Dc4 deamp - equipes pluri professionnelles

; elle a donc bénéficié de la prise en charge nécessaire, mais elle a aussi éprouvé une grande joie à me parler de l’atelier mosaïque auquel elle participe et une grande fierté à me montrer, à notre retour de l’hôpital, le vase en céramique qu’elle a confectionné. En tant qu’accompagnatrice, je considère qu’il est important de stimuler la confiance en soi d’E. en mettant en valeur son potentiel.

L’intérêt du travail en équipe réside à faire le point sur les prises en charge, évaluer et réajuster les actions.

C. travaille à la blanchisserie de l’ESAT. Elle est une employée très sérieuse, soucieuse du travail bien fait mais depuis quelque temps l’équipe remarque une certaine tristesse chez elle.

Lors de la réunion hebdomadaire son cas est évoqué. Après échanges d’opinions, la décision est prise de proposer à C. un stage de trois semaines en milieu ordinaire à Perpignan.

Dans un premier temps, la réaction de C. est mitigée. La perspective de s’ouvrir au monde extérieur se heurte à l’inquiétude de prendre le bus toute seule. Je me procure les horaires et les arrêts de bus et effectue avec elle un aller/retour de reconnaissance avant le début du stage.

Le soir de son premier jour de stage, c’est une C. transformée que nous avons accueillie ! Elle a d’abord fait preuve d’humour en nous faisant croire qu ‘elle s’était perdue, mais nous savions déjà qu’elle était bien arrivée à l’heure le matin, avait très vite assimilé les tâches qui lui étaient confiées et s’était de suite intégrée. Depuis C. a retrouvé son sourire et a surtout pris une assurance qui force l’admiration et le respect des autres résidants.

Par la concertation et la circulation des informations, l’équipe a apporté une réponse cohérente et adaptée au mal-être de C. en lui permettant de concrétiser ses capacités d’autonomie et de stimuler l’estime de soi.

Le travail en équipe est à la fois riche, exigeant et frustrant. Riche car il permet de confronter ses points de vue, de les analyser ou de les modifier. Exigeant car il nécessite de parler de ce que l’on fait, de devoir l’expliquer. Frustrant car il peut générer des conflits quand ses points de vue ne sont pas partagés par tous.

V. se plaint d’être maltraitée physiquement et verbalement.

Depuis plusieurs semaines ce cas est au centre des discussion lors des réunions hebdomadaires. Comment passer à côté d’un cas de maltraitance alors qu’une des valeurs fondamentales de l’accompagnement de l’Association est la notion de bientraitance ? L’intervention du médecin psychiatre et de la psychologue après plusieurs entretiens avec V. a été décisive : V. ne présente ni le faciès ni les caractéristiques d’une personne maltraitée. Son passé dans d’autres institutions révèle qu’elle a pour habitude de créer des conflits dès qu’elle désire changer de structure.

Dans ce cas, le respect des compétences de chacun, la confiance entre les membres de l’équipe et l’écoute ont donné tout son sens à l’action qui va être mise en place pour répondre à la demande de V. quelle qu’elle soit.

L’AMP fait partie de l’équipe pluriprofessionnelle. On attend de lui qu’il apporte ses observations quotidiennes. Il est bien placé pour être le « porte-parole » des personnes accompagnées ; il les voit vivre au quotidien et peut souvent mieux qu’elles dire à l’équipe ce dont elles souffrent, ce dont elles ont besoins ou ce dont elles sont satisfaites.

Les résidants ne se livrent pas de la même manière à leur référent ou à un autre membre de l’équipe qui n’occupe pas les mêmes fonctions.

Ainsi, M. l’agent de service interne, qui s’occupe du ménage et des repas, ne représente pas vraiment l’autorité pour eux. Elle recueille parfois des confidences qui peuvent alerter les éducateurs sur une problématique qui leur échapperait.

De même, en tant que nouvelle stagiaire, certains résidants adoptent une attitude infantile qui tendrait à les faire régresser si je ne m’informais pas auprès de l’équipe du juste comportement à adopter.

S., la plus jeune des résidantes recherche ma présence, pour s’amuser, me faire des chatouilles, jouer à cache cache… P., la chef de service, m’a alertée sur la propension de S. à rester une petite fille. Je peux maintenant réajuster mon propre comportement pour accompagner S. vers plus de responsabilisation, d’estime de soi car elle est une jeune fille qui travaille et qui fait donc partie