Enfants, Interruptions D'activité Des Femmes Et Écart De Salaire Entre Les Sexes

eptibles de connaître des périodes hors du marché du travail. Or, les interruptions de carrière liées aux enfants ont un rôle clé car elles entrainent un déficit d’expérience professionnelle et seraient un signe de faible engagement professionnel pour les employeurs. Puis, les mères peuvent être limité dans leur choix professionnel car elles doivent tenter de concilier emploi et charge familiale. Donc, elles peuvent rechercher un emploi moins exigeant avec des conditions horaires plus souples et plus proche de l’école des enfants ou de leur lieu de vie. En découle des temps partiels, des emplois avec moins de responsabilités et de contraintes et donc des moindres salaires. La dernière raison reste spéculative et est liée à l’idée d’une baisse de productivité induite par un manque d’énergie due à la fatigue de la charge familiale. Une mère peut-être absente quand son enfant est malade pour pouvoir s’occuper de lui ou moins disponible pour des heures supplémentaires.

Dans la seconde partie, l’impact des enfants au cours de la vie professionnelle à travers le cas des femmes françaises est étudié. Il semblerait que les interruptions de carrière aient un effet négatif sur la rémunération. En effet, il existe une pénalisation des périodes hors de l’emploi. En France, l’écart de salaire entre hommes et femmes est plutôt faible et le taux d’activité des femmes est plutôt élevée en comparaison avec les autres pays européens ou anglo-américains. Cependant, la réforme de l’allocation parentale de l’éducation de 1994 a entrainé un retrait du marché du travail de nombreuses jeunes mères. Il est nécessaire de distinguer trois générations différentes car selon l’âge, le stade de cycle professionnel et familiale n’est pas le même. Donc, sont constitués trois groupes d’âge correspondant à une phase spécifique du cycle de vie. Tout d’abord, la vingtaine, période de la vie des femmes où l’écart de salaire entre mères et femmes sans enfant est négligeable. La majorité des femmes n’ont alors pas (encore) d’enfants. Malgré un niveau d’éducation des femmes plus élevé que celui des hommes, l’écart de salaire est en faveur des hommes qui connaissent une meilleure insertion sur le marché du travail quand ils sont jeunes que les femmes, à niveau de formation identique et un taux de chômage moins élevé. Puis, vient la trentaine. C’est une période de conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle où la contrainte est plus forte car les enfants sont souvent en bas âge. La conciliation n’est pas toujours possible d’où une plus forte proportion de femmes qui ne sont pas sur le marché du travail. Cependant, la majorité des femmes cumule une activité professionnelle et une vie familiale à la trentaine. Enfin, la quarantaine marque la fin des contraintes familiales fortes car les enfants sont plus âgés. C’est le retour sur le marché du travail pour la plupart des femmes qui avaient interrompus leur carrière. On remarque des profils divers chez les femmes et une pénalisation salariale pour celles qui avaient quitté le marché du travail.

Dans la troisième partie, l’écart des salaires entre les sexes est détaillé. Certes, l’éducation et l’expérience sont des facteurs déterminants du salaire et les facteurs traditionnels expliquant les différences de rémunération selon le sexe. Mais, ils perdent de leur pouvoir. En effet, l’écart de niveau d’éducation entre hommes et femmes n’est plus le même dans les pays industrialisés du fait de la montée du niveau d’éducation des femmes. Cependant, les femmes connaissent souvent des interruptions d’activité liées aux enfants et ont ainsi en moyenne moins d’expérience que les hommes sur le marché du travail. Pour autant, l’écart de salaire existe également entre les hommes et les femmes sans interruptions de carrière. Ainsi, en moyenne, deux tiers de l’écart de salaire horaire entre les hommes et ces femmes ne sont pas expliqués par des facteurs structurels (exemple de facteur structurel : les hommes travaillent plus souvent dans des secteurs économiques plus rémunérateurs). Différentes interprétations pour expliquer cet écart existe. Le fait que les femmes conciliant vie professionnelle et vie familiale vont chercher des postes moins exigeants. L’autre explication résiderait dans la discrimination statistique. Les femmes n’ayant pas interrompu leur carrière continuant à être considérées comme susceptibles de sortir du marché du travail pour raison familiale, d’où une résistances des employeurs à les embaucher, promouvoir ou former. Ainsi, le risque d’interruption de carrière serait tenu en compte lors de la désignation de l’employé promu. L’hypothèse d’un plafond de verre impliquant une difficulté croissante pour les femmes pour progresser dans leur carrière semble donc validée.

En conclusion, la présence d’enfants et la mauvaise répartition des charges domestiques semblent entrainer la persistance de l’écart de salaire entre hommes et femmes. Le premier effet des enfants est l’impact des naissances sur la participation du marché du travail avec la réforme du congé parental qui incite les femmes à y recourir en partie ou totalement. Ensuite, le temps partiel que choisissent certaines mères pour « concilier » est bien souvent