Dissertation sur l'être exceptionnel
Dissertation : Dissertation sur l'être exceptionnel. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar cloclo13 • 23 Mars 2016 • Dissertation • 1 871 Mots (8 Pages) • 1 936 Vues
Clotilde Vaganay 1°L
Dissertation de Français
Aujourd’hui, on parle d’être exceptionnel lorsque ce dernier n’est pas ordinaire et se démarque par ses mérites, sa valeur. Le personnage de roman exceptionnel serait donc distingué comme étant hors de la règle commune et paraît unique. Le romancier, s’emploie donc à créer des personnages exceptionnels ou non dans le but d’éveiller l’intérêt du lecteur et de l’exhorter à continuer sa lecture. Existe-il un modèle type de personnage romanesque ? L’auteur doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? Premièrement, nous analyserons la notion de personnage exceptionnel, puis, dans une seconde partie, celle de personnage ordinaire. Enfin dans la partie finale, nous verrons en quoi ce dilemme entre deux sortes de personnage n’est pas représentatif du roman et de son personnage.
Dans certains romans, les univers différents des nôtres, présentant des caractéristiques irréelles donnent lieu au développement de héros qui semblent, plus ou moins échapper au conformisme du personnage ordinaire. Le roman est le théâtre de l’action fictive et de l’épanouissement des personnages. Le fait que le personnage soit exceptionnel est quelquefois imposé par le caractère également extraordinaire de son milieu. Par exemple, dans Gargantua de Rabelais le personnage se démarque par son caractère hors du commun qui peut être rapporté à son univers irréel de géants ; dans Voyage au centre de la terre de Verne la découverte par le personnage d’un monde inconnu est, de même, une des cause de la particularité du personnage ; Le Seigneur des anneaux, de Tolkien met en scène des personnages, des objets et un monde extraordinaires. De plus, au court du roman, le personnage fait parfois face à des péripéties de nature spécifique. Comme exemple, nous pouvons citer Le monde de Narnia, de C.S.Lewis ; série de roman dans lesquels les personnages assistent et prennent part à de nombreuses scènes fantastiques et Harry Potter à l’école des sorciers de J.K.Rowling, roman dont l’histoire elle-même est basée sur les épisodes fantastiques, ce qui, par conséquent fait des personnages des êtres exceptionnels.
Dans leurs contextes fabuleux ou non, les personnages peuvent se démarquer de l’identité commune et sortent de l’ordinaire. Ils peuvent se différencier par leur physique. En effet, certains personnages sont décrits dans le roman comme étant particulièrement beaux ou particulièrement laids. Comme modèle, Notre Dame de Paris, de Hugo met en scène Quasimodo, personnage dont la singularité est associée à sa laideur, contrairement à la gitane Esméralda, du même roman, valorisée par sa beauté. Dans La Princesse de Clèves, de Mme de la Fayette, l’auteur emploie des superlatifs pour décrire le duc de Nemours, qu’elle présente comme « un chef-d’œuvre de la nature », « l’homme au monde le mieux fait et le plus beau » ; les superlatifs résonnent comme un éloge à la beauté de Mme de Clèves et du duc de Nemours dont la beauté ne peut être imitée et dépasse celle les êtres ordinaires. Dans d’autres romans, les personnages brillent par leur exception sociale ; dans Le Comte de Monte-Cristo, de Dumas ainsi que dans Les Misérables de Hugo les personnages sont des hors-la-loi. Certains personnages romanesques sont dotés de qualités morales qui sont singulières par leurs genres profondément tournés vers le machiavélisme ou vers l’intégrité. Par exemple, dans Paul et Virginie, de De Saint-Pierre, les personnages sont deux enfants de la nature, parfaitement purs et idéalisés, dans La mare au Diable, de Sand, l’auteur souhaite véhiculer une image positive des paysans. A l’inverse, d’autres personnages se démarquent par leur immoralité ; dans Manon Lescaut, l’Abbé Prévost évoque l’idée d’un contre modèle tout comme dans Vipère au Poing, de Bazin ou l’absence totale de conscience morale de Folcoche en fait un exemple de méchanceté et de machiavélisme.
Dans le roman, le personnage héroïque possède différentes caractéristiques qui peuvent amener le lecteur à considérer le personnage comme un modèle ou comme un contre modèle. Le personnage extraordinaire, par sa personnalité ou son univers, fait rêver le lecteur et répond à son besoin d’évasion. Idéal romanesque, le personnage exceptionnel peut devenir un modèle à imiter de part sa droiture et son sens moral. Comme exemple concret, d’Artagnan, personnage d’Alexandre Dumas dans Les Trois Mousquetaires, est devenu un modèle d’intelligence, d’adresse et de ruse, et est considéré comme un justicier. Lorsque le personnage présente un aspect dévastateur et inconscient, il est analysé comme un contre modèle à ne pas imiter. Les personnages de Voldemort dans la saga Harry Potter de J.K.Rowling et de Sauron dans la trilogie Le Seigneur des Anneaux de J.R.R.Tolkien illustrent cette notion de contre modèle par leur cruauté, leur inconscience et leur mépris de l’humanité.
Le lecteur, charmé par les personnages exceptionnels, se laisse quelquefois emporter par ces êtres. Cependant, il se reconnaît parfois dans la représentation d’une humanité plus commune.
Dans d’autres romans le personnage est dépeint comme un portrait réaliste de l’humanité. Il donne une vision du réel et favorise l’illusion du vrai. Souvent, il ne possède aucune qualité particulière, au même titre que Frédéric Moreau dans L’éducation sentimentale de Flaubert, Meursault dans L’Etranger de Camus ou Gervaise, l’héroïne de L’assommoir de Zola. Il donne lieu à une intrigue vraisemblable, le lecteur est immergé dans la vie quotidienne, banale, et le destin « ordinaire » du personnage. La vie ennuyeuse du personnage principal de Madame Bovary, de Flaubert et la découverte de Paris par une adolescente dans Zazie dans le métro de Queneau, sont de bons exemples pour dépeindre l’image du personnage ordinaire.
Le personnage ordinaire sert de miroir au lecteur, il peut s’y identifier car il ne possède aucun pouvoir ni aucune caractéristique extraordinaires. Le personnage ordinaire, réaliste, est représentatif de la société, ce qui permet au romancier de faire passer, à travers son personnage, sa propre vision de la société. Georges Duroy dans Bel-Ami, apparaît comme le type social du personnage roman réaliste à travers ses préoccupations matérielles, son milieu et son existence ordinaire. Les personnages des nouvelles de Maupassant sont également des personnages banals qui donnent l’illusion de la réalité et à travers lesquels l’auteur faisait valoir son opinion et ses critiques de la société.
Le personnage ordinaire propose donc au lecteur un destin guidé non pas par un idéal inaccessible, mais par des objectifs que l’on eut atteindre. Quelque fois, ils procurent de l’optimisme. C’est le cas dans Le Bonheur des Dames, de Zola ou Denise, malgré tout les obstacles qu’elle à traversés, à obtenu ce qu’elle attendait voir même plus que ce qu’elle demandait. Le personnage ordinaire, illustre également les défaites de l’existence humaine et le lecteur se sent moins seul en partageant ses déceptions ; par exemple, Mme Merteuil dans Les liaisons dangereuses, de Laclos échoue dans le domaine de ses relations sociales qui pourtant, la préoccupent énormément et Camille, dans Thérèse Raquin de Zola qui ne parvient pas à rendre sa femme heureuse. La proximité avec le personnage permet de mieux faire passer aux lecteurs le message du romancier ; dans La Peste de Camus, Rieux qui incarne la lutte contre le fléau rencontre un journaliste qui lui, est prêt à tout quitter pour l’amour. Les deux perspectives sont ainsi données au lecteur comme deux choix personnels, engageant deux visions du monde. De même, dans Les liaisons dangereuses, Laclos met en scène des personnages libertins qui considèrent que le seul mode de vie est l’individualisme et la recherche du plaisir dans la liberté. Toutefois, à la fin du roman, ces personnages sont condamnés et leur vision du monde est réprouvée.
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