Vénus AnadYOmène

Vénus Anadoymène

Arthur Rimbaud (1854-1891), poète, XIX siècle, mouvement littéraire humaniste, influencer par Victor Hugo et Paul Verlaine (Lumières), gout pour la provocation

Vénus Anadoymène est un poème en vers tiré des Cahiers de Douai (1870).

Le poème se présente en sonnet (2 quatrains et 2 tercets)

Pourquoi peut-on dire que ce poème allie beauté et laideur ?

Titre et 1er quatrain :

Titre : « anadyomène » = référence à la naissance de Venus (sortie des eaux)

v.1 : outil de comparaison ”comme” qui fait attendre le comparé (= v. 3 Une vieille baignoire) donc effet de surprise dans l’association des deux images = burlesque.

Vers 2 : portrait du personnage, impression de malaise : tête/Bête (paronomase)

Le registre burlesque désacralise Vénus, déesse de la beauté.

2ème quatrain

v. 5 Puis = connecteur temporel = mouvement continu. Anaphore avec la répétition de « Puis » au v. 7.

v. 6 et 7 : comparaison du v. 7 (la rondeur des reins semble prendre l’essor ») pourrait relever d’un registre noble mais la rime riche annihile cette idée « qui rentre et qui ressort » = acte sexuel

1er tercet :

Synesthésie (procédé poétique) qui associe le goût et l’odorat il provoque le dégoût. : v. 9 « le tout sent un goût » : entrelacement déroutant et provocateur des perceptions sensorielles.

v. 10 : effet de zoom « surtout » qui attire l’attention du lecteur et annonce « la loupe » au v 11 « singularités » = ce qui est singulier donc ce qui attire l’attention, ce qui étonne.

= gout de Rimbaud pour la provocation

2ème tercet :

Le comble de la provocation poétique est atteint avec la rime riche qui met en relation « Venus » et « anus » : le bas corporel clôt le poème et rompt définitivement avec le titre (burlesque).

Ouverture : tableau de Sandro Botticelli La naissance de Vénus, 1484-1485, Musée de Offices, Florence

Conclusion :

De par son registre burlesque, La Vénus de Rimbaud la laideur se dévoile progressivement et s’accentue