L'assommoir, Emile Zola

Fiche de lecture : L’Assommoir, Emile Zola

I- Contexte de l’œuvre

Contexte historique :

Zola publie L’Assommoir en 1877 (livre) mais à partir de 1876 en feuilletons.  

Contexte littéraire : Au XIXème siècle, il y a plusieurs genres romanesques, tel le roman du moi (Mémoires D’Outre – Tombe, Chateaubriand, 1848), le roman historique (Notre – Dame de Paris, Victor Hugo, 1831),  le roman réaliste (Le Rouge Et Le Noir, Stendhal, 1830), le roman social (Les Misérables, Victor Hugo, 1862) et le roman naturaliste, genre de L’Assommoir de Zola (Germinal, Zola, 1885).

Biographie de l'auteur: Zola est né à Paris le 2 avril 1840, mais de 1843 à 1858 il vit à Aix en Provence en raison du travail de son père (ingénieur construisant un système de barrage). Celui ci meurt en 1847 laissant sa famille dans une situation difficile. En 1858, Zola s’installe à Paris et rentre au lycée St Louis où il est un élève médiocre. Il habite dans des immeubles où vivent les ouvriers, il s’imprègne de ce moment de sa vie pour pouvoir dans ses livres en particulier L’Assommoir décrire précisément les odeurs, images et faits vrais. En 1859, il échoue au bac et mène pendant deux ans une vie insouciante où il écrit des milliers de vers. En 1862 il rentre chez Hachette comme directeur de la publicité. En 1866, il devient journaliste et se fait des amis dans le monde de la peinture (Pissarro, Monet, Sisley). En 1871, il publie le premier tome des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon. Entre 1871 et 1893, il publiera les 20 tomes qui composent cette série, il avait comme objectif d’égaler La Comédie Humaine de Balzac. Il prend part dans la vie politique en défendant en 1893 le capitaine Dreyfus. Il meurt le 23 septembre 1902, asphyxié, sa cheminée avait été bouchée (volontairement).Lorsque l’innocence de Dreyfus est prouvée en 1905, ses cendres sont alors transférées au Panthéon, le 6 juin 1906.

Place de l’œuvre dans la carrière littéraire de l'auteur : Zola avait déjà écrit des livres comme Thérèse Raquin (1867), Le Ventre de Paris, (1873), Son Excellence Eugène Rougon (1876). Mais c’est grâce à L’Assommoir qui paraîtra en 1877 que Zola sera enfin considéré comme un des plus grands auteurs français, il se liera d’amitié avec Flaubert, les frères Goncourt.

II- Résumé

Gervaise, mère de deux enfants Etienne et Claude, vit avec son amant Lantier mais qui disparaît la laissant seule avec ses deux enfants. Gervaise, blanchisseuse et travailleuse réussit à vivre bien que difficilement. Elle se marie avec Coupeau, un zinguer dont elle aura une fille Nana. Les Coupeau travailleurs, arrivent à avoir une certaine aisance économique. Mais la chute de Coupeau lors d’un jour de travail marque le début de leur fin. Gervaise refusant de le laisser partir à l’hôpital décide de le soigner chez eux. Les soins coûtent cher et ruinent peu à peu le couple. Claude le plus âgé de ses fils est parti à la campagne. Coupeau lors de son handicap s’est habitué à la paresse et au vin. Il ne travaille plus beaucoup. Gervaise s’achète la boutique qu’elle convoitait grâce au 500 francs prêté par Goujet qui est tombé amoureux d’elle. Coupeau ne travaille plus, Lantier l’ancien amant de Gervaise loge désormais chez les Coupeau. Coupeau se met à boire de l’eau de vie. Gervaise quant à elle n’a cessé de bien manger, elle délaisse et bâcle peu à peu son travail. Durant cette période son dernier fils est lui aussi parti de la demeure familiale. C’est un soir lorsque Coupeau devait l’amener au cirque qu’elle boit pour la première fois de l’eau de vie. Le ménage avec sa fille sombre. Leur fille qui travaillait chez un fleuriste a arrêté. Elle quitte désormais le domicile familial pendant des mois sans revenir. Elle se fait entretenir par de vieux monsieurs riches. Coupeau à cause de l’eau de vie commence à avoir des hallucinations et meurt dans l’hôpital psychiatrique Ste Anne. Gervaise, elle habite désormais un réduit sous l’escalier où elle mourra on la découvrira deux jours après sa mort car on ne l’avait pas vue depuis deux jours.

Schéma narratif :

• situation initiale : Gervaise après avoir été délaissée par Lantier se marie avec Coupeau
• élément perturbateur : Coupeau lors d’un chantier tombe du toit et se casse la jambe

• péripéties : Il tombe dans la paresse et l’alcoolisme
• élément de résolution : Gervaise à cause de Coupeau se met à boire ce qui accélèrera la fin de l’histoire

• situation finale : Coupeau après être interné dans un hôpital psychiatrique meurt Gervaise s'éteint quelques mois plus tard.

Indications spatio-temporelles :

• Indications temporelles : L’Assommoir a lieu entre 1850 et 1869.

• indications de lieux : Le livre se déroule dans le quartier de la Goutte D’Or situé actuellement dans le XVIIIème arrondissement de Paris.[pic 1]

III- Personnages

Personnages principaux :

• Gervaise : Personnage central du roman, elle est, au début une ouvrière modèle malgré sa jambe boitante. Elle est blonde, dure au travail, courageuse. Mais elle est faible intérieurement : elle avait juré de ne pas se remarier de ne pas se laisser aller à la gourmandise comme à la boisson. Elle en fait aussi trop : elle met une fessée très violente à Virginie, veut faire une fête magnifique pour écraser les Lorilleux, fait de trop belles obsèques à « Maman Coupeau » alors qu’elle surendettée.    

• Lantier. : Il est ambitieux mais fainéant, ouvrier chapelier qui ne travaille jamais, qui ne tient pas ses promesses. Il est habile, il met le quartier dans sa poche, se fait entretenir par les femmes. Il sait lire et parle politique dans un quartier qui ne connaît ni l’un ni l’autre. Zola le dépeint comme un demi-savant, qui est dangereux à cause de son savoir. Il est égoïste et n’as pas de pitié pour ceux qui ne sont plus d’aucun intérêt pour lui (quand Gervaise perd sa boutique, il se désintéresse complètement d’elle). Zola le compare à un pacha.

• Coupeau : Il est décrit comme Gervaise au début du roman, un bon ouvrier gouailleur et rigolo. Il se méfie de l’alcool, sn père étant mort lorsqu’il était ivre, d’où son surnom de Cadet-Cassis. Apres son accident, il est tenté par les choses faciles, l’alcool et le vin. Zola à travers Coupeau montre les ravages de l’alcoolisme, les effets psychologiques d’un accident. Tout au long du roman, il évolue, il est d’abord gentil puis avec le vin devient ivre et avec l’eau de vie devient méchant et dégoutant. C’est lui qui provoquera la chute de Gervaise.

• Goujet : Il est forgeron et est décrit comme un colosse, son surnom de Gueule d’Or, il le doit à sa barbe jaune. Il est et reste le bon ouvrier par excellence tout au long du roman. Il vit avec sa mère, son père s’étant suicidé en prison. Il éprouve pour Gervaise un amour platonique, il est très timide. Il symbolise « l’étage du haut » qui représente le courage au travail, l’honnêteté, la pureté. Lantier symbolise « l’étage du bas » et Coupeau « l’étage médian ».

Personnages secondaires :

• Nana : Fille de Gervaise et Coupeau, elle est autoritaire sur les autres enfants, multiplie les bêtises. Elle commence à travailler chez un fleuriste mais arrête rapidement et apparaît lors de bals. Fainéante, coquette, elle se fait entretenir par de vieux monsieurs. Zola dépeint la double éducation qu’elle reçoit, celle de la rue et celle de la famille. La fréquentation de l’atelier la pousse peu à peu dans la prostitution pour satisfaire ses gouts de luxe et pour pouvoir manger à sa faim.

• Virginie : Rancunière, elle en veut à Gervaise pour la fessée qu’elle lui avait mis au lavoir, pendant son exil dans un autre quartier elle ourdit sa vengeance, elle pousse Gervaise à la démesure pour la ruiner. Elle est grande, brune, a une allure provocante. Toutefois, elle se ruine peu à peu à cause de Lantier, on imagine qu’elle finira comme Gervaise.

• Les Lorilleux : Ils sont jaloux, radins et représentent le côté maléfique symbolisé par les cheveux roux de Mme Lorilleux. Ils habitent dans un appartement minuscule alors qu’ils travaillent l’or. Ils refusent de débourser le moindre sous pour la mise en terre de « Maman Coupeau ».

IV – Principaux thèmes abordés

Les thèmes abordés sont, la bestialité, le travail, l’alcool et la crasse.

La bestialité : Zola donne des noms d’animaux à ses personnages, Mme Putois – Mme Lerat. Le roman s’ouvre sur le départ et le retour des ouvriers au travail que Zola dépeint comme des animaux. (Un piétinement de troupeau, p11, bêtes de somme, p 460) Gervaise est comparée à un mouton, Bijard à un loup, Les Lorilleux à des cloportes, Virginie et Lantier des chats et Coupeau à un singe. Pour Zola, dans ce milieu ouvrier, les hommes deviennent des bêtes, la vie pour Zola peut se symboliser par une longue journée de labeur, comme le roman qui commence sur le départ des ouvriers et se termine sur leurs retours.