Guerre Des Tuques
Rapports de Stage : Guerre Des Tuques. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresque, le jeu de la guerre dans La guerre des tuques n’est rien de moins que la réplique des comportements adultes.
« J’ai regardé tout autour, et j’ai trouvé la réponse : c’est à l’image de ce qu’ils voient. Quand ils jouent aux bandits, leur référence, ce sont les films qu’ils voient à la télé […] Et quand ils jouent à la guerre, c’est à partir des films de fiction qu’ils voient à la télévision, des trucs dans les journaux, mais aussi, […] à partir des reportages sur la guerre. […] les enfants regardent ces choses-là.»
La guerre des sexes
En poursuivant sur le même ordre d’idées, on peut se demander à quoi fait référence la guerre entre les gars et les filles dans La guerre des tuques ? Évidemment, durant les années quatre-vingt, le débat concernant le féminisme continuait à faire de grands éclats au Québec. D’ailleurs, cette époque a aussi ouvert la porte au cinéma féminin. Celles-ci manifestaient entres autres à travers leurs films leur mécontentement face traitement des hommes à leur égard.
La télévision constitue sans doute le médium le plus populaire et le plus accessible pour suivre les différents débats de société. Les mères pouvaient prendre partie pour le débat féministe alors que les hommes, eux, demeuraient sur la défensive. Le scénario de La guerre des tuques, écrit par Danyèle Patenaude et Roger Cantin, reflète en trame de fond ce phénomène. Les enfants sont suffisamment intelligents pour suivre les discutions de leurs parents. C’est pourquoi les jeunes filles du film ont un «petit caractère» et ne se laissent pas marcher sur les pieds. Quant aux jeunes garçons, ils suivent l’exemple des hommes frustrés contre les féministes. Sans nécessairement partager leur point de vue, certains de ces «petits hommes» sont suffisamment orgueilleux pour ne pas admettre qu’ils aimeraient bien jouer avec les filles. La démonstration est ainsi faite de l’influence qu’exercent la société et les parents sur les enfants.
Les enfants dans la société
Certains cinéastes poursuivaient le but de faire rehausser l’image des enfants dans la société, notamment André Melançon et Micheline Lanctôt. Ils étaient d’abord très sensibles à la pression qu’exerçaient les adultes sur ceux-ci. Ce fût d’ailleurs le principal sujet du documentaire d’André Melançon : Les vrais perdants.
« Quand je faisais Les vrais perdants, je me reposais ces mêmes questions-là. Parce que Les vrais perdants pour moi, c’est un film sur les attentes des adultes et le poids de ces attentes-là que les enfants doivent subir. […] j’ai un parti pris pour les enfants. […] je suis sûr qu’on se trompe en faisant n’importe quoi avec eux. »
Ces films d’enfants pour enfants ne sont pas dédiés uniquement aux les enfants. Ils visent à sensibiliser toute une société. Jusque là de nombreux enfants s’entrainaient à des sports de compétition pour faire plaisir à leurs parents, s’effaçaient sous l’opinion de leurs parents et devaient vivre avec la pression qu’exerçaient continuellement ces derniers pour qu’ils performent. Lors d’une entrevue avec une jeune fille pour son documentaire, André Melançon lui a demandé : « Comment ça se fait que vous ne parlez pas vous autres les enfants? ». La jeune fille lui a alors répondu : « Nous les enfants, on parle, c’est vous autres les adultes qui ne nous écoutez pas. Quand vous posez des questions, vous répondez à notre place.» D’ailleurs, cette question débute le documentaire et représente bien la situation que vivaient de nombreux enfants québécois.
La guerre des tuques, malgré son apparence de comédie familiale, est aussi faite pour sensibiliser les parents à l’opinion et au bonheur de leurs enfants. Bien que confrontés à une situation de guerre, les enfants de La guerre des tuques prennent part à une activité durant leurs vacances de Noël qui les interpelle tous! Ils mettent beaucoup de passion à leur jeu et sont pleinement épanouis. Ils n’ont aucune pression parentale sur les épaules.
Conclusion
Le cinéma, d’abord et avant tout, est fait pour exprimer une opinion et raconter une histoire qui tient à cœur. C’est ce que les réalisateurs des films énumérés précédemment ont réussi. Ils ont dénoncé un phénomène qui les dérangeait avec leurs films en les rendant touchants et sensés.
Ce procédé a porté fruit, car la décennie des années quatre-vingt dix a ensuite ouvert la porte à de sérieux rôles d’enfants à l’intérieur de films pour adultes. C’est une nouvelle réalité qui amènera de nouvelles questions, de nouveaux débats concernant leur présence sur les plateaux de tournages et leurs études. C’est ce qu’a abordé la cinéaste Diane Beaudry dans son film Apprendre… ou à laisser.
Bibliographie
Articles de revues et périodiques
Auteurs variés, Office National du
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