L''ile des esclaves
Commentaire de texte : L''ile des esclaves. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar les oups les oups • 5 Juin 2022 • Commentaire de texte • 1 061 Mots (5 Pages) • 884 Vues
LL / Scène 1 de L’île des esclaves de Marivaux, 1725
Intro :
Le texte étudié date du 18ème siècle, qui fut marqué par la Révolution française et les idées des philosophes des Lumières. Le mouvement des Lumières se caractérise par la diffusion de valeurs telles que l’égalité, la justice, la liberté et la tolérance. L’île des esclaves a été écrit par Marivaux qui, ayant étudié le droit, est un auteur sensible à la justice. Cette œuvre est une comédie qui date de 1725 et qui évoque une inversion de statut social entre des maitres et leurs domestiques. L’extrait étudié est la fin de la scène 1 pendant laquelle Arlequin se rebelle contre Iphicrate. L’esclave s’oppose à son maître à la fois verbalement et physiquement. Ce texte nous interroge sur la question suivante : comment évolue dans cette scène les rapports entre le maître et son esclave ? Pour répondre à cette problématique, nous étudierons, dans un premier temps, la naissance du rapport de force entre I. et A.. Dans une deuxième partie, nous verrons comment le ton d’Arlequin change. Enfin, la troisième partie sera consacrée à la montée en puissance de la tension.
I / Lignes 75 à 78 : Naissance du rapport de force
- « Esclave insolent ! » = phrase exclamative + ≈insulte car insolent est un adjectif péjoratif. Arlequin s’est montré indifférent (cf didascalie ligne 73), désinvolte et a tourné en dérision la situation d’I.
- Ligne 76/77 : Arlequin rit = se moque (didascalie « riant » + « Ah Ah »). Son ton est satirique (sarcastique) car il prétend ne plus parler la même langue qu’I. Iphicrate parle la langue d’Athènes = il donne des ordres (périphrase métaphorique). Quand Arlequin parlait la même langue, ça signifiait qu’il comprenait l’ordre et qu’il l’exécutait. Dorénavant, Arlequin ne comprend plus ce langage = ne veut plus obéir.
- Ligne 78 : phrases interrogatives (question oratoire ou rhétorique = qui n’attend pas de réponse mais qui interpelle) = Iphicrate tente de rappeler à A qu’il est son valet et que lui est son maître.
II / Lignes 79 à 90 : Changement de ton d’Arlequin
- Opposition entre ligne 76 « vous parlez » et ligne 80 « je te pardonne » = vouvoiement → tutoiement = perte de respect.
- Ligne 79 : la didascalie annonce un changement de ton : Arlequin parle « d’un air sérieux » alors que jusque-là il était moqueur + il récite une longue tirade ≠ des courtes répliques qu’il disait avant.
- Verbes au présent d’énonciation « je te le confesse + je te pardonne » + présent de vérité générale avec « les hommes ne valent rien » (les hommes = généralisant) = remarque misanthrope de A. qui a une vision pessimiste de l’humanité.
- Ligne 79 à 83 : « je l’ai été » = passé composé → action terminée dans un passé récent. + verbes à l’imparfait → récit au passé pour des actions de 2nd plan ou d’habitude = Arlequin revient sur les souffrances qu’il a vécu dans le passé + comparaison « comme un animal » : mauvais traitement ≠ « juste » selon le point de vue d’I.
- Verbes au présent à valeur de futur proche « tu vas…on va te faire… » et aussi du futur « on te dira… nous verrons…tu penseras » = A. évoque le futur et ce qui va arriver à I. dans cette île.
Opposition passé d’esclave dont il a honte et dont il a souffert et futur changement évoqué avec ironie « nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là »[pic 1]
- « on » ligne 84 = pronom impersonnel car il ne connait pas encore les esclaves de l’île.
- Conditionnel ligne 88 = expression d’une condition qui détermine le bonheur de toute l’humanité ≠ prop.sub relative « ceux qui te ressemblent » = périphrase qui désigne les maitres cruels.
- « Adieu » ligne 89/90= prise de congé définitive + « mon ami » = formule ironique et volonté d’Arlequin de faire la paix avant de ne plus jamais se revoir.
- Antithèse ligne 90 entre « mes camarades » et « tes maîtres » = Arlequin annonce un changement de camp : il se rallie aux esclaves révoltés.
III / Lignes 91 à 95 : Montée en puissance de la tension
- Didascalie « au désespoir » = gradation des émotions d’Iphicrate « retenant sa colère > un peu ému > au désespoir » → Iphicrate est à bout.
- Didascalie ligne 91« courant …l’épée à la main » = Iphicrate va devenir violent
- Iphicrate est désespéré car il en appelle à Dieu « juste Ciel !» dans une phrase exclamative.
- Iphicrate recourt à une question oratoire ligne 92 « peut-on être… ?» pour interpeler sur son propre malheur, lui qui n’a pas l’habitude qu’on lui oppose de la résistance.
- Il insulte Arlequin « misérable » et le menace de mort « tu ne mérites pas de vivre » ligne 93
- Arlequin prend confiance et retourne le rapport de force: « doucement » donne un ordre à Iphicrate + « prends-y garde» à l’impératif. A souligne la faiblesse de son maître « tes forces sont diminuées » et il se déclare libre « je ne t’obéis plus ».
Conclu =
Bilan
En conclusion, et pour répondre à la problématique à savoir « comment évolue dans cette scène les rapports entre le maître et son esclave ? », nous avons bel et bien assisté dans cette scène à la naissance d’un rapport de force entre I et A. En effet, A ne respecte plus son maître et se moque même de lui avant de changer de ton. Dans sa tirade, A revient sur son passé d’esclave et annonce des malheurs à venir pour I. Pour finir, la tension est à son comble entre le valet et son maître qui, à bout, en arrive à la violence physique. A l’arrête et s’affranchit définitivement, annonçant ainsi l’échange des statuts sociaux de la scène suivante.
...