Apollo 17
Note de Recherches : Apollo 17. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirestrois sorties extravéhiculaires sur le sol lunaire d'une durée totale de 22 heures 4 minutes, au cours desquelles ils collectent 110 kilogrammes de roches lunaires et parcourent à bord de leur véhicule 36 kilomètres, établissant un nouveau record dans tous ces domaines. Le module lunaire redécolle sans encombre de la surface de la Lune et le vaisseau Apollo, après un voyage de retour sans incident, amerrit dans l'océan Pacifique le 19 décembre. Apollo 17 est un succès sur le plan scientifique et démontre la fiabilité remarquable des équipements. Mais le programme Apollo, victime d'arbitrages budgétaires et d'un certain désintérêt des politiques pour les enjeux scientifiques, se conclut avec cette mission qui reste en 2012 la dernière à avoir emmené des hommes sur la Lune.
Le programme Apollo est lancé par le président John F. Kennedy en 1961 avec comme objectif d'envoyer des hommes à la surface de la Lune ; il s'agit de démontrer la supériorité des États-Unis sur l'Union soviétique dans le domaine spatial, devenu un enjeu politique dans le contexte de la guerre froide. Le 20 juillet 1969, l'objectif fixé à l'agence spatiale américaine, la NASA, est atteint lorsque les astronautes de la mission Apollo 11 parviennent à se poser sur la Lune. À cette date neuf autres missions sont programmées. Mais les ambitions du programme sont rapidement revues à la baisse. Les priorités des États-Unis ont changé : les dispositifs sociaux mis en place par le président Lyndon Johnson dans le cadre de sa guerre contre la pauvreté (Medicare et Medicaid) et surtout un conflit vietnamien qui s'envenime prélèvent une part croissante du budget du pays. Pour les décideurs politiques américains, le programme Apollo a rempli son principal objectif en prouvant la supériorité technique des États-Unis sur l'Union soviétique, et la science ne justifie pas les dépenses envisagées pour les missions à venir. En 1970 la dernière mission planifiée, Apollo 20, est annulée tandis que les vols restants sont étalés jusqu'en 1974 ; la chaîne de fabrication de la fusée Saturn V, chargée de lancer les vaisseaux du programme, est également arrêtée, mettant fin à tout espoir d'une prolongation du programme1,2. Le 20 septembre 1970, le responsable de la NASA, démissionnaire, annonce que les contraintes budgétaires nécessitent de supprimer deux nouvelles missions Apollo 18 et Apollo 19 ; les économies attendues sont d'environ 50 millions de dollars3,4. Désormais Apollo 17, septième mission ayant pour objectif de déposer des hommes sur la Lune, doit être la dernière et aucun retour vers le satellite naturel de la Terre n'est plus envisagé par la suite.
Apollo 17 est, la troisième mission lunaire de type J après Apollo 15 et Apollo 16. Toutes les missions de ce type profitent d'un lanceur Saturn V plus puissant que celui mis en œuvre pour Apollo 11 à 14, qui permet d'emporter une charge utile plus importante : la durée du séjour sur la Lune est doublée, passant à trois jours, les astronautes disposent d'un véhicule, le rover lunaire, les sorties extra-véhiculaires peuvent durer jusqu'à huit heures et le module de service emporte des équipements scientifiques. Comme pour les missions précédentes, l'équipage d'Apollo 17 utilise deux vaisseaux distincts :
Le module de commande et de service Apollo, baptisé America pour l'identifier dans les échanges radio, est le vaisseau principal dans lequel les astronautes séjournent à l'aller comme au retour. Il comporte deux sous-ensembles : le module de commande et le module de service. Le module de commande (5,8 tonnes) comprend la cabine pressurisée de 6,5 m3 dans laquelle séjournent les astronautes ; celle-ci est protégée par un bouclier thermique qui lui permet de résister à la rentrée atmosphérique au retour sur Terre. Le module de service (25,5 tonnes) comprend la propulsion principale (SPS Service Propulsion System) qui joue un rôle essentiel dans le déroulement de la mission en permettant la mise en orbite lunaire puis le retour vers la Terre, l'essentiel des consommables nécessaires à la survie des astronautes (énergie, eau, oxygène) et de l'instrumentation scientifique. Le module de service est largué juste avant la rentrée atmosphérique5.
Le module lunaire Apollo, baptisé Challenger, est quant à lui utilisé par deux des membres d'équipage pour descendre sur le sol lunaire, y séjourner puis revenir. Il comprend deux sous-ensembles : d'une part l'étage de descente (10 tonnes) qui rassemble l'ensemble de propulsion utilisé pour la descente sur le sol lunaire, les principales réserves de consommables (eau, énergie, oxygène), l'instrumentation scientifique et le rover lunaire ; d'autre part le module de remontée (4,5 tonnes), le seul à remonter en orbite à la fin du séjour lunaire, qui comprend la partie pressurisée de 4,5 m3 dans laquelle vivent les astronautes, ainsi que la propulsion utilisée pour le retour en orbite lunaire. L'étage de remontée est abandonné une fois que les astronautes ont réintégré le vaisseau principal6.
L'équipage de la mission Apollo 17 devait comprendre initialement Eugene Cernan, commandant de la mission et pilote du module lunaire, Ronald Evans, pilote du module de commande, et Joe Engle. Il s'agissait de l'équipage de rechange de la mission Apollo 14 qui devait, selon la tradition, devenir l'équipage principal trois missions plus tard. Mais l'annulation des missions postérieures à Apollo 17 a bouleversé cette règle. En effet, la NASA n'avait sélectionné jusque-là que des anciens pilotes militaires pour composer les équipages des missions car ils constituaient depuis le début de l'ère spatiale l'unique source de recrutement. Sous la pression de la communauté scientifique, la NASA avait commencé à former des scientifiques pour les missions lunaires du programme Apollo. Le premier d'entre eux, le géologue Harrison Schmitt devait voler dans le cadre de la mission Apollo 18 annulée en 1970. Pour la communauté scientifique il n'était pas admissible qu'autant d'argent ait été dépensé pour explorer la Lune sans qu'un seul spécialiste du domaine ne participe à une mission ; un pilote formé à la géologie ne pouvait en aucun cas se substituer à un géologue professionnel. La NASA décida donc de remplacer Joe Engle par Harrison Schmitt qui avait par ailleurs démontré au cours des entraînements qu'il pouvait parfaitement exercer les fonctions de copilote du module lunaire7. À la suite de ce changement, l'équipage d'Apollo 17 est constitué de :
Eugene Cernan est un vétéran qui a déjà accompli deux missions spatiales. Après un cursus universitaire scientifique, il devient pilote d'avion de chasse de la
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