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Conseil d'administration et fraude

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s ». Dans les recherches explicatives, l’objectif principal est de constater dans quelle mesure les entreprises font appel à l’ABC. Les recherches académiques, quant à elles, s’appuient sur une ou plusieurs théories et visent à tester des hypothèses. Finalement, Gosselin et Ouellet (1999) concluent sur l’absence de telles recherches menées en France. Même si Bescos et Cauvin (2000) ont depuis contribué à combler ce manque, il n’existe à ce jour que peu d’éléments d’information sur la diffusion de l’ABC en France. Cette communication a pour but de présenter les premiers résultats d’une recherche sur la diffusion de l’ABC en France et menée dans le cadre d’une thèse en gestion. Ces résultats sont issus d’une enquête par questionnaire réalisée en deux phases auprès d’un échantillon de départ de 1000 entreprises. L’objectif de cette enquête est double : il s’agit, d’une part, de mesurer le taux de diffusion de l’ABC en France et, d’autre part, de tester un certain nombre d’hypothèses quant aux déterminants de l’adoption de la méthode par les entreprises sondées. Le cadre théorique utilisé est celui de la théorie de la diffusion des innovations. Rogers définit l’innovation comme étant « une idée, une pratique ou un objet qui est perçu comme nouveau

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par un individu ou toute autre unité d’analyse » (Rogers, 1995, p. 11, traduit par nous). Dans cette recherche, nous partirons du postulat que la méthode ABC peut être considérée comme une innovation. La diffusion d’une innovation est le processus par lequel cette dernière est progressivement adoptée dans le temps, par un nombre croissant d’individus ou toute autre unité d’analyse. Cette adoption par un nombre croissant d’individus est généralement précédée par la communication des idées nouvelles contenues dans l’innovation, à travers certains canaux de communication et parmi les membres du système social étudié. Nous chercherons donc à répondre aux questions suivantes : « Quel est le taux de diffusion de l’ABC en France ? », « Existe-t-il des différences significatives entre les entreprises ayant adopté l’ABC et les autres ? », « Quelles sont les sources d’information utilisées par les entreprises s’intéressant à l’ABC ? ». Nous essaierons également, à chaque fois que cela sera possible, de comparer les résultats obtenus ici à ceux des recherches ayant déjà été menées en France et à l’étranger. Dans la suite de cette communication, nous reviendrons en premier lieu sur les recherches précédemment menées sur la diffusion de l’ABC (deuxième partie) avant de développer le cadre théorique de la diffusion des innovations ainsi que les hypothèses sur les déterminants de l’adoption de l’ABC (troisième partie). Nous présenterons ensuite les principaux aspects de la méthodologie utilisée (quatrième partie) suivis des résultats obtenus (cinquième partie), avant de conclure (sixième partie).

2 Les recherches précédentes

A la distinction entre enquêtes « descriptives » et « académiques » utilisée par Gosselin et Ouellet (1999) nous préférons substituer les deux questions de recherche suivantes : « Quel est le taux de diffusion de l’ABC ? » et « Quelles sont les caractéristiques des entreprises adoptant l’ABC ? ». D’une part, il semble plus commode d’organiser la revue des études précédentes sur la diffusion de l’ABC autour de ces deux questions, une même étude cherchant souvent à répondre aux deux. D’autre part, il nous semble que la distinction entre ce qui est académique et ne l’est pas est hors de propos dans cette recherche. 2.1 Les recherches sur le taux de diffusion de l’ABC

Sur la trentaine de recherches1 adressant cette question et que nous avons pu identifier, plus de la moitié ont été menées dans des pays anglophones (USA, Canada, Royaume Uni, Australie). Par ailleurs, nous n’avons trouvé que trois études de ce type menées en France2. Dans beaucoup de ces recherches, les auteurs ont non seulement cherché à déterminer le nombre d’entreprises ayant adopté l’ABC mais aussi celles qui étaient en train de considérer son adoption, celles qui avaient décidé de ne pas l’utiliser après considération, etc. La notion de « statut » de l’ABC fait référence à ces différentes catégories. Le tableau 1 ci-dessous présente une tentative de synthèse et de comparaison des résultats obtenus par ces différentes recherches. La comparaison est cependant difficile à effectuer pour deux raisons majeures. La première raison tient au fait que les catégories utilisées pour définir

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La liste complète des recherches dont il est question ici est disponible auprès de l’auteur sur simple demande. Il s’agit des recherches menées par De La Villarmois et Tondeur (1996), Gueye (1997) et Bescos et Cauvin (2000).

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le statut de l'ABC sont différentes d’une étude à l’autre. La deuxième raison vient du fait que les échantillons sondés ne sont pas constitués de la même façon. Statut de l’ABC Pays U.S.A. Adoptée, en cours ou planifiée 45% (93) 67% (97) Canada 14% (92) 23% (97) Australie 8% (90) 56% (97) R.U. 6% (90) 18% (99) France 32% (94) 23% (99) Pays varie3 de 0% à Scandinaves 35% Autres varie de 3% à 20% Adoption en train d’être considérée pas d’information 15% (92) - 9,4% (97) 29% (95) 40% (90) - 20% (99) 28% (94) - 23% (99) pas d’information 35% au Japon Adoption rejetée pas d’information 14% (97) 4% (95) 5% (90) - 15% (99) 12%(99) pas d’information 4,6% au Japon Adoption non considérée pas d’information 67% (92) – 54% (97) 45% (96) 44% (90) – 47% (99) 42% (99) 60% (Danemark) 70% (Finlande) 54%(Japon) 31% (Belgique)

Tab. 1 : Comparaison des taux de diffusion de l’ABC dans les études descriptives

De façon très générale et avec beaucoup de précautions, on peut dire que le taux de diffusion de l’ABC semble augmenter dans le temps, qu’il est le plus élevé aux USA et qu’il est en général plus élevé dans les pays anglophones que dans les autres. La proportion d’entreprises considérant l’adoption de l’ABC semble diminuer dans le temps au sein d’un même pays (Canada, R.U., France) alors que celle des entreprises ayant rejeté la méthode après examen semble augmenter (R.U.). Enfin, le pourcentage d’entreprises n’ayant pas considéré l’adoption éventuelle de la comptabilité par activités semble stagner au sein d’un même pays et reste élevé dans tous les pays pour lesquels on dispose de l’information (R.U., Canada). 2.2 Les recherches sur les caractéristiques des entreprises adoptant l’ABC

Les recherches s’intéressant aux caractéristiques des entreprises adoptant l’ABC s’inscrivent dans un courant de recherche spécifique de la théorie de la diffusion des innovations : « l’innovativité organisationnelle ». L’objectif est d’identifier les caractéristiques organisationnelles distinctives qui font qu’une organisation adopte ou n’adopte pas la méthode (notion de « déterminants »). Parmi les différentes recherches sur le taux de diffusion de l’ABC dont nous avons vu la synthèse plus haut, quelques unes ont également cherché à identifier des caractéristiques communes aux entreprises ayant adopté la méthode. Ainsi, parmi les différentes caractéristiques organisationnelles associées positivement à l’adoption de l’ABC, on retrouve la taille des entreprises (la taille des entreprises adoptant l’ABC est supérieure à celle des entreprises qui ne l’adoptent pas) et le secteur d’activité4 (la proportion des entreprises

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Les résultats varient d’un pays à l’autre. Des résultats contradictoires appuyés par des tests statistiques ont été trouvés d’une étude à l’autre : voir par exemple Innes et al. (2000) et Innes et Mitchell (1995).

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manufacturières adoptant l’ABC est supérieure). En revanche, des tests d’association entre le fait d’adopter la méthode ABC et le nombre de produits, le degré d’intensité de la concurrence, le pourcentage de coûts indirects par rapport au total des coûts, l’utilisation du coût complet, la complexité technique des produits et des processus de fabrication ou encore le degré d’automatisation de la production se sont tous révélés non significatifs. D’autres recherches portent spécifiquement sur les déterminants de l’adoption de l’ABC. L’étude de Bjornenak (1997) de la diffusion de la méthode ABC en Norvège montre par exemple que seule la structure des coûts, mesurée par le pourcentage de coûts indirects dans le total des coûts, est significativement différente entre adopteurs de la méthode (proportion de coûts indirects plus élevée) et non adopteurs. Le système de calcul et d’analyse des coûts actuellement utilisé, la diversité des produits et le niveau de concurrence ne diffèrent pas significativement d’une catégorie à l’autre. Malmi (1999) a mené le même type de recherche sur la diffusion de l’ABC en Finlande. Concernant les variables organisationnelles, seuls le niveau de concurrence mesuré par le pourcentage du chiffre d’affaires réalisé à l’exportation et la diversité des produits sont significativement plus élevés pour les entreprises adoptant l’ABC par rapport aux autres. En comparant les entreprises ayant adopté l’ABC lors des différentes phases du

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