacement
Noués autour des monuments —
Fuit et revient en longs enlacements ;
la métaphore de la « ville tentaculaire » : la ville comme une pieuvre
Image empruntée au monde animal registre fantastique : la ville est transformée en pieuvre géante : monstruosité
Suite des pluriels + champ lexical qui va avec les tentacules
enlacements (v. 12), inextricables (v. 13).
La ville tentaculaire est une métaphore reposant sur l’image d’une ville avec un centre d’où part une multitude de tentacules qui correspondent aux différents artères et réseaux de transports. Cette image est toujours d’actualité car elle correspond encore à l’urbanisme d’un nombre important de grandes villes. La ville est en effet associée à un poulpe dont les tentacules représentent le tissu urbain et le lexique doublé d’une allitération en [r] souligne l’imbrication et l’enchevêtrement qui renchérit sur cette image : « les rails ramifiés » (v. 5), « réseaux clairs d’éclairs » (v. 7), « ses remous comme des câbles » (v. 10), « longs enlacements » (v. 12). On pourra remarquer que la métaphore animale était déjà présente dans l’évocation des rails qui « rampent sous terre » (v. 5)
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