En quoi la tirade de Bérénice est-elle particulièrement poignante

Commentaire composé sur l’acte V scène 7 de Bérénice de Racine

Pb : En quoi la tirade de Bérénice est-elle particulièrement poignante ?

Au cours du dix-septième siècle, des tragédies très connues ont vu le jour comme le Cid de Corneille ou encore Andromaque de Jean Racine. Celui-ci a été l'auteur de nombreuses tragédies du dix-septième comme Phèdre ou Bérénice (1670). Celle-ci est l'histoire de Bérénice, la reine de Palestine, qui aime Titus, mais ne peut l'épouser à cause d'une loi romaine. Antiochus, avec qui elle peut se marier, l'aime mais ce n'est pas réciproque. Dans l'acte V scène 7, contre toute attente, Bérénice fait le choix de faire ses adieux à ses deux prétendants et renonce à l'amour. Afin de montrer en quoi la tirade de Bérénice est particulièrement poignante, nous verrons dans un premier temps le comportement digne d'une reine de Bérénice puis dans un second temps la dimension tragique du dénouement.

Dans la dernière scène, le comportement de Bérénice est digne d’une Reine. En effet, dans sa tirade, elle utilise un champ lexical portant sur les haut placés « Princes »v.1, 26 «Seigneur »v.7, 10, 15, 25, 37 ou encore « empire »v.7. Ceci précise la classe sociale des personnages présents lors de cette scène qui appartiennent à la monarchie. Les termes utilisés précisent le rang social des personnages qui est plutôt élevé pour tous. Une distinction est quand même faite entre Titus qu’elle appelle « Seigneur »v.37 et Antiochus nommé « Prince »v.27 et montre l’estime qu’elle a pour chacun d’entre eux. Son langage est assez soutenu, digne de celui d’une reine. Elle utilise des adjectifs qualificatifs lorsqu’elle s’adresse à ses deux prétendants « Princes trop généreux »v.1. Une utilisation de l’impératif y est omniprésente, preuve de l’autorité de Bérénice devant ces deux hommes. En effet, elle donne beaucoup d’ordres « vivez »v.29, « Portez »v.32 ou encore « Ne suivez point mes pas »v.36. Elle ordonne à ses prétendants de vivre sans elle et de poursuivre leur chemin en espérant qu’ainsi ils obéiront. Un ordre permet d’imposer une décision plus facilement, il n’appelle pas à discussion. C’est peut être aussi un moyen pour elle de se convaincre qu’il s’agit de la solution la plus adaptée à la situation alors qu’en fait elle a du mal à se résoudre de les quitter l’un et l’autre malgré son amour.

L’amour de Bérénice pour Titus est très accentué dans cette dernière scène. En effet, la parole de Bérénice est dédiée principalement à Titus pour qui elle éprouve un amour sincère. Vingt vers son attribués à Titus contre onze pour Antiochus. Bérénice affirme à Titus qu’elle l’aimait pour lui-même et non pour son grade à Rome « La grandeur des Romains, le pourpre des Césars N’ont point, vous le savez, attiré mon regard »v.8, 9. L’amour revient souvent dans cette scène, « j’aimais »v.10, « véritable amour »v.21 ou encore « amour »v.34. Par le parallélisme « Je l’aime, je le fuis ; Titus m’aime, il me quitte »v.31, l’amour entre Titus et Bérénice est bel et bien présenté comme réciproque malgré la loi romaine qui les empêche de pouvoir se marier l’un avec l’autre. Cet amour réciproque et sincère montre tout de même que Bérénice est soumise à Titus par la phrase « Je vivrais, je suivrais vos ordres absolus »v.24. Un amour entre Titus et Bérénice est très