Le savetier et le financier, Jean de la Fontaine
Analyse sectorielle : Le savetier et le financier, Jean de la Fontaine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Chadji • 4 Mars 2020 • Analyse sectorielle • 1 316 Mots (6 Pages) • 2 618 Vues
Commentaire linéaire n°2.
Fable 2, livre 8 : « Le savetier et le financier ».
Q: Hypothèses sur le titre ? Quel est le rang social de ces personnages/ quelle tension, contraste pourrait-il y avoir entre eux ?
Deux conditions sociales différentes. Un riche, un pauvre. « Le » : article défini = on a ici deux types.
Introduction.
P1 : Dans « Le savetier et le financier », fable publiée en 1678, La Fontaine présente deux types sociaux : le riche et le pauvre. Ceci lui permet de raconter un conte dans lequel l'argent ne fait pas le bonheur. Si le classicisme prône l'ordre et la raison, LF n'hésite pas à faire appel à notre imagination. P2 : Comment le contraste entre les deux personnages se fait-il leçon sur le bonheur ? P3 : Tout d'abord, le fabuliste caractérise les deux personnages de manière opposée, ensuite intervient une péripétie, dont le dénouement, enfin, s'oppose aux contes de fées traditionnels.
Q. identifiez la structure de ce texte, à quel genre peut-il vous faire penser ?
Première partie : 1-13 : scène d'exposition : deux personnages en contraste.
Q: Comment sont caractérisés les personnages dans les premières lignes ? Quelles sont leurs relations ?
- le savetier :
- lexique à connotation positive. « chantait du matin jusqu'au soir » exagération pour montrer sa bonne humeur et son bonheur. « merveilles de le voir, merveilles de la voir » : répétition expressive. « passages » : virtuosité qui montre son entrain, son bonheur.
- On dirait le début d'un conte de fée, tant tout est parfait + terme « merveilles ».
- « Plus content qu'aucun des sept Sages » : référence à des sages grecs : heureux parce que sages. Ici c'est sa condition, l'amour de son travail qui rendent le savetier heureux, autre forme de sagesse ?
- le financier :
- insistance sur le contraste entre les deux, avant de parler de la condition du second. « son voisin, au contraire ».
- « étant tout cousu d'or » : expression lexicalisée + exagération. Participe présent « étant » avec « chantait » : lien de cause à conséquence : cet état provoque cette absence d'action. « chantait peu, dormait moins encore » : progression dans la tristesse du personnage.
- « c'était un homme de finance » : conclusion comme évidente avec le présentatif. LF crée un lien logique entre richesse et triste caractère.
- Rimes suivies sauf pour « finance », dissonance par rapport aux autres rimes qui s'enchaîne comme une comptine plaisante.
- relation entre les deux :
- « si, sur le point du jour, parfois il sommeillait » : tout connote un sommeil rare et difficile : hypothétique, laps de temps très précis, terme « parfois », et « sommeillait ». vs savetier « alors » : cela semble quasiment mécanique : point de vue du financier ici, qui à l'impression que la savetier le fait exprès. Insistance sur le chant (cf cigale et fourmi mais morale différente). Idée de répétition de cette scène, accentuée avec « et » de conséquence et imparfait.
- Paradoxe entre les deux conditions : celui qui se plaint est le riche. Personnage caricatural que l'on n'a pas envie de plaindre. Vers 10-13 : rythme plus rapide + impression d'habitude, suggère l'exaspération du financier qui n'en peut plus. Toutes les rimes sont différentes : dissonance, situation pénible.
- « au marché fait vendre » : logique du financier : on peut tout acheter. Infinitifs substantivés : tour ancien, mais ici comme si l'on pouvait acheter une action ?
Deuxième partie : 13-33 : péripétie.
Q. en quoi tout ceci ressemble à un conte de fée?
Q. Pour quelle raison le financier donne-t-il de l'argent au savetier ?
- La recette du bonheur du savetier.
- Action du financier : « en son hôtel » : insistance sur sa richesse. Habitué à ce qu'on lui obéisse. « le chanteur » : désigné par son action plutôt que par son métier, certain mépris du financier à son égard. « sire Grégoire » : ironique !. « que gagnez vous par an ? » : on voit la logique du financier, qui lie bonheur et argent + qui compte ses biens par année, tant il en a ! On note la vraisemblance du dialogue : le riche qui méprise le pauvre, expression populaire du savetier « j'attrape le bout de l'année ».
- Réponse du savetier : « par an ? » logique de celui qui n'amasse pas. « ton rieur », « gaillard » : cf chanteur, etc. « ce n'est point ma manière » : différence entre les deux est marquée par le savetier lui-même, qui ne s'en préoccupe pas, n'en est pas malheureux, satisfait de sa condition. « point, guère, suffit » : connote le peu. « un jour sur l'autre » : rejet expressif, sorte de carpe diem. « chaque jour amène son pain », cf « à chaque jour suffit sa peine ».
- « tantôt plus, tantôt moins » : réponse évasive qui montre le peu de gains du savetier. Regrette les fêtes religieuses qui forcent à penser au lendemain : ironie de LF, naïveté du savetier ?
- La vengeance du financier.
- Cruauté du financier, mépris « riant de sa naïveté » (alors que c'est bien là la recette du bonheur qu'il recherche ! Mais préfère rendre malheureux les autres que se rendre heureux par ce biais...). « Je vous veux mettre aujourd'hui sur le trône » : exagération, savetier tellement pauvre qu'un peu d'argent le fait se sentir comme un roi. ton moqueur.
- « cent écus » : cadeau empoisonné : dans un conte de fée, serait la bonne fortune du « gentil » mais ici, cause son malheur. « en cas de besoin » : justification perfide ! Justement le savetier n'en a pas besoin.
Troisième partie : 34 à la fin. Le dénouement.
Q. Pourquoi pas de morale explicite ?
Q. Pourquoi discours direct à la fin du savetier ?
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