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Commentaire demain dès l'aube

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Par   •  18 Mai 2020  •  Analyse sectorielle  •  1 558 Mots (7 Pages)  •  1 350 Vues

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Les contemplations [pic 1][pic 2]

             

 les contemplations est un recueil composé de 158 poèmes écrits par victor hugo. alors que son précédent les châtiments , est recueil de poèmes satiriques. les années durant lesquelles hugo compose les contemplations ont marquées par des drames et des périodes de doute. le 4 septembre 1848 sa fille léopoldine se noie avec son mari alors qu'elle faisait une sortie en bateau. Hugo est dévasté et les poèmes écrits après ce drame portent la trace  de son deuil. les contemplations est publiée en 1856 alors que Hugo est en exil.

en effet les contemplations font un recueil d'une grande richesse puisqu'elles font voir 26 années de la vie de victor hugo et comme le poète l'indique dans sa préface il s'agit des mémoire d'âmes une sorte d'autobiographie poètique.

le recueil est composé en  deux parties autrefois et aujourd'ui.

la première partie, autrefois est composé de 3 livres

Aurore  ce livre est celui de la jeunesse "Vieille chanson du jeune temps "

L'âme en fleur victor hugo évoque les amours de jeunesse " Hier au soir "

et le dernier livre de cette partie, les luttes et les rêves était consacré à son combat contre la pauvereté et la misère sociale " méloncholia"

 la deuxième partie  aujourd'hui était consacré au deuil de sa fille

pauca mae ce livre est consacré au deuil de Léopoldine, décédée en 1843. Victor explore la douleur et les étapes du deuil, de l’abattement à la révolte, puis à l’acceptation  « Demain dès l’aube »

demains dés l’aubes

   victor Hugo auteur romantique du XIXème siècle, publie en 1856 Les Contemplations, un recueil de poésie écrit en hommage à sa fille Léopoldine décédée en 1843 dans un tragique accident.

Le poème «Demain dès l’aube» est issu du livre IV des Contemplations, «Pauca Maea», consacré au deuil de Léopoldine et à la douleur du poète

    Comment Victor Hugo s’adresse-t-il à sa fille dans ce poème ?

Ce poème commence paradoxalement par une négation du deuil , puis le poète entre dans une posture méditative  jusqu’à domestiquer la douleur du deuil grâce à la poésie

I – La négation du deuil

(1er quatrain)

Alors que le poème «Demain dès l’aube» évoque le deuil, le premier quatrain commence paradoxalement par trois compléments circonstanciels de temps évoquant l’avenir «Demain», «dès l’aube», «à l’heure où blanchit la campagne» (v.1).

Ce premier quatrain donne l’impression que le poète part dans une quête amoureuse et s’adresse à une femme aimée et vivante.

Le verbe «blanchir» suggère la nouveauté, la candeur, la naissance.

Placé en rejet, le verbe «Je partirai» au vers 2 montre une résolution du poète à franchir les obstacles («la forêt», «la montagne»), comme dans un poème d’amour courtois.

L’incise «Vois-tu» au vers 2 crée l’illusion d’un dialogue, renforcée par l’anaphore de la première et de la deuxième personne du singulier (je et tu) sur le modèle A/B/A/B/A qui donne l’impression que la femme aimée répond au poète : «Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends ».

Le champ lexical de la nature «campagne», «forêt», «montagne» crée un espace naturel et romantique.

L’alexandrin «Je ne puis /demeurer// loin de toi /plus longtemps» est un tétramètre (vers de quatre pieds) à débit régulier qui fait penser au style galant.Par ce vers, Victor Hugo donne l’impression d’être un chevalier servant qui va à la rencontre de sa bien-aimée.

II – Une méditation tragique

(2ème quatrain)

Alors que le premier quatrain fait songer à un poème galant adressée à la femme aimée, Victor Hugo entre dans le deuxième quatrain dans une démarche de méditation.

Les termes appartenant au champ lexical de la sensation («les yeux», «voir», «entendre», « bruit») sont présents mais systématiquement précédés de prépositions exprimant la négation:«Sans rien voir», «sans entendre aucun».

Comme un ermite, le poète se ferme au monde extérieur.

Victor Hugo adopte une posture tragique de repli sur soi : «les yeux fixés sur mes pensées», «le dos courbé », «les mains croisés».

Le rythme des vers 7 et 8 est irrégulier, saccadé, comme si le poète étouffait un sanglot:
«Seul,inconnu,le dos courbé,les mains croisées(1/3/4/4)
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.»(1/5//6)

Ce rythme irrégulier met en valeur les adjectifs «Seul» et «Triste» isolés en début de vers, qui montrent un héro tragique, victime de la fatalité d’un destin funèbre.

L’expression «dos courbé» rappelle la lourdeur du personnage tragique écrasé par le poids de la fatalité.

La réversibilité entre le jour et la nuit («le jour sera pour moi comme la nuit») souligne le basculement dans un univers sombre et tragique.

III – La domestication du deuil

(3ème quatrain)

Le troisième quatrain initie un changement dans l’attitude du poète.

La métaphore «or du soir» (v.9) pour désigner les étoiles donne un caractère magique à ce pèlerinage.

Les «voiles au loin» (v.10) appellent au voyage, et à l’exotisme.

Le monde extérieur vient ainsi rappeler le poète à la vie.

Mais Victor Hugo joue sur la polysémie des termes:
Le verbe «tombe» fait aussi entendre le mot «tombe«, qui désigne le monument funéraire;
Les «voiles» évoquent le vêtement du deuil.

Tous les mots sont ainsi réversibles: ils disent la vie en même temps que la mort.

Même le nom propre «Harfleur» annonce le bouquet funéraire que le poète va déposer au cimetière au vers 12 : «Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur«.

Ce n’est qu’au vers 11 que le substantif «tombe» sort définitivement de l’ambiguïté lexicale pour ne représenter que le monument funéraire de Léopoldine: «je mettrai sur ta tombe«. Le poète domestique sa douleur pour mettre des mots sur la mort de sa fille.

La richesse des rimes («tombe / tombe», «Harfleur / fleur») et les effets de rimes internes «j’arriverai» / «Je mettrai», «houx vert»/ «bruyère» donnent une dimension musicale et presque litanique à ce dernier quatrain, comme si Victor Hugo préparait une prière.

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