Qu'est-ce qui pousse aujourd'hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature ?

« Qu'est-ce qui pousse aujourd'hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature ? »

Correction

Intro. : Alors que l'homme s'est ingénié pendant des siècles à multiplier les prouesses techniques afin de se protéger des conditions hostiles de son milieu ou des limites de son état naturel, on constate aujourd'hui un mouvement de plus en plus important qui prône « le retour à la nature ». Il semble que quelque chose ait été perdu – puisque nous devons y retourner – que nous pourrions retrouver au sein du monde végétal et minéral. On peut dès lors s'interroger sur ce qui pousse aujourd'hui les êtres humains à vouloir retrouver la nature.

« Retrouver la nature » renvoie d'abord à la verte campagne, qui offrirait un air sain et un mode de vie plus simple. Constatant les méfaits de l'urbanisation et de l'industrialisation en terme d'alimentation, de pollution, de stress lié au rythme de vie effréné des grandes agglomérations, les hommes cherchent un milieu plus propice à la santé physique et psychologique. (Ex. à développer : publicités autour de la nature et de la campagne, mode du « bio », chambres d'hôtes et séjours mettant en valeur la beauté d'un cadre naturel qui permet de se ressourcer, etc). La nature apparaît donc comme un refuge.

Refuge aussi face à une société devenue elle-même hostile, obsédée par la seule efficacité technique et déshumanisante, qui oppresse l'individu et l'empêche de s'épanouir. Or l'état de nature est, dans l'esprit de beaucoup, un état dans lequel l'homme ne serait pas soumis à ces contraintes (politique, juridique, sociale) exceptées celle des lois naturelles. Le retour à la nature est en ce sens recherche de liberté (développer l'exemple du film Into the Wild).

Finalement il s'agit avant tout de la liberté d'être soi-même. Le retour à la nature renvoie à un être duquel le paraître social nous a éloigné (voir le mythe du bon sauvage au XVIII° siècle développé par Rousseau : l'homme à l'état de nature serait bon ; c'est la société qui le corrompt. Même idée chez Prévert : préserve l'innocence, incarnée par l'enfant). Le retour à la nature renvoie ainsi au fantasme d'un paradis perdu où l'homme et son milieu vivrait en harmonie (voir les romantiques). La nature permettrait de mettre en valeur des qualités que la société a oubliées ou négligées chez l'homme, quitte à se confronter à sa capacité de survivre (cf Kho Lanta). Plus profondément, la nature – comprise comme origine - serait associée à une sorte d'identité première : le retour à la nature serait un retour à « notre vraie nature », débarrassée des contingences , des fragilités et des travers d'une société humaine fragile et contingente. La nature paraît éternelle tandis que les institutions humaines sont soumises aux aléas de l'histoire ; elle est auto-suffisante et souveraine (rappelle à l'homme sa fragilité). En cela elle paraît plus authentique et qui la préserve et s'en rapproche s'en trouve à son tour préservé (voir Colère de Denis Marquet).