Chanter l'amour : la poésie médiévale
Cours : Chanter l'amour : la poésie médiévale. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar almaya • 4 Janvier 2021 • Cours • 847 Mots (4 Pages) • 990 Vues
SEQUENCE 1 : CHANTER L’AMOUR
NOTIONS : LA POESIE MEDIEVALE
UNE POESIE LYRIQUE D’ABORD MUSICALE
A l’origine, l’adjectif « lyrique » vient de la lyre qui, dans l’Antiquité, était l’instrument dont usaient les grands poètes de la mythologie : Apollon (le dieu des Arts, de la Musique et de la Poésie) et son fils Orphée. [pic 1]
La dimension musicale est donc indissociable de la poésie , d’où l’adjectif lyrique.
On retrouve cette dimension musicale dans la poésie médiévale. Les troubadours sont des compositeurs aussi bien que des poètes : ils trouvent (trobar en langue d’oc= trouver, inventer, composer) des mots à mettre en musique. Leur thème de prédilection est l’amour : ils expriment ainsi dans leurs chansons leurs joies mais surtout leurs passions (étymologiquement, la passion se confond avec la souffrance)
A partir du XIIIème-XIVème siècle, la dimension musicale des poèmes est progressivement abandonnée : Guillaume de Machaut sera un des premiers à dissocier poésie et musique. Certes, il mettra encore certains de ses poèmes en musique mais finira par préférer la musicalité naturelle des vers à la musique artificielle des instruments.
Par la suite, au XVIème siècle, la poésie lyrique ne sera plus à proprement chantée ni mise en musique. Elle finira par désigner exclusivement une poésie qui repose sur l’expression de sentiments personnels.
DES FORMES QUI EVOLUENT : DU MODELE IDEAL A L’INVENTION DES FORMES FIXES
[pic 2]
Les cansos (ou chansons) composées par les troubadours en langue d’oc (textes de Bernard de Ventadour et de Guillaume d’Aquitaine) suivent toutes à peu près la même construction. La première strophe évoque la Nature (son mouvement cyclique dans « Le temps va, vient et retourne », la saison hivernale dans « Quand froide bise souffle », la saison nouvelle dans « Dans la douceur du temps nouveau »…) et les autres strophes évoquent l’amour heureux, le plus souvent malheureux du Poète.
Les troubadours ne recherchent pas l’originalité, au contraire, il s’agit pour eux de respecter le plus possible un modèle idéal tout en instaurant de petites variations qui donneront de l’intérêt à la création et plairont au public. Chez Guillaume d’Aquitaine (considéré comme le premier troubadour) ou chez Bernard de Ventadour, la relation amoureuse évoquée, conforme au modèle de l’amour courtois, présente de nombreuses similitudes mais le choix des images, le travail sur les mots et la musique rendent chaque composition unique.
A partir du XIIIème siècle, les formes poétiques se codifient et se fixent. La complexité des formes remplace l’art de la composition musicale qui est progressivement abandonnée. Cet abandon pousse les poètes à rechercher une musique propre au langage poétique, à jouer plus avec les vers, les sons, les formes…
Au XIVème siècle, Guillaume de Machaut apparaît ainsi comme un virtuose des formes fixes en ayant composé plus de 200 ballades (poèmes constitués de strophes égales qui se terminent par un refrain)
UNE POESIE COURTOISE
Au XIIème siècle, la courtoisie (mot fait sur le terme cour) est à la fois un idéal de vie en société et une conception de l’amour.
Elle désigne le savoir-vivre à la cour, mélange de raffinement, de culture et d’élégance. Cet art de vivre se développe dans le Sud de la France, dans les cours des riches et puissants seigneurs. Ces derniers entretiennent autour d’eux une vie culturelle très riche. Dans ces cours, les femmes, notamment du fait de l’absence des seigneurs partis en Croisade, occupent une place importante, en opposition aux habitudes de l’époque et en réaction à la méfiance que l’Eglise leur témoigne (cf l’ambivalence de la femme au Moyen-Age dans la vidéo étudiée en classe).
...