En Afrique, On Pleure La Mort d'Un Vieillard Plus Que La Mort d'Un Nouveau-Né. Le Vieillard Constituait Une Somme d'Expériences Qui Pouvait Profiter Au Reste De La Tribu, Tandis Que Le Nouveau-Né, n'Ayant Pas Vécu, n'a

qui privilégie les connaissances basées sur l’expérience des « sages » du village, et qui sont porteurs d’un savoir empirique. Ce sont des « mémoires vivantes » sur lesquelles les générations plus jeunes peuvent avancer. L’Europe, quant à elle se tourne résolument vers le futur, va de l’avant pour découvrir toujours plus, à la recherche d’un progrès le plus rapide possible. A l’opposé, les anciens sont très importants en Afrique, à l’inverse des nouveau-nés. Miroirs de l’Afrique, nos sociétés développées marginalisent les vieillards et valorisent leurs jeunesses qui pourront contribuer au progrès. Ainsi, nous pouvons à présent aborder les principaux axes de réflexions de ce sujet à travers les interrogations suivantes : Pourquoi chaque modèle de société valorise-t-il une seule et unique tranche d’âge? Quelles en sont les causes profondes ? Et enfin, l’éducation serait-elle la solution pour permettre aux différentes classes d’âge de vivre en harmonie ?

Dans notre société, la volonté de toujours s’améliorer constitue aujourd’hui un enjeu majeur. De ce fait, nous sommes constamment tournés vers le futur pour progresser sans cesse, dans le but d’avoir une vie meilleure. S’attarder sur le passé n’est plus indispensable. Prenons l’exemple des avancées technologiques qui depuis une centaine d’années sont à chaque fois plus surprenantes et remarquables : appareil photo, téléphone mobile, télévision et internet. Notre culture a pris pour habitude de ne pas s’arrêter sur une découverte, mais d’approfondir ses recherches. C’est un système qui court après une croissance perpétuelle, le présent n’est là que pour être amélioré. De cette façon nous pouvons nous demander où sont les limites d’une telle course en avant. Nous pouvons très justement penser que cette culture se transforme de manière bien trop rapide, ce qui entraine la perte de ses valeurs. Dans le passé, les familles se contentaient de vivre simplement en couvrant les besoins vitaux. Lorsque nous opposons les sociétés modernes aux sociétés archaïques qui valorisent le passé, leur présent n’est que leur résultat du passé. L’Afrique nous en donne un bon exemple. C’est une civilisation qui ne se tourne pas volontairement vers le futur, mais qui, au contraire, se repose sur le passé. Dans cette optique, le vieillard de chaque tribu a la place la plus importante. Il est l’homme le plus écouté et le plus demandé par tous les membres de la communauté. Il est le « sage » du village, celui vers qui tout le monde se tourne pour prendre conseil, car il est l’être qui a vécu le plus de choses dans sa vie et qui a la plus grande expérience, donc le plus grand savoir. En se fiant toujours au passé, la société va évoluer de façon très lente. Les hommes ne vont pas chercher à trouver des outils qui pourraient révolutionner leur manière de vivre, ils ne vont pas aller à la découverte de l’inconnu. Dans cette culture, les valeurs fondamentales sont préservées. Le vieillard fait part de son expérience pour le bon fonctionnement du groupe. Nous pouvons donc affirmer que ces deux situations sont très différentes l’une de l’autre, avec un modèle de société très moderne à la recherche d’un progrès constant et un autre se tournant essentiellement vers le passé, figeant ainsi toute évolution.

Initions à présent la seconde partie de l’analyse en abordant la cause de cette problématique pour l’Afrique. Depuis des centaines d’années, la situation de ce continent n’évolue guère. Si nous examinons ce phénomène de plus près, nous pouvons remarquer que la transmission du savoir a peu évolué. Elle se fait toujours d’une manière très simple, au travers de l’expérience. Sur ce continent, les habitants vivaient de la pêche et de la chasse, et se contentaient d’adapter leur vie à leur environnement. De ce fait, satisfaire les besoins fondamentaux ne réclamait pas de méthodes sophistiquées. Le canevas est toujours le même avec une organisation politique et gouvernementale minimale. L’éducation n’est donc pas centrale dans ces sociétés. Le savoir de quelqu’un d’expérimenté est amplement suffisant pour collecter les connaissances nécessaire à sa survie. Mais si c’est le seul système pour transmettre le savoir, les gens restent dans une certaine forme d’ignorance. Ils ne connaissent que leur système local, et de ce fait, ne se posent aucune question. Les perspectives d’évolution sont limitées. Nous pouvons prendre l’exemple des dictatures. Lorsqu’un tyran prend le pouvoir, il ferme toutes les universités pour réduire le niveau d’éducation de son peuple, ainsi, ce peuple ne peut pas savoir qu’il existe de meilleures vies que la sienne. Par opposition, en Europe, grâce à un système d’éducation obligatoire qui donne des connaissances générales, les individus ont pu développer une capacité de jugement. Cela permet aux gens de donner leurs avis et ainsi de faire évoluer les choses. Prenons l’exemple de mai 68, qui a marqué un mouvement de révolte culturel, social et politique du peuple français contre la société traditionnelle, le capitalisme et l’impérialisme. Nous pouvons donc conclure sur ce point en soulignant l’importance de la notion d’éducation. L’apprentissage se fait souvent de manière trop approximative en Afrique. Au contraire, des pays plus avancés, où la transmission du savoir est mieux structurée et permet aux gens d’avoir un esprit plus à-même de faire évoluer leur système.

Passons maintenant à la dernière partie de notre analyse en nous demandant si l’éducation serait la solution pour permettre aux différentes classes d’âge de vivre en harmonie. En Afrique, les anciens ont une place prépondérante tandis que la nouvelle génération est mise de côté. En Europe la situation est inversée. L’éducation a