Introduction à Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe sièclelittérature d'idée

Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

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Problématique →  Comment le récit exprime, selon une poétique spécifique, une vision du monde qui varie selon les époques et les auteurs et dépend d’un contexte littéraire, historique et culturel ?

Qu’est-ce qu’une poétique ?

        Une poétique, c’est un ensemble d’idée qui permet la création d’une œuvre d’art ou d’un courant artistique. La poétique est l’émanation créative venant de l’artiste uniquement et non des bases méthodologiques, technologiques et culturelles sur lesquelles les œuvres s’appuient pour exister. Elle appartient à ce que la critique littéraire appelle le « métadiscours ». Une poétique peut être définie par l’auteur lui-même ou dégagée par un autre artiste ou un critique.

        Étudier une poétique permet donc de … relever la psychologie inhérente à une œuvre.

La définition d’un roman

        Encyclopédie Larousse : « œuvre d’imagination constituée par un récit en prose d’une certaine longueur, dont l’intérêt est dans la narration d’aventure, l’étude des mœurs ou des caractères, l’analyse de sentiments ou de passions, la représentation du réel ou de diverses données objectives ou subjectives. ».

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        Le roman est donc une œuvre littéraire dans laquelle la narration, les intrigues, la fiction, les personnages aux destins entremêlés, le temps et l’espace sont fondamentales. Ce sont ses fondements en tant que genre littéraire.

La narration

        L’élément le plus important à comprendre et à étudier lorsqu’on analyse un passage de roman est la situation narrative. La narration, c’est-à-dire le fait qu’un narrateur conte une histoire, est la caractéristique principale du genre romanesque.

        Ainsi, la première question à se poser quand on aborde un extrait de roman concerne la situation narrative : Qui parle ? A qui ? De quoi ?

        Le fait qu’il s’agisse d’une narration explique la linéarité (supposée) du récit romanesque et la figure qui le conte, c’est-à-dire le narrateur.

        De fait, un roman est composé de chapitres souvent chronologiques qui nous mènent progressivement vers la résolution des intrigues du récit.

• Le narrateur peut être tout puissant et dominant (omniscient)
• Ou au contraire un personnage de l’histoire qui ne voit qu’une partie des choses (personnage).

Selon la nature du narrateur, le lecteur aura plus ou moins d’informations et verra plus ou moins objectivement ce qui se déroule dans le récit. C’est un élément très important dans une étude de texte.

        Ainsi, la situation narrative, la linéarité (ou non) du récit et le type de narrateur sont les premières choses à étudier.

Les intrigues

        Un roman, étant une narration linéaire et fictive, est constitué d’intrigues qui constituent les fils conducteurs du récit. Les intrigues font progresser le récit, ils en constituent le cœur.

Voici quatre choses à savoir :

• Tout d’abord, les intrigues apparaissent après un élément perturbateur. Une rencontre, une séparation ou un simple événement inattendu peuvent être à l’origine d’intrigues de tous genres (amoureuse, policière, intellectuelle, etc...).
• Après ceci, ont lieu des transformations qui modifient les trajectoires de vie des personnages. Ces transformations font progressivement avancer les intrigues.
• Ensuite, a lieu un événement de résolution qui amorce la conclusion de l’intrigue.
• Et enfin, l’intrigue se termine sur un état de fait qui la clôt.

En ce qui concerne les types d’intrigues, il en existe trois :

• Tout d’abord, une intrigue peut être unique.
• Elle peut aussi être liée à d’autres intrigues de manière complexe, ce qui fait que la résolution de l’une peut entraîner la résolution de l’autre et inversement.
• Enfin, elles peuvent être enchâssées. Dans ce cas-là, une intrigue s’ouvre alors même qu’à déjà été ouverte une autre. Ainsi, elles sont emboîtées les unes dans les autres et se résolvent dans l’ordre inverse de celui de leur ouverture.

        Les intrigues structurent le récit. Elles sont essentielles à sa progression et à sa conclusion. Elles sont les nœuds du roman et les analyser est très important dans le cadre de l’analyse générale d’un roman.[pic 5]

La fiction

        Le roman se définit et se distingue des autres genres littéraires avec son caractère fictif. Dès son apparition au XVIIIe siècle en tant que genre, le roman est un récit fictif où l’imaginaire est très important. Le travail du romancier est un travail de remaniement d’une certaine réalité, d’expériences avec une forte dose d’imagination et de création. C’est ce qui le distingue des historiens par exemple. Le roman, par définition est un récit inventé où un ou plusieurs personnages vivent des aventures et des péripéties. Même lorsqu’un récit est vraisemblable et est composé de données qui semblent vraies et qui nous rappellent une histoire vraie, il y a toujours une part d’invention dans un roman. La fiction est l’essence du roman, qu’il soit réaliste ou non.

Les personnages

        Le quatrième élément principal du roman est l’importance de ses personnages.

Il est tout d’abord important de distinguer les personnages principaux et les personnages secondaires. Les personnages principaux, dans les cas où ils ont un caractère exceptionnel, sont qualifiés de héros. Dans le cas contraire, lorsqu’ils représentent ce qu’il ne faut pas faire et sont des contre-exemples pour le lecteur, ce sont des anti-héros. Quant aux personnages secondaires, ils alimentent l’histoire et font progresser les intrigues.

        Ensuite, la nature des personnages, leur caractère, leur histoire ainsi que les relations qui les unissent sont des notions à étudier en priorité dans l’analyse d’un extrait de roman. Ces éléments nous permettent de comprendre la situation narrative du passage, ce qui s’est passé avant et ce qui se passera après. Ils sont aussi des indices des intrigues du récit. Dans le cas où le narrateur est personnage, saisir la nature du personnage en question est très important. Chaque personnage peut porter des valeurs, des idées ou encore former des allégories. La perception des faits par un personnage et les mots qu’il met sur ce qui l’entoure sont subjectifs, il est donc nécessaire de saisir ce qui vient de la subjectivité et ce qui a réellement lieu dans le récit.