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L'étranger - Albert Camus

Fiche de lecture : L'étranger - Albert Camus. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  1 Novembre 2016  •  Fiche de lecture  •  3 343 Mots (14 Pages)  •  2 024 Vues

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Fiche Lecture : Le personnage de roman

L’étranger - Albert Camus

  1. « État civil » du personnage :

Le personnage principal de ce roman est Meursault, et n’est autre que le narrateur de ce récit ; c’est aussi autour de lui que ce déroule la majeur partie des actions de ce roman. L’étranger de Albert Camus, est tout particulièrement étonnant puisque nous disposons que de très peu d’informations au sujet du personnage phare, Meursault ; En effet, nous ne connaissons que l’intitulé de son nom de famille, Meursault, qui n’est que très peu prononcé dans le récit, écrit principalement à la première personne du singulier, « je », qui renforce le point de vue interne de Meursault, et donne l’impression au lecteur qu’il lie le journal de Meursault. De plus, les informations le concernant sont totalement abstraites. Nous comprenons que ce dernier est un jeune homme d’une trentaine d’année, mais ceci ne reste qu’une supposition.

Meursault est employé de bureau, et nous découvrons dés les premières lignes du récit que ses relations avec son supérieur, sont très froides puisque ce dernier peine à lui donner deux jours de congé pour qu’il aille faire affaires aux obsèques de sa mère. Meursault n’a que très peu connu son père qui est décédé dans sa jeunesse, il n’a d’ailleurs pas une très bonne image de lui.

Le jeune homme parle difficilement de la croyance, en effet il ne croit pas en Dieu, il fait d’ailleurs polémique lors de son audience lorsque le juge lui demande si il croit en Dieu, sa réponse est nette « Non », ils le surnomment « l’anti-Christ ». De plus, il refuse de se confier à l’aumônier, lors de sa condamnation, l’aumônier ne comprend pas comment un condamné à mort ne pense pas à Dieux ni à une deuxième vie dans l’au-delà ; Meursault le rejette, il lui dit qu’il ne croit pas en Dieux, que ceci est stupide, qu’il ne voit et jure qu’en Marie, sa maîtresse.

Le lieu de résidence du personnage principal, Meursault, se trouve à Alger en Algérie, c’est d’ailleurs aussi ici que ce déroule la majeur partie des actions, ainsi que à Marengo où se trouvait l’asile de sa mère.

Enfin, l’époque à laquelle se déroule le récit n’est pas non plus connue, mais nous pouvons supposer que la date de publication du livre, en 1942, et également celle de la péripétie, puisque le récit se déroule avant la guerre d’Algérie de 1954.

  1. Portrait physique et moral du personnage

Le personnage de Meursault, est dés les premières lignes, surprenant et marquant. En effet, la première phrase illustrant l’entrée en scène du préface, n’est autre que « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » Ainsi, le lecteur est traversé par un sentiment d’absurdité, il n’arrive pas à s’identifier au personnage puisqu’il ne comprend pas sa réaction, sa mère est décédée, mais « Ce n’est pas de (sa) faute. » Il décrit également le décès comme une banalité, d’abord « les obsèques…puis le deuil…et les condoléances », et que après tout cela « ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officiel ». De plus, le décès de sa mère ne changera pas ses habitudes, il ira diner chez Céleste « comme d’habitude ». Durant toute la péripétie des funérailles de sa mère, Meursault ne fera jamais allusion à sa mère, il sera simplement agacé par la chaleur du soleil, par la marche, par les pleures des amis, des « vieillards » de sa mère. Il ne montrera aucun signe de tristesse ou de compassion, non, il ne versera aucune larme. Dés lors, le lecteur voit Meursault comme un inconscient agissant dans l’absurdité totale.

Au cours du récit, Meursault apparait comme étant un personnage très analyste, puisqu’il décrit son environnement, son entourage, le monde. Après l’enterrement de sa mère, le dimanche suivant, il passe sa journée sur son balcon à scruter les passants, il décrit leurs vêtements, il écoute leurs conversations, leurs actions…etc.

L’écriture de Albert Camus dans cette oeuvre est relativement tournée autour de la mort et des rencontres, mais surtout autour de la nature, et notamment de la météo. Meursault est un personnage qui décrit régulièrement la météo actuelle ; Son univers et ses paroles tournent tout particulièrement autour du soleil, de la chaleur qu’il procure, il y fait allusion à l’enterrement de sa mère, et c’est d’ailleurs « à cause du soleil » qu’il abat l’arabe, à coups de balles de fusils, sur la plage ; le chaleur accablante lors de son procès le perturbe. Ainsi nous comprenons que l’auteur personnifie le soleil, comme ci ce dernier était une personne réelle dont la présence est inévitable. D’ailleurs, Meursault utilise le soleil pour décrire chaque action, pour lui le soleil est celui qui le guide, ce n’est pas Meursault qui agit mais Meursault influencé par le soleil ; Sur la plage, la chaleur, la sueur qui coule de son visage, la réverbération de la lame de couteau de l’Arabe vont le conduire à presser la détente, et à abattre son rival.

Meursault est alors un personnage totalement biscornu, il ne ressent rien, les actions qu’il fait et les décisions qu’il prend semble illogiques et sans raisons. Lorsque Marie le demande en mariage (action d’un premier plan illogique puisque ce n’est pas à la femme de faire la demande en mariage), sa réponse est inattendue et brève « cela m’(est) égal et (…) nous pourrions le faire si (tu) le voulait. » ; une réponse qui choque le lecteur qui ne comprend pas la réaction totalement incohérente, le mariage n’a alors aucun sens aux yeux de Meursault, et le récit semble donner une vision négative de l’acte en lui-même. De plus, sa réponse est parallèle à la demande d’amitié de Raymond, il « n’en voit pas d’inconvénient ».

Meursault est également un personnage très peu sensible, il semble totalement « étranger » au monde qu’il l’entoure. Il ne comprend pas la réaction des autres et notamment lors du procès du meurtre où les juges et son avocat essayent de le questionner face à sa réaction indifférente lors de l’enterrement de sa mère (Meursault ne pleure pas, il ne partage aucune émotion avec le lecteur mise à part qu’il se plaint de la chaleur, de la longueur des funérailles). Lors du procès, le juge essaye également de comprendre pourquoi Meursault a tiré ces quatre autres coups de fusils, alors qu’il savait que l’Arabe s’en était allé ; l’unique réponse de Meursault reste la même « c’est à cause du soleil ». Plus tard, nous comprendrons que les quatre autres coups ont été tiré par la colère (lettre adressée à Marie-Javelle Dupuy par Meursault en prison, voir http://www.dialogus2.org/MEU/leroledusoleil.html). Cependant, Meursault comprend lors du procès que toutes les personnes qu’il a rencontré depuis le décès de sa mère se retournent contre lui, il est alors pris par la tristesse et a envie de pleurer ; Ils ont tous témoigné à l’encontre de Meursault en disant pour la plupart que Meursault n’a jamais montré aucun signe de tristesse, de compassion, ou même d’hésitation, ils semblaient pour eux, totalement inconnu à chaque situation.

Néanmoins, nous pouvons noter que Meursault est un homme honnête, il ne cherche pas à se défendre lors du procès, il avoue le crime et accepte son exécution bien que mal en se disant que dans tous les cas il devra mourir. Face à Marie, il ne lui donne aucun espoir, il ne la complimente jamais, ne lui montre jamais ses sentiments, il semble agir froidement avec elle dans le but de ne pas lui faire de mal sans doute ; Cependant le lecteur s’est pertinemment que Meursault tient à sa maîtresse. Il parait également innocent, et totalement perturbé par ce soleil, qui résulte de ses actions ; Sur la plage, Meursault semble guidé par ce soleil, comme-ci ce dernier l’obliger à retentir la détente.

Par ailleurs, c’est lors de son incarcération que Meursault, seul, peine à réaliser sa condamnation et sa mise à mort ; Fidèle à lui-même, il préfère se résoudre à une notion de fatalité, de destin. Il parle tout seul, ce qui lui permet de se questionner sur sa vie, sur son passée et sur son futur proche. Les femmes lui manquent, Marie notamment, les cigarettes également, il réussit tout de même à surmonter ses manques en pensant à ses souvenirs les plus lointains. Dans sa cellule, il semble comprendre et découvrir son absurdité avec le monde en « souhait(ant)…qu’on l’accueille avec des cris de haine ».

Pour conclure, le personnage de Meursault apparait comme étant un anti-héros, c’est un homme vrai mais qui est révolté face à une société qui ne le comprend pas, il préfère alors décrire ce qu’il voit et analyser les comportements des personnes. Meursault n’est ni un sentimental, ni un romantique, il est froid et ne ressent aucune émotion. Il agit avec passivité et exubérance, il semble vouloir modifier les commodités et les convictions, il ne veut pas s’identifier ni marché dans le même sens que tout le monde, il veut vire au présent et ne jamais se soucier du futur. La singularité de ses caractères permet néanmoins au lecteur de s’identifier, bien que mal, au personnage, il essaye de comprendre ses réactions et ses sentiments.

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