Biographie De Socrate
Commentaires Composés : Biographie De Socrate. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoirese femme est peut-être une invention de Platon). Socrate fréquenta Aspasie, compagne de Périclès célèbre tant par sa beauté que par son esprit, de 441 av. J.-C. à 429 av. J.-C., menant ses discussions dans son jardin et sa maison. Socrate se serait instruit tout au long de sa vie : il dit être le disciple de Prodicos de Céos[4] , et il fréquenta les sophistes (Protagoras, Hippias d'Élis). Il aurait appris la poésie avec Événos de Paros, l’agriculture auprès d’Ischomaque et la géométrie avec Théodore de Cyrène, qui fut l'un des maîtres de Platon également. Il aurait été le disciple à Samos du physicien Archélaos de Milet. Il disait ne rien comprendre à Héraclite. Ces renseignements doivent cependant être considérés avec prudence, car les témoignages, sur ces points comme sur d’autres, ne concordent pas toujours. On a notamment souligné le ton moqueur de Socrate lorsqu’il prétend être le disciple de quelqu’un[5] . Selon plusieurs témoignages, il est possible que Socrate ait exercé d’abord le métier de sculpteur, on lui attribue à tort ou à raison une statue des Grâces qui se trouvait devant l’Acropole[6] . D’après d’autres témoignages, il aurait été banquier. Selon Démétrios de Byzance, c’est Criton qui lui permit de vivre dans un certain
Socrate loisir pour se consacrer à la philosophie. Il semble avoir disposé ainsi d’une fortune plutôt confortable. En revanche, d’après Platon, Socrate aurait vécu dans une grande pauvreté, et cette affirmation est confirmée par Xénophon[7] . Ce point est également confirmé par les surnoms dont l’affublent les comiques (cf. Eupolis ou Aristophane) : "le gueux", "le mendiant", "le va-nu-pieds", etc. Il a également été présenté comme un clochard, sale, se faisant battre par des individus exaspérés par sa manie de la discussion. Il semble qu’il se soit intéressé d’abord à la philosophie de la nature et aux spéculations dans le domaine de la physique. Cet intérêt aurait été suscité par la rupture qu'entretenaient les philosophes présocratiques avec le surnaturel et le monde des dieux qui prévalaient jusqu'alors. Mais il semble qu'il ait ensuite été déçu par les explications purement causales d’Anaxagore[8] , et s'éloigna rapidement de ces physiciens, déplorant leur explication matérialiste et le côté limité de leurs méditations basées uniquement sur la nature (φύσις). L'Apologie de Socrate affirme qu’il ne s’est jamais intéressé à de telles recherches, mais, dans son désir de justification, il est possible que Platon ait omis certains aspects de la jeunesse de Socrate, qui lui étaient peut-être même inconnus. Il semble aussi s’être particulièrement intéressé à l’art de distinguer le sens des mots, art enseigné par Prodicos, bien qu’il s’y réfère quelquefois avec ironie[9] . Vers 435 av. J.-C., il commença à enseigner, dans la rue, dans les gymnases, les stades, les échoppes, au gré des rencontres. Vivant pauvrement[10] , n’exerçant aucun métier, il parcourait les rues d’Athènes vêtu plus que simplement et sans chaussures, dialoguant avec tous, en cherchant à les rendre plus sages par la reconnaissance de leur ignorance : « Ce que je ne sais pas, je ne crois pas non plus le savoir » (« ἅ μὴ οἶδα οὐδὲ οἴομαι εἰδέναι[11] »). Il prétend avoir reçu pour mission d’éduquer ses contemporains : c’est Apollon « qui lui avait assigné pour tâche de vivre en philosophant, en se scrutant lui-même et les autres »[12] . Il eut de nombreux disciples, dont : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Apollodore et son frère Aïantodore, Isocrate pendant une courte période ; Aristippe de Cyrène, Antisthène Cébès, Chéréphon, son ami d'enfance et assistant Simmias Phédon d'Élis, Métrodore[13] Xénophon, Euclide de Mégare, Alcibiade dès 431 av. J.-C., Charmide, Critias, Théétète d'Athènes Criton et ses enfants Critobule, Hermogène, Epigène et Ctésippe, Spinthare[14] , Lysanias de Sphettos , père d'Eschine, Coriscos de Scepsis, père de Nélée de Scepsis, Platon dès 407 av. J.-C.
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Il enseignait, ou plus exactement questionnait, gratuitement — contrairement aux sophistes, qui enseignaient la rhétorique moyennant une forte rétribution. Cette mission faisait de lui à ses yeux le seul citoyen véritable, c’est-à-dire le seul qui s’interroge sérieusement sur la vie politique. Il s’opposait en cela au caractère démagogique de la démocratie athénienne qu’il voulait secouer par son action. Sa manie du questionnement ne cessait du matin au soir, car il était « attaché aux Athéniens par la volonté des dieux pour les stimuler comme un taon stimulerait un cheval »[15] .
Socrate Socrate combat en soldat dont on vante le courage : En 432 av. J.-C., il sauve la vie d’Alcibiade lors de la bataille de Potidée ; en 430 av. J.-C., il est hoplite (fantassin) à Samos aux côtés de Périclès ; il est encore attesté en 424 av. J.-C. à la Bataille de Délion, et en 422 av. J.-C. à la Bataille d'Amphipolis, aux côtés de Cléon. L'année 420 est importante puisque la Pythie de Delphes aurait répondu à son ami d’enfance Chéréphon : «Il n'y a pas d'homme plus sage que Socrate»[16] . Cette mission divine s’exprime également par le démon de Socrate, un signe divinatoire, une sorte de voix intérieure qui lui révèle les actes dont il faut s’abstenir[17] . Vers 416 av. J.-C., donc âgé, il se maria avec Xanthippe, qui passe pour une femme particulièrement acariâtre et dont il eut un fils, Lamproclès. Il fit peut-être un second mariage, avec Myrtho[18] , qui lui aurait donné deux autres fils[19] . Durant la guerre du Péloponnèse, en 424 av. J.-C., il sauva Xénophon, à la bataille de Délion, qui vit les Thébains vaincre les Athéniens. C’est vers ces années 407 av. J.-C. que Platon devint son disciple. En 406 av. J.-C., Socrate était président du Conseil des Cinq Cents. Un de ses disciples, Euclide de Mégare, en 405 av. J.-C., fonda la première école des Petits socratiques : le mégarisme. Sous la tyrannie des Trente, qui dura huit mois, il lui fut interdit d’enseigner. On lui intima l’ordre de procéder à l’arrestation d’un citoyen, Léon, qu’il considérait comme innocent[20] . Il refusa de se soumettre à cet acte inique. Il échappa par chance aux purges des Trente. Les dix dernières années de la vie de Socrate sont presque totalement inconnues. En 400 av. J.-C., un autre disciple, le provoquant Antisthène, fonda la deuxième école des Petits socratiques : le cynisme. L’année suivante, Aristippe fonda la troisième école : cyrénaïsme. Aristophane a raillé Socrate dans sa pièce Les Nuées (423 av. J.-C.).
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Le procès de Socrate
Plusieurs membres de la classe dirigeante athénienne affirmèrent voir en lui un esprit pervertissant les valeurs morales traditionnelles et donc un danger pour l’ordre social. En avril 399 av. J.-C., Socrate se vit accuser par le poète Mélétos[21] , ainsi que deux de ses amis (l'orateur Lycon et Anytos, des deux crimes suivants, découpés en trois chefs d'accusation[22] 1. « Ne pas reconnaître les dieux que reconnaît la cité » : Selon ses accusateurs, Socrate nie les dieux. Cette accusation doit être mise en relation avec la remise en question générale induite par la sophistique ; 2. Introduire « des divinités nouvelles » : Socrate croyait en un démon personnel, une voix ou un signe qui le prévenait. Mais il est loin d’être clair qu'il lui attribuait une nature divine ; 3. « Corrompre les jeunes gens » : il enseigne les deux faits cités ci-dessus (d’autant que certains de ses disciples ont été de mauvais citoyens, comme Alcibiade, Critias, Charmide)[23] . Ce procès ne peut se comprendre qu’en fonction du contexte historique. En 404 av. J.-C., au terme des guerres du Péloponnèse, Athènes avait subi une défaite catastrophique face aux Spartiates, qui imposèrent le régime des Trente. Outre les trahisons des disciples cités plus haut, beaucoup attribuèrent cette défaite et ses conséquences à une prétendue perte des valeurs traditionnelles. Dans cette perspective, on trouva rapidement des boucs émissaires : les sophistes. On brûla, par exemple, une partie des œuvres de Protagoras. Socrate fut assimilé à l’un d’entre eux, particulièrement influent sur les consciences. C’est dans cette ambiance de chasse aux sorcières[24] que s’engagea son procès[25] . Il se déroula en deux temps. Dans un premier temps, 501 jurés furent réunis pour son jugement. Socrate refusa de lire un discours de défense qui avait été écrit à son attention par Lysias. Socrate préfère alors raconter sa vie aux jurés (Platon, Apologie de Socrate, 20d-22b). Cette attitude lui vaut d’être jugé coupable avec 281 voix contre lui. Dans un second temps, il est question de choisir la peine encourue par Socrate reconnu coupable : au choix la mort (ce que souhaitent ses accusateurs), ou de payer une amende. Pour inciter les parties à une plus grande modération, les juges devaient, non pas déterminer leur propre sentence, mais choisir parmi les propositions des deux parties du procès (l’accusateur Mélétos, l’accusé Socrate) celle qui leur paraissait la plus raisonnable. Socrate avait donc la possibilité de proposer une peine qui pût être acceptée par les juges. Socrate se dit alors d'accord pour payer une amende d'une mine (100 drachmes), puis 30 mines lorsque Platon,
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