Flexisécurité

et de permanences d’accueil, d’information et d’orientation. En outre, il réutilisait les recettes traditionnelles françaises de lutte contre le chômage des jeunes : emplois aidés et recrutement en alternance dans la fonction publique. Quelques mois plus tard, le gouvernement Villepin a voulu favoriser la flexibilité, sans contreparties, des salariés des petites entreprises et des jeunes à travers le CNE et le CPE. [...]

[...] Selon l’OCDE, la flexibilité sur le marché du travail s’est fortement accrue au Danemark au cours des dernières années, alors que la tendance a plutôt été inverse en France. Dans le même temps, la Banque Mondiale a classé le Danemark au premier rang des pays de l’OCDE au niveau de la flexibilité du marché du travail, loin devant la France. Source OCDE Source OCDE Flexibilité du marché du travail des pays européens Plac Flexibilit Conditions Flexibilité Réglementations e é d'embauche de du marché du d'embauche licenciemen travail t i i Source : Banque Mondiale "Doing Business" 2000 et 2004 Or, la perspective d’un licenciement sans contraintes inciterait les entreprises à embaucher. [...]

[...] Il semble possible de conclure que la flexisécurité est un modèle social qui peut permettre de préserver durablement, dans une version modifiée certes, l’Etat Providence européen, à condition d’être équitable pour le le salarié, à condition que la menace d’un licenciement ne pèse pas constamment, telle une épée de Damoclès, sur les travailleurs et à condition que la mobilité des salariés ne soit pas inconsidérée. Il semble en effet viable dans un contexte de mondialisation, les coûts de ce modèle social n’étant pas prélevés sur les entreprises, mais sur les revenus des salariés. [...]

[...] Mais la flexisécurité engendre-t-elle forcément une détérioration de la valeur travail ? Ne peut-elle pas, au contraire, être une source d’émancipation et d’épanouissement des salariés ? Force est de constater que la flexisécurité n’est pas synonyme, au Danemark, de sentiment de précarité des salariés. En effet, les Danois se disent beaucoup plus satisfaits que les Français au travail, et ont un sentiment de sécurité qui est le plus important d’Europe. Sentiment de sécurité sur le marché de travail 1-10 (plus le chiffre est élevé, plus le sentiment de sécurité est fort) Source CEPS 2004 Ce paradoxe apparent s’expliquerait par une banalisation du chômage qui serait perçu comme une période transitoire de courte durée par les Danois. [...]

[...] Il faut noter que la flexisécurité a été mise en place conjointement par les syndicats de salariés et le patronat. En effet, en toile de fond de la flexisécurité, il y a le dialogue social apaisé et constructif qui existe de façon traditionnelle au Danemark, caractérisé par l’esprit de responsabilité et de compromis des différents acteurs sociaux. Les syndicats de salariés, forts de leur caractère représentatif des travailleurs syndiqués) tout en étant contraints à agir de façon constructive de par les responsabilités qui leur reviennent, sont habilités à définir avec le patronat, à travers les conventions collectives, les règles applicables aux branches professionnelles concernant les contrats de travail, le salaire horaire, etc. [...]

Flexibilité du marché du travail et sécurité de l’emploi

Les entreprises font souvent état d’un manque de flexibilité, qui les empêcherait de s’adapter à l’évolution des technologies, à la variation de la demande, où à une concurrence toujours plus étendue. En effet, les entreprises doivent à la fois adapter leur quantité de main d’œuvre, en fonction des variations de la demande et en même temps adapter leurs modes de production, leurs équipements mais également les compétences de leur main d’œuvre aux évolutions des produits et des technologies. La flexibilité du travail est l'un des moyens permettant à une entreprise de s'adapter aux évolutions de sa demande et de son environnement. Cette flexibilité est une des composantes de sa réactivité industrielle. Elle implique toutes les ressources de l'entreprise et en particulier son personnel, par ses modes de gestion des ressources humaines.

Ce besoin de flexibilité s’est souvent fait au détriment des salariés, parfois considérés comme une simple variable d’ajustement. Les entreprises ont ainsi eu recours