A l'ouest rien de nouveau d'Erich Maria Remarque
Dissertation : A l'ouest rien de nouveau d'Erich Maria Remarque. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar tom.petit • 31 Octobre 2022 • Dissertation • 2 539 Mots (11 Pages) • 864 Vues
Dissertation de français
« Individu, morale et société »
lecture cursive : A l’ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque
Plan :
Problématique : La morale individuelle s'efface-t-elle au profit des intérêts de la société en temps de guerre ?
I/ La guerre du point de vue de la société
a. La société pousse les jeunes garçons à s’engager dans l’armée
b. Les gens sont persuadés de savoir ce qu’est la guerre
c. Cependant, en réalité, ils n’en savent rien
II/ L’horreur de la guerre perçue par les soldats
a. Le sentiment d’illégitimité chez soi
b. La déshumanisation des combats
c. L’attente et le risque de la mort au combat
III/ Les côtés « positifs » de cette guerre
a. Soutien envers les soldats plus démunis
b. Compassion et pitié envers l’ennemi
c. La camaraderie des tranchées
Introduction :
Au XXe siècle, après la première guerre mondiale, de nombreux anciens combattants décident de raconter leur histoire à travers des romans ou des récits autobiographiques. Ainsi, Erich Maria Remarque, un écrivain allemand, rédige, en 1929, un roman réaliste, A l'Ouest rien de nouveau, en allemand, Im Westen nichts Neues. Dans cette histoire tirée de sa propre expérience au front il témoigne de sa vie quotidienne dans l'horreur des tranchées et la dureté des combats. Ce récit bouleversant raconte comment la camaraderie devient elle un soutien face a l'absurdité de la guerre. Ainsi nous pourrons nous demander si la morale individuelle s'efface au profit des intérêts de la société en temps de guerre ,Nous verrons dans un 1 er temps le point de vue de la société vis a vis de la guerre avant de voir l'horreur perçue par ces soldats. Enfin nous démontrerons que la guerre a malgré tout des " bons côtés".
1ère partie :
Nous allons donc voir quel est le point de vue de la société vis-à-vis de la guerre. Tout d'abord, nous remarquons, dès le début du roman, que les soldats, âgés de 17 à 45 ans, ne s'engagent que très rarement de leur plein gré. En effet, ces derniers subissent une grande pression de la part de la société, et cela commence à l'école. Paul, narrateur et protagoniste, nous raconte alors, comment, à l'âge de dix-sept ans, lui et ses camarades se sont fait embrigadés dans l'armée par leur professeur : "Kantorek [...] nous fit des discours jusqu'à ce que notre classe tout entière se rendît, en rang, sous sa conduite, au bureau de recrutement, pour demander à s'engager. " Ainsi, les élèves sont poussés à s'enrôler au nom de l'importance et de la grandeur de la guerre contre leur volonté. De plus, ces jeunes garçons sont fortement influencés par leurs familles qui n'hésitent pas à les traiter de lâches, voire à les renier s'ils ne participent pas à l'effort de guerre. Cependant, si la population nourrit ce chauvinisme ambiant, c'est parce que, ainsi que l'explique Paul "ces gens-là n'avaient aucune idée de ce qui allait se passer".
En outre, il est clair que l'Etat dirige une importante propagande pour cacher à la population la terrible vérité au sujet de la guerre en racontant des mensonges à la place. Ainsi, chacun est persuadé de savoir ce qui se passe sur le front, et élabore des théories et des stratégies pour amener l'Allemagne à la victoire, comme le directeur du bar dans lequel se rend Paul au cours de sa permission : "A coup sûr, pour ce qui est des détails, vous avez raison, dit-il, mais ce qui importe c'est l'ensemble et, cela, vous n'êtes pas en état de le juger. [...] Mais, avant tout, le front ennemi doit être rompu dans les Flandres et puis il faut le faire céder du haut en bas." Il se permet alors de donner son avis au sujet d'une guerre à laquelle il ne participe pas et dénigre l'opinion de Paul qui y combat, en prétextant qu'il en a une vision plus globale. Ainsi, sans être stratège, le directeur est convaincu de savoir comment battre la France. Il est alors à l'image des gens de la société de l'époque, qui pensent tout savoir au sujet de la guerre, ainsi que le dit Paul : " L'un trouve ceci et l'autre cela". Et pour cause, si l'Etat ne dévoile pas la réalité sordide, les soldats restent muets également, car il est difficile pour eux d'expliquer ce qu'ils vivent au quotidien à des gens qui n'y sont pas habitués et qui donc ne comprendraient pas.
Parce qu'effectivement,
2ème partie :
Ensuite, même si la société est, elle, restée au pays, ne combattant pas, l'horreur perçue est bien réelle et on le comprend notamment quand, après toutes les horreurs subies, Paul, pourtant en permission n'arrive pas à oublier les tranchées et ne se sent pas à sa place chez lui. En effet, après de longs mois passés au front, ce soldat a enfin le droit de rentrer chez ses parents pour deux semaines mais après quelques jours il se rend vite compte qu'il n'est pas à l'aise et n'est pas chez lui, que la guerre, pourtant si affreuse était devenue son quotidien et que, hors de tout cela, il n'arrivait pas à retrouver une vie normale : " (...) je remarque que sans le savoir je suis déprimé. Je ne me trouve plus ici à mon aise. C'est pour moi un monde étranger ". On comprend que le choc subi pendant toutes ces années de combats efface la vie antérieure des soldats, que plus rien ne compte à part la guerre et ce quotidien peuplé de batailles , car une permission, si agréable peut elle être est courte et que la réalité des combats reprend très vite sa place. Le choc est tellement grand que le narrateur de l'histoire se demande si les soldats pourront réchapper un jour de ce traumatisme et retrouver une vie normale, une vie sans avoir à s’entre tuer comme des animaux pour survivre. "Pendant des années nous n'avons été occupés qu'à tuer ; ç'a été notre première profession dans l'existence. (...) Qu'arrivera t'il après cela ? Et que deviendrons nous ? "
Effectivement, les soldats devaient tuer pour survivre, ce qui montre un peu plus l'horreur perçue par ces derniers, totalement déshumanisés. En effet, cette guerre qui a été qualifiée de "vacherie universelle" a été extrêmement violente et meurtrière et a forcé les soldats à se comporter comme des bêtes,à s’entre tuer pour survivre et gagner un peu plus de terrain sur l'ennemi et à riposter avec d'autant plus de violence en utilisant toutes les armes et les manières possibles. De plus le narrateur se compare lui et les soldats comme des animaux pour montrer que tout était permis, que l'humanité n'existait plus dans un combat et que, pour utiliser une telle violence à l'égard d'autres êtres humains, il ne fallait plus être un Homme: "Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaire soldats maussades ou de bonne humeur et quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes." Ce qui montre une fois de plus que les soldats franchissent la limite entre l'homme et l'animal pour espérer survivre et tuer l'adversaire sans pitié. De plus, même dans ce qui est sensé être un repos pour les soldats après des blessures, l’hôpital, est un peu montré comme un abattoir où les malades sont entassés et, à leur fin de vie sont déplacés dans une pièce aux morts d'où ils ne reviendront pas comme l'explique Joseph, un malade à l'hôpital depuis quelques mois. "Quand quelqu'un est sur le point de claquer, on l'y porte. Il y a deux lits. Partout elle est connue sous le nom de chambre des morts "
Enfin, l'horreur se perçoit également dans l'attente de la mort pour les soldats. En effet, chaque combat se révèle être de plus en plus violent et d'une force inouïe, les champs de bataille après les combats et les visions qu'ont les soldats de leurs camarades mutilés et des corps découpés, réduits en charpie par ces massacres sont de plus en plus horribles à supporter. De chaque côté, les batailles se transforment en corps à corps avec l'ennemi où les soldats peuvent apercevoir la mort de près, dans les yeux de celui qu'ils ont tué. Après tout cela ils ne savent pas si ils s'en sortiront et pourront revoir leurs familles un jour . Ainsi, à chaque combat annoncé, le narrateur raconte que
" C'est dans cet état d'esprit que Tjaden, lorsqu'on annonce une attaque ennemie, avale avec une furieuse précipitation jusqu'à la dernière cuillerée sa soupe de pois au lard, parce qu'il ne sait pas si dans une heure il sera en vie ", il raconte également "La vie ici, à la frontière de la mort a une ligne d'une simplicité extraordinaire " ce qui montre une fois de plus que les soldats sont confrontés à la mort et à la pensée que peut être ce combat sera le dernier pour eux ou pour leurs camarades ce qui parait comme une sorte de torture morale et les laisse sans rien : "(...) nous sommes las, déprimés, vidés, sans racines et sans espoir. "
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