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Jean de La Fontaine, dans sa dédicace à Madame de Montespan, qualifie les fables de « jeux où on s’amuse ». A la lumière de votre lecture des livres VII à XI des Fables et des textes que vous avez pu étudier dans le parcours « Pensée et imagin

Dissertation : Jean de La Fontaine, dans sa dédicace à Madame de Montespan, qualifie les fables de « jeux où on s’amuse ». A la lumière de votre lecture des livres VII à XI des Fables et des textes que vous avez pu étudier dans le parcours « Pensée et imagin. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  24 Novembre 2020  •  Dissertation  •  1 807 Mots (8 Pages)  •  1 599 Vues

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Dissertation : Dans « Le pouvoir des Fables », La Fontaine écrit : « Le monde est vieux, dit-on, je le crois/Cependant il faut l’amuser encore comme un enfant ». D’après votre lecture des Fables et du parcours « Imagination et pensée au XVII° siècle », pensez-vous que l’imagination serve seulement à distraire et à « amuser » ?

Cette dissertation a pour but d’expliquer si l’imagination, c’est-à-dire un univers merveilleux/irréel représenté dans les Fables de La Fontaine est uniquement ou non utilisée que pour plaire, instruire, divertir, afin d’ouvrir l’imaginaire et d’éduquer les enfants.

Quel thème aborde le sujet ?

Le sujet recourt à l’imagination pour faire passer un message, pour éduquer, instruire, plaire en passant par le biais d’une fiction.

Quel est le problème posé ?

Le problème posé c’est : Est-ce que dans les Fables de La Fontaine l’imagination n’est destinée que pour les enfants et n’est destinée qu’à plaire ou a-t-elle une visée didactique et argumentative ?

Que faut-il montrer ?

Il faut monter à la fois la visée didactique (leçon de morale) du but de l’imagination mais aussi sa visée éducative envers les enfants et pour finir sa visée ludique (plaire, séduire, divertir).

Problématique : Pensez-vous que dans ses Fables, La Fontaine, fait voyager son lecteur dans des mondes fantaisistes exclusivement pour créer un récit ludique ?

Plan détaillé :

1ère partie : Plaire, visée ludique

-Plaire le lecteur :

Dans ses fables La Fontaine utilise les ingrédients de l’apologue, nous plonge dans un ailleurs et se plait à manier la formule latine « Placere et Docere » comme le font d’autres moralistes tel que La Bruyère par plaire et instruire à la fois. Dans « Le Savetier et le Financier », La Fontaine joue sur une représentation de deux types sociaux afin de rendre compte d’un message universel sur la question du bonheur. Il utilise la versification pour créer un récit dynamique. Il laisse transparaitre un jugement à l’état explique de sa part concernant la morale « l’argent ne fait pas le bonheur ». Il reprend une vision épicurienne de la vie à travers le personnage du savetier menant une vie frugale :

« Un savetier chantait du matin jusqu’au soir »

« C’était merveille de le voir…de l’ouïr »

Dans l’Autre Monde ou Histoire comique des Etats et Empires de la Lune et du Soleil », Cyrano de Bergerac, crée un récit burlesque et fantaisiste en plongeant le lecteur dans un univers imaginaire où règne des oiseaux mi - humains :

« L’aigle…vint s’asseoir ». Il dessine à travers le récit didactique de la pie « Pensiez-vous, donc me dit-elle que ce grand aigle fût notre souverain ? » les contours d’une société idéel utopique et dresse implicitement la satire de l’organisation sociale et politique du monde la société du XVIIème siècle.

-Varier les plaisirs du lecteur :

Dans son avertissement, La Fontaine annonce qu'il entend bien « remplir de plus de variété [son] ouvrage ». Il ajoute : « j'ai tâché de mettre dans ces deux dernières parties toute la diversité dont j'étais capable ». L'auteur veille en effet à ne pas lasser ses lecteurs, comme il l'écrit dans « Le Singe et le Léopard » :
Le Singe avait raison. Ce n'est pas sur l'habit
Que la diversité me plaît ; c'est dans l'esprit :
L'une fournit toujours des choses agréables ;
L'autre, en moins d'un moment, lasse les regardants.

La Fontaine continue à s'appuyer sur des auteurs antiques, comme Phèdre ou Ésope. Il ne néglige pas non plus les écrivains plus récents. La fable intitulée « La Laitière et le Pot au lait » est vraisemblablement inspirée par Bonaventure des Périers voire suite livre fables pages 64. (Voir page 63 de mon livre des fables pour développer la suite).

À l'intérieur même des fables, l'hétérométrie (octosyllabe, alexandrin…) nous permet de passer d'un vers long à un vers court. La Fontaine propose aussi, sous une apparente simplicité, des structures parfois complexes comme dans le Discours à Madame de la Sablière. Il étend les introductions ou, à l'inverse, les conclusions. Il utilise également des textes enchâssés lorsqu'un personnage de la fable raconte une autre fable.

-Surprendre le lecteur :

Cette violence ne doit cependant pas nous faire oublier que le fabuliste cherche aussi, bien souvent, à divertir son lecteur. Il écrit ainsi, pour conclure « Le pouvoir des fables » (art poétique mettant en avant la nécessité de passer par le biais d’une fiction, de recourir à l’imaginaire pour faire passer un message, faire l’éloge de l’imagination et du plaisir qu’elle suscite).
Le monde est vieux, dit-on : je le crois, cependant
Il le faut amuser encor comme un enfant.

Bien des vers des Fables peuvent donc faire sourire.

2ème partie : Dénoncer, visée didactique

-Homme et animaux :

Le fabuliste dépeint la société de son temps tout en dénonçant les vices humains et leur caractère intemporel.

 La Fontaine entend ainsi capter l'attention du lecteur pour mieux le faire réfléchir. Il ne cache pas que les animaux représentés dans les fables permettent avant tout de dénoncer les défauts des êtres humains. La démonstration est parfois implicite mais le fabuliste peut également rendre le parallèle encore plus évident, comme il le fait au début de « L'Homme et la Couleuvre » :
Un Homme vit une couleuvre.
Ah ! méchante, dit-il, je m'en vais faire une œuvre
Agréable à tout l'univers.
À ces mots, l'animal pervers
(C'est le serpent que je veux dire,
Et non l'homme : on pourrait aisément s'y tromper)
À ces mots, le serpent, se laissant attraper,
Est pris, mis en un sac.

(Voir travail sur l’homme et la couleuvre pour développer)

La Fontaine présente en détail les principes de cette thèse : l’homme a sur tous les autres animaux le privilège de la pensée, celui de savoir qu’il pense, quand la bête « ne pense nullement » et ne réfléchit pas davantage. Sa mémoire est corporelle : « L’animal n’a besoin que d’elle. »

La Fontaine se placera plutôt dans la ligne de Gassendi en refusant la théorie des animaux-machines. On ne peut bien comprendre la pensée de La Fontaine sans avoir une notion au moins élémentaire de la théorie cartésienne des animaux-machines. Descartes pense que les animaux ne possèdent aucun psychisme et que tous leurs mouvements sont en fait des ensembles de processus purement matériels, mécaniques ou chimiques. La Fontaine, lui, prend plutôt le parti des bêtes. Ici la fontaine se sert de la réflexion sur ces animaux pour instruire les hommes en critiquant cette théorie : “L’homme agit et il se comporte, en mille occasions comme les animaux ». La fontaine utilise dans ses fables un précepteur :  les animaux qui, eux peuvent critiquer sans que le fabuliste soit accusé. C’est ainsi qu’il informe, qu’il plaît et bien sûre qu’ils instruits son lecteur, d’où le principe “Placere et Docere”. Cependant, ce n’est pas n’importe quel lecteur, l’adulte car l’enfant est trop jeune pour comprendre et lui infliger une telle vérité sur les humains. (Voir travail sur Madame de La Sablière)

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