Commentaure

Ils assistent désemparés à ce spectacle de désolation où les hommes sont comparés tantôt à des animaux tantôt à des objets. Le caractère fantastique tient aussi de l'invraisemblance de cette scène pour les hommes qui la vivent. Rien n'annonçait un tel silence quelques heures auparavant, ni même un tel carnage au point que les soldats se demandent même si ceux qui restent sont encore des hommes : « les hommes, où sont les hommes ? ». les cadavres ne sont découverts qu'à mesure que les soldats progressent.

2) La souffrance des hommes est attestée paradoxalement par le silence dont les témoins font preuve : atterrés par ce qu'ils voient devant eux, ils ne parviennent pas à prendre la parole. La souffrance physique émane également de leur difficulté à se reconnaître mutuellement : la boue, l'eau et le sang ont marqué leur visage. Les hommes au sol sont entassés comme de vulgaires objets. Leurs positions ne sont pas engageantes. Il sont chosifiés, passifs, sans conscience, autant d'éléments qui leur ont fait perdre toute humanité.