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En quoi le café est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ?

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Par   •  27 Novembre 2019  •  Fiche  •  2 125 Mots (9 Pages)  •  1 048 Vues

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COMPOSITION GÉOGRAPHIE

En quoi le café est-il représentatif du fonctionnement de la mondialisation ?

Le café est un produit obtenu après torréfaction et broyage des graines du caféier. C’est une boisson universelle consommée dans le monde (7,15 millions de tonnes consommés en 2006). Cela montre que le café est un produit inscrit dans la mondialisation. La mondialisation est un processus d’intégration des marchés et de rapprochement des humains qui résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de personnes, de marchandises et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire. Elle se manifeste en outre par l’interdépendance croissante des économies (mondialisation économique) et par l’intensification de la concurrence par l’expansion des échanges et des interactions sociales.

À travers cet énoncé, nous allons démontrer que le café est un produit qui est représentatif du fonctionnement de la mondialisation, et cet exemple nous permet d’expliquer le fonctionnement de cette mondialisation. Dans un premier temps, nous verrons que le café connaît une mondialisation progressive, de sa production et de sa consommation. Dans un deuxième temps, nous verrons que la filière du café est dominée par une poignée d’acteurs situés dans les pays du Nord. Dans un troisième temps, nous verrons que le marché mondial du café est dynamisé par des flux en provenance des pays du Sud.

Tout d’abord, le café connaît une production et une consommation qui se sont progressivement mondialisés. Les espaces de production du café sont des pays du Sud c’est-à-dire la zone intertropicale. La production du café est favorisé au Sud car c’est un milieu tropical humide, ce qui explique la localisation de l'aire de production du café. Par exemple : 85% de la production mondiale se situe en Amérique Latine et en Asie. Les espaces de consommations correspondent aux grands pôles du Nord tel que l’Amérique du Nord ou l'Europe ainsi que le Japon dans une moindre mesure mais aussi le Brésil qui consomme également beaucoup de café à cause de facteurs culturels. De plus, on peux constater que La Chine a un engouement croissant pour le café. On le remarque par l’accueil des commerces de l'enseigne Starbucks qui est une firme transnationale. C’est une standardisation des modes de consommations car la population Chinoise boit traditionnellement du thé.

La diffusion du café est le fruit d’un long processus historique. Sa diffusion mondial est en 3 étapes. C'est un produit originaire d’Afrique, d’Éthiopie plus précisément. (Berceau de la variété arabica). Le café est consommé au Moyen-Orient jusqu’au 16ème siècle. A partir du 17ème siècle, il est introduit en Europe qui, pour répondre à la forte augmentation de la demande, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement et à diffuser la caféiculture dans ses colonies tel que Lavazza en Indochine. Les Grandes Découvertes et l’exploitation des territoires du Nouveau Monde ont permis aux Européens de diffuser progressivement la production du café, en Amérique du Sud puis en Asie. La colonisation de ces territoires aux 19ème à renforcer ce processus . Dans les années 1980, la mondialisation du café se poursuit avec l’irruption spectaculaire des producteurs asiatiques ce qui prouve cette boisson devient un enjeu économique majeur.

Les facteurs de la mondialisation du café sont complexes. Ils relèvent de l’uniformisation culturelle de la consommation tel que le succès de la pause-café de nos jours et de la recherche des profits par des productions spéculatives tel que l'émergence des producteurs asiatiques en particulier le Vietnam. Le Vietnam est une filière du café qui vit de l’exportation. En 2008, il exporte 95% de sa production (grains de robusta), dont 50% en Europe et 30% en Asie. Le café Vietnamien est présent dans près de 100 pays. C'est une économie d exportation. Ce qui illustre la financiarisation : la troisième étape de la mondialisation. Cependant la mondialisation du café à ses limites. II faut y apporter des nuances, tout les états susceptibles de produire du café ne sont pas nécessairement producteurs : seuls ceux qui ont les infrastructures d’exportation les plus adaptés sont de gros producteurs. De même; si cette boisson est universellement répandue, sa consommation reste fortement polarisée. Malgré que le café gagne du terrain en Chine, sa consommation se concentrent entre l’Europe et l’Amérique.

La mondialisation de ce produit entraîne une mise en relation de nombreux acteurs. Nous allons voir la domination de la filière du café par des acteurs situés dans les pays du Nord. C’est l’objet de cette deuxième partie.

La filière du café met en jeu des acteurs peu nombreux . Les principaux acteurs de la filière du café sont les producteurs et les travailleurs qui sont en amont ; les consommateurs qui sont en aval et entre les deux, une multitude d’intervenants/ d'acteurs intermédiaires opèrent : les firmes transnationale, (FTN) qui se chargent de la torréfaction, du conditionnement, du transport et de la distribution ; l' organisation non gouvernemental (ONG) qui s’occupe de l'agriculture biologique et du commerce équitable ; ainsi que les États…La filière du café qui est dominée par une quarantaine de FTN tel que Nestlé qui commercialisent le café dans les pays riches et émergents après avoir acheté et torréfié les grains récoltés par les 25 millions de producteurs et travailleurs. Les acteurs dominants qui sont les consommateurs (50 millions) et les FTN sont surtout au Nord tandis que les producteurs et les travailleurs sont des acteurs du Sud ; ils sont le plus souvent soumis aux intérêts des premiers. Cela montre une concentration du pouvoir économique dans la filière du café .

De plus, la filière du café est déséquilibrée. Comme pour l’ensemble des produits mondialisés, Les FTN sont des acteurs incontournables du marché du café, ils imposent leurs stratégies aux autres acteurs. Les producteurs sont soumis aux règles prescrites par les FTN tel que le types de produit, la quantité, le prix et les normes de production puisqu’ils en sont dépendants pour écouler leurs productions. Les FTN organisent la filière du café car elles sont plus puissantes que les États producteurs et exportateurs. Par exemple, l’enseigne Starbucks à un chiffre d’affaire de 11,7 milliards de dollars en 2001 qui est supérieur au PIB de 7,1 milliards de dollars du Nicaragua où les exportations de café représentent plus de 15% des exportations totales du pays. Pourtant les producteurs réunis en syndicats agricoles s’efforcent de défendre leurs droits, aidés parfois par les OGN en faisant la promotion du commerce équitable, de l’agriculture biologique ou raisonné tel que Max Havelaar qui est une association délivrant un label international de commerce équitable. Malgré tout, leurs poids semble pourtant bien faible par rapport aux géants de l’agro-alimentaire. L’Organisation Internationale du Café fédère la plupart des pays producteurs et en organise la promotion . Ses efforts pour réguler les cours du café sont souvent soumis aux intérêts contradictoires entre les Etats et les FTN.

Les acteurs suivent également des stratégies différentes. À l'image de Starbucks, les FTN développent une stratégie d’implantation (17 244 commerces Starbucks en 2012 dans le monde) qui impose une division internationale du travail : le siège social se situé aux États-Unis, à Seattle plus précisément ; les fournisseurs sont dans la zone de culture et elle s'attache à accéder aux matières premières et aux marchés. Les États sont quant à eux en situation de faiblesse vis-à-vis des FTN issues des pays du Nord. Ils sont écartelés entre la nécessité d'attirer les FTN du café et celles de protéger leurs producteurs. Quant à la filière du commerce équitable, elle met en cause la concentration économique de la filière classique en garantissant aux petits producteurs des revenus plus élevés. Par exemple, la FTN Nestlé qui est le numéro 1 mondial de l’agroalimentaire veux augmenter la quantité de café (robusta), qu’il se procure auprès des ses fournisseurs. Alors que des spécialistes du secteur du café considèrent que les concurrents des producteurs mexicains, le Vietnam notamment sont mieux payés donc cultiver du robusta aux Mexique ne serait pas rentable. Malgré cela, le gouvernement mexicain a appuyé l’expansion du robusta alors que les syndicats de producteurs de café ont exigé du gouvernement qu’il révise sa politique. Ce fait montre bien les rapports de force entre les acteurs de la filière du café et l’impuissance des producteurs face à la puissante FTN.

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