Cindy Sherman

lle a étudié durant le reste de ses études à Buffalo. Pendant ce temps, elle rencontre une personne qui va devenir très importante dans sa vie: l'artiste Robert Longo. Avec ce dernier et Charles Clough (ses condisciples), elle créé Hallwalls, un organisme indépendant d'espace des artistes où elle et d'autres artistes exposent. En 1976, après ses études, elle décide de déménager à New York pour entreprendre sa carrière d’artiste.

Alors que beaucoup confondent ses photographies avec des auto-portraits, il faut savoir que pour qu’une œuvre d'art soit considérée comme un portrait, l'artiste doit avoir l'intention de peindre/photographier un particulier, une personne réelle. Cela peut être communiqué au moyen de techniques telles que nommer une personne en particulier dans le titre de l'œuvre ou la création d'une image dans laquelle la ressemblance physique est propre à une personne spécifique. Bien que ces critères ne sont pas les seuls moyens, ils ne sont que deux exemples de la manière dont elle communique avec soin au spectateur que ces travaux ne sont pas destinés à représenter la personne de Cindy Sherman. Dans chacune de ses photographies, elle joue un rôle, pas une personne réelle mais une “auto-fabriquation”, un personnage fictif. Il y a la ménagère par excellence, la prostituée, la femme en détresse, la femme en larmes, la danseuse, l'actrice, la malléable, le caméléon, ... Elle joue avec tous ces personnages et titrant chacune des photographies Untitled (sans titre), et par des numéros, elle dépersonnalise ainsi, encore une fois, les images.

Elle commence par prendre des photos d'elle-même, ces photographies vont être connues sous le nom Untitled Film Stills, c’est peut-être le travail le plus connu et reconnaissable de sa carrière à ce jour. Dans ces photographies (en noir et blanc), elle se met dans les rôles d’actrices de film de série B. Ses photographies la montrent vêtue en perruques, chapeaux, robes, vêtements, tout le contraire d’elle, jouant les rôles des personnages.

Elle achève le projet trois ans plus tard, en 1980. Cette série a été beaucoup publicité et critiquée.

En 1980, elle a également créé une série de photos qu'elle appelle Back-Screen Projections dans lequel, à l'instar du Film Stills, elle est habillée et défile sur un fond de diapositive projetée.

En 1981, le magazine respecté Artforum lui demande de faire des photographies pour un de leurs prochains numéros. Elle leurs soumet une série d'images avec un regard cohérent esthétique: la caméra a été placée au-dessus d’elle, qui était souvent accroupie sur le sol. Cette série, ainsi que qu’une série supplémentaire d’elle en robe rose, ont été rejetées par l'éditeur d’Artforum, Ingrid Sischy, qui a affirmé que ces photos "peuvent-être mal comprises."

Elle va jusqu’à changer son style presque entièrement, pour la première fois de sa carrière (changements qu’on retrouve dans Disasters et Fary Tales), elle n'a pas été le modèle de toutes les images. Photographiées à partir de 1985 jusqu'en 1989, ces images sont beaucoup plus grotesques que ses travaux antérieurs. Souvent avec un regard effrayant et difforme, elle se met dans de positions étranges, dont les réglages comportent souvent un éclairage dans les tons bleu, vert et rouge. Sur certaines d’entre elles, elle emploie des parties de corps de poupées ou des prothèses pour recréer sa propre personne. On retrouve également une scène qui est parsemée de vomit, de moisissures et d'autres substances de ce genre, son intention est d'explorer le “dégoût”, chose dans laquelle, elle admet pouvoir trouver la beauté.

Son second travail le plus connu vient quelque temps après le Film Stills qui avait déjà été bien accueilli, autour de 1988-1990. Dans History Portraits elle s’utilise à nouveau elle-même comme modèle, mais cette fois elle se jette dans les rôles de célèbres peintures. Alors que très peu de peintures spécifiques sont réellement référencées, on sent encore une certaine familiarité de forme entre son travail et des œuvres de grands maîtres. Elle utilise des prothèses pour augmenter des parties de son propre corps, ainsi elle recrée de grandes parties de l'art et donc manipule son rôle comme un artiste contemporain travaillant dans le vingtième siècle.

Elle a vécu à l'étranger durant cette période de sa vie, et même si les musées semblent être les sources d'inspiration pour cette série, elle n'est pas fan de musées: "Même quand je faisais ces photos, je vivais à Rome, mais je ne suis jamais allé dans des églises et des musées, j'ai travaillé sur des livres, avec des reproductions. C'est un aspect de la photographie que j'ai apprécier, conceptuellement [...] l'idée que les images peuvent être reproduites et vu à tout moment, n'importe où, par n'importe qui "

En 1992, elle entreprend une série de photographies désormais dénommées Sex Pictures. Pour la première fois, elle est totalement absente dans ses photographies. Au lieu de ca, elle utilise encore des poupées et des prothèse, cette fois ci déposés de manières a recréer des poses sexuelles. Les organes génitaux prothétique - hommes et femmes - sont souvent utilisés, et photographiés dans l'extrême close-up (gros plans). Photographié exclusivement en couleur, ces photographies sont destinées à choquer.

Elle continue travailler sur ces photos pendant un certain temps et expérimente l'utilisation de poupées et autres “remplacements” pour ce qui était auparavant elle-même.

Sa vie et son travail ont été peuplés par bien plus que de la simple photographie conceptuelle. Elle a été mariée à l'artiste Michel Auder pendant plus de 16 ans et a trouvé le temps dans sa carrière bien remplie pour rajouter des travaux sur les images animées.

En 1997, le premier film de Cindy Sherman, Office Killer, avec Jeanne Tripplehorn, est sorti en salles. Amoureuse auto-proclamé de films d'horreur, elle s'appuie sur les caractéristiques