Artuffe

iel avec lui. Mais toute cette mise en scène n'est que pour mieux séduire Elmire.

En effet alors que le faux dévot s’appuie sur la religion, il n'en est pas moins un séducteur. Il joue sur les deux facettes de son personnage et on peut clairement le voir avec le langage de la séduction présent tout le long. Alors qu'il essaye de convaincre Elmire de manière religieuse, il le fait aussi avec passion en utilisant de grands mots et fait passer son « amour » en « désir ». en effet, dès la première ligne il se trahit sous l’écoute du mari caché sous la table en demandant pourquoi Elmire n'accepte pas ses « hommages ». Il demande a ce qu'elle laisse faire son cœur (ligne 7 « retenir votre cœur ») mais il ose lui faire aussi de directes demandes tel qu'à ligne 20 « contentez mon désir » où ligne 21 « je vous réponds de tout ».

Tartuffe joue beaucoup sur les mots afin aussi, de faire comprendre a sa douce que le temps presse et qu'il n'est pas bon de le faire attendre. Ainsi on retrouve très souvent la marque de l’impératif qui souligne clairement le manque de patience de notre faux dévot tel que ligne 20 « contentez mon désir ». En ce trahissant lui même, notre prétendu dévot trahi aussi toutes choses véridiques et fini même par se contredire en osant comparer la religion a une « science » (Ligne 14) avec laquelle on peut trouver « accommodements » (ligne 13). Fort heureusement, Elmire n'est pas dupe et trouve réponse à son séducteur.

Dès les premières lignes, Elmire ne cesse de tousser pour avertir son mari sous la table, et qui écoute leur conversation. Celle-ci doit aussi trouver réponse à son plaisantin en train de lui faire la cour sans qu'il ne se doute de rien. On assiste alors à un bataillon de sous-entendu habilement tourné sous diverse excuses. Sa première réplique peut être comparer à un « test ». Elle se permet d'utiliser ses propres mots afin de lui rappeler qu'il n'est qu'un dévot dans la maison avec « dont toujours vous parlez » a la ligne 4. Âpres avoir toussé, Tartuffe commence à se poser des questions, c'est là qu’habilement elle se dit souffrante afin de pouvoir continuer à tousser (ligne 23 « Oui je suis au supplice » et ligne 25 « c'est un rhume obstiné »). Âpres la peur et la maladie, elle essaye de se faire passer pour « mal à l'aise » (ligne 8 « tant de peur ») qui fait comprendre à son interlocuteur qu'il dévie de sa fonction première. C'est à la fin de la scène qu'Elmire nous offre une tirade de quelques lignes expliquant son accord final (ligne 34 « se résoudre à céder »).

On peut dire que Tartuffe manie bien la langue mais nous pouvons bien en dire autant d'Elmire car c'est dans cette tirade que l'on voit son coté le plus malin. En effet, elle n'utilise pas le « JE » caractérisant la première personne mais le « ON » de la troisième personne qui implique aussi son mari présent dans la scène (Ligne 37 « qu'on puisse être content »). Tartuffe qui lui n'est pas au courant de la supercherie, se fait prendre et répond par un « On » général et tombe dans le piège.

Cette scène fini alors sur Elmire qui arrive à faire sortir Tartuffe de la salle en lui demandant de guetter son mari, et de la prévenir s'il arrive (ligne 49 Si mon mari n'est point dans cette galerie. », ligne 55 « sortez, je vous prie, un moment »). Chose qu'il fera sans vraiment rechigner et qui montrera toute l'agilité qu'Elmire a aussi avec la parole.

Ici, Tartuffe tente de séduire la belle Elmire en jouant sur 2 facettes : celle du dévot, et celle du séducteur. Il est très bon orateur et se joue à merveille de ces deux rôles jusqu'à ce que l'impatience le face se démasquer. Il utilise alors l’impératif et en devient violent dans ses propos. Mais il ne se doutait pas qu'à force de tromper,